Procès Monique Olivier, portrait d’une complice de tueur en série

Procès Monique Olivier, portrait d’une complice de tueur en série

20 ans après l’arrestation de Michel Fourniret, violeur, pédocriminel et tueur en série, c’est au tour de Monique Olivier, son ex-femme de comparaître devant la justice française. Retour sur une des affaires criminelles les plus troublantes de notre époque. 

Flashback 2003 : les crimes de Michel Fourniret 

Nous sommes le 26 juin 2003, Michel Fourniret kidnappe à bord de sa camionnette MarieAscencion, 13 ans. Pourtant ligotée, la jeune fille parvient à s’échapper et se réfugie dans la voiture d’un autre conducteur. Le criminel est arrêté en Belgique grâce à l’identification de sa plaque d’immatriculation. Mais les policiers ne sont pas au bout de leurs surprises.

Les mois qui précèdent l’arrestation de Fourniret, ce sont des dizaines de filles qui disparaissent. Pour certaines, les corps sont retrouvés, pour d’autres, cela reste aujourd’hui toujours un mystère.

Michel Fourniret ayant déjà un casier judiciaire fourni, il se transforme en un des suspects majeurs pour ces affaires jusque-là non-élucidées. En 1973, il avait été condamné pour voyeurisme et violence tandis qu’en mars 1984, il était incarcéré pour une dizaine d’agressions et de viols sur mineurs.

L’enquête quant aux jeunes filles disparues est alors relancée. Après un an d’interrogatoire, ce sont les mots de sa femme, Monique Olivier, qui viennent confirmer les suspicions de la police. Le 30 juin 2004, Michel Fourniret avoue, devant la caméra, six de ses meurtres. Au cours de son procès, ce seront en tout onze crimes qui seront confirmés par le criminel. Le premier en 1987, meurtre d’Isabelle Laville, 17 ans. Puis Faride Hamiche, 31 ans, en avril 1988 ; Marie-Angèle Domèce, 19 ans, juillet 1988 ; Jeanne-Marie Desramault, 22ans, mars 1989 ; Elisabeth Brichet, 12 ans, décembre 1989 ; Joanna Parrish, 20 ans, mai 1990 ; Natasha Danais, 13ans, novembre 1990 ; Celine Saison, 18 ans, mai 2000, Mananya Thumpong, 13 ans, mai 2001, et enfin Estelle Mouzin, 9 ans, en janvier 2003, un meurtre que Michel Fourniret n’avouera qu’en 2020 et dont le cadavre ne sera jamais retrouvé.

Du 27 au 28 mai 2008, Michel Fourniret est jugé pour une dizaine de meurtres et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Sa femme, Monique Olivier, est elle aussi condamnée, elle est complice de plusieurs des crimes, son rôle dans l’affaire : rabatteuse des victimes.

Si le tueur en série décède en prison le 10 mai 2021, il est toujours suspecté pour une dizaine de meurtres supplémentaires, dont il emporte avec lui le secret, tout comme l’emplacement du corps de la jeune Estelle Mouzin.

Et Monique Olivier dans tout ça ?

Le procès de l’ex-femme de Michel Fourniret a été clôturé ce vendredi 15 décembre, après trois semaines d’audience. Accusée de complicité pour trois des meurtres, Monique Olivier s’est défendue en affirmant avoir été « utilisée » par son mari à l’époque.

La rencontre entre les deux terrifiants personnages remonte en 1984, alors que Fourniret est incarcéré (à ce moment-là pour agressions et viols sur mineurs). Il publie dans le journal Le Pèlerin, cette annonce : « Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude ». Ils se marient en juillet 1989 et ont un enfant ensemble.

Aujourd’hui âgée de 75 ans, Monique Olivier reparaît à la barre pour sa complicité dans les affaires de meurtres de son mari. Elle est cette fois-ci mise en examen pour complicité d’enlèvement, de séquestration, de viol et de meurtre. Elle aurait notamment été celle qui partait à la recherche des jeunes filles, les kidnappait et parfois même les nettoyait avant que son mari ne les viole et les étrangle.

Durant ces dernières semaines de procès, ce sont les familles de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin qui ont témoigné auprès de leurs avocats, réclamant des réponses à Monique Olivier. Tout au long de ces moments intenses, la criminelle adopte une attitude des plus étranges, elle est décrite comme étant voûtée, le regard fuyant, très hésitante.

Mais à la fin du procès, les mystères ne sont pas élucidés et les terribles secrets quant aux affaires de son ex-mari restent enfouis, semblerait-il, à jamais.

Monique Olivier se sera défendue ces dernières semaines en déclarant avoir été utilisée et manipulée par Michel Fourniret. Elle a d’autant plus affirmé « regretter » tout ce qu’il s’est passé. Mais sans faire pour autant les révélations que l’on aurait voulu entendre. Des mots qui ne suffiront pas à apaiser la souffrance des familles des victimes.

 

Crédits photo : NoName_13 – Pixabay

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