Ralentir le réchauffement climatique, ou comment transformer le CO2 en cailloux

L’entreprise suisse Climeworks a eu l’idée de recycler l’air en isolant le CO2, et même de transformer le dioxyde de carbone en cailloux. Une initiative en faveur de la baisse des émissions de CO2 et du ralentissement de l’inexorable réchauffement climatique.

Quelques recommandations…

Enfin une entreprise qui suit les recommandations du GIEC, à savoir réduire les émissions de CO2 ! Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a développé son sixième rapport (le 8 octobre dernier) sur le réchauffement planétaire de 1,5°C et ses conséquences, et invité les entreprises et gouvernements du monde entier à œuvrer pour une réduction de 45% des émissions de CO2, et ainsi retarder l’extinction de l’espèce humaine et d’à peu près toutes les autres formes de vie sur Terre. Climeworks propose mieux que de réduire ces émissions de CO2 : en éliminer plus que ce qui est produit, magique.

… et au boulot !

C’est le premier dispositif du genre. Le CO2 est isolé par le biais de gros ventilateurs propulsant l’air sur un filtre. Sur ce dernier un agent chimique va permettre de capturer le dioxyde de carbone. Le filtre est ensuite chauffé à 90°C faisant se détacher le CO2. L’air filtré, dépourvu de CO2, est rejeté dans l’atmosphère. Et si l’on se concentre bien on sent tout de suite que l’on respire mieux ! Cette innovation a deux bienfaits : de un, l’air pollué est recyclé ; de deux, le dioxyde de carbone peut être revendu. Il peut servir d’engrais, très bon fertilisant pour les plantes sous serre (comme les tomates de ton burger, ou les carottes et navets de tes soupes hivernales). Il peut aussi être réutilisé pour gazéifier le Coca et autres boissons gazeuses, et même pour fabriquer des agrocarburants. Des entreprises concurrentes comme Carbon Engineering (Canada) développent des projet similaires.

Climeworks – CO2 = cailloux

Le CO2 peut aussi être stocké ! Dans son installation basée en Suisse, Climeworks a conçu un système pour que le CO2 une fois séparé et chauffé soit mélangé à de l’eau, puis injecté dans le sol, 700 mètres sous nos pieds. Laissé là minimum deux ans au contact du basalte, le dioxyde de carbone se transforme en pierre. Des entreprises comme Total et Statoil participent au stockage de ces cailloux afin d’industrialiser son projet de réduction du gaz à effet de serre.

Climeworks pense à tout !

Au-delà de purifier notre air, l’entreprise suisse a recours à des installations mobiles, pouvant être transportées ici et là. Ce principe modulaire et innovant permet à l’entreprise d’avoir un bilan carbone faible, d’être peu encombrante sur le terrain, et bonus : les installations nécessitent une consommation en eau moins importante que si elles étaient fixes.

Un projet avec de bonnes intentions, mais des limites

Le « problème » de ce projet réside dans sa rentabilité… qui n’est pas garantie. En effet, l’économie de ce projet repose soit sur la revente du CO2 récolté aux agriculteurs pour servir d’engrais, soit sur les potentiels acheteurs voulant compenser leur émissions de gaz à effet de serre (et éventuellement soulager leur conscience en essayant de tous nous sauver). Mais ne soyons pas négatifs ! Optimisme et action sont les mots d’ordre. Avec son dispositif, Climeworks désire capturer 1% des émissions mondiales en 2025, soit quelques 300 millions de tonnes de CO2 (un jeu d’enfant). Nous pouvons nous réjouir d’avoir à notre portée un mécanisme qui recycle les « émissions négatives » en ressources.

 

Crédits photo: Dimitar Dilkof/AFP

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