3… 2… 1… c’est la nouvelle année !
Et pour l’occasion, le poulpe vous invite au cœur de son tour du monde en sept jours. Pour commencer, un petit tour en Argentine pour célébrer leur victoire de la coupe du Monde, avant de s’envoler vers le Burkina Faso. Par la suite, en route pour le Brésil pour un dernier hommage au roi du football. Puis le temps est venu de revenir en Europe afin de soutenir les soldats ukrainiens, et de porter des fleurs sur la tombe d’une grande styliste déjà très regrettée. Il est maintenant l’heure de l’atterrissage, comme chaque semaine, vers le Dico’pop qui on le sait vous attendez avec autant d’impatience que le plateau-repas dans l’avion. Mais avant tout cela, direction les Antilles, victimes du scandale du chlordécone.
Enquête du chlordécone, une décision sous haute tension
© Pixabay
Après son ouverture en 2008, le dossier concernant l’implication de la France dans l’empoisonnement au chlordécone des populations antillaises est bouclé : c’est un non-lieu. Il n’y aura donc pas de procès après cette enquête.
Chlordécone et ses répercussions
Jusqu’en 1993, l’utilisation du chlordécone, un pesticide particulièrement utilisé dans les bananeraies, était autorisée en Martinique et en Guadeloupe. Cependant, il a vite été démontré que ce pesticide était néfaste pour l’Homme. La surexposition au chlordécone crée des empoisonnements qui peuvent avoir des répercussions dramatiques.
Fin 2021, le cancer de la prostate est reconnu comme maladie professionnelle pour les exploitants, agriculteurs et enfants exposés au chlordécone. Cancer qui tient d’ailleurs son record de malades aux Antilles. Dans un rapport datant du 6 décembre 2022, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) affirme que près de 90 % des populations martiniquaise et guadeloupéenne sont contaminées au chlordécone encore aujourd’hui, 30 ans après l’arrêt de son utilisation. Considérée comme un “scandale sanitaire”, la contamination au chlordécone n’entraîne cependant pas forcément une maladie par la suite. L’exposition au chlordécone peut rester asymptomatique. Par ailleurs, plusieurs centres de dépistages de présence de chlordécone dans le sang et dans les terres ont été mis en place depuis fin 2020. Malgré tout, cela reste insuffisant pour la population antillaise.
« La pollution durable due au chlordécone est un scandale judiciaire pour les Antilles »: Marcelin Nadeau (GDR) s’insurge contre « ce crime d’empoisonnement, qui montre un sentiment de mépris à l’égard des populations antillaises, sans que la justice passe » #DirectAN #QAG pic.twitter.com/Z2TW7KTXVL
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) December 6, 2022
Une décision controversée
“Un véritable déni de démocratie”, voilà comme Guy Losbar, président du Conseil départemental de la Guadeloupe qualifie la décision du Tribunal de Paris. Les deux juges chargées de l’affaire ont estimé que les accusations étaient infondées, dues au temps d’attente entre la date des faits et les plaintes (la première plainte ayant été déposée en 2006, soit 13 ans après l’interdiction d’utilisation du chlordécone), ainsi que l’”état des connaissances techniques ou scientifiques” du début des années 1990, qui ne permettaient pas d’établir “le lien de causalité certain exigé par le droit pénal” entre l’utilisation du pesticide et ses effets sur la santé. Cette décision est très difficile à accepter pour les populations martiniquaises et guadeloupéennes. “Au-delà de la symbolique, ce non-lieu est terrible pour le territoire guadeloupéen et son écosystème, pour les victimes de cancers et de maladies graves”, dénonce Ary Chalus, président du Conseil Régional de la Guadeloupe.
Depuis le mois de novembre, lorsque les premières réquisitions de non-lieu sont apparues, plusieurs manifestations se succèdent, notamment en Martinique, afin de dénoncer ce “déni de justice” et un “mépris d’État”. En Outre-mer, ce non-lieu représente plus qu’une décision de justice, mais surtout un sentiment de mépris à l’égard des populations victimes de cet empoisonnement.
Jusqu’à aujourd’hui, bien que le sentiment de déni et de rejet éprouvé par les populations antillaises se fasse ressentir, aucun appel contre cette décision n’a pour le moment été lancé.
Dans la semaine…
Lundi
Vous avez sûrement eu l’occasion de le découvrir avant les vacances, mais mieux vaut deux fois qu’une. Pour un dernier décryptage du match de finale de la Coupe du Monde (on le sait, la défaite française est encore un peu dure à digérer), c’est juste là.
Mardi
Le poulpe a glissé ses tentacules à l’intérieur de l’ambassade de France du Burkina Faso, et spoiler alert : ce n’est pas le pays des bisounours. Pour mieux comprendre les tensions qui animent les deux pays, cliquez ici !
Mercredi
Ce mercredi, n’est pas synonyme de jour de fête au Brésil. Le roi Pelé est décédé, et c’est un véritable choc pour le monde entier. Pour l’occasion, le poulpe vous fait un retour sur son incroyable carrière ici.
Jeudi
Entre l’Ukraine et la Russie, on ne peut pas dire que le passage à la nouvelle année s’est effectué sous un feu de joie, bien au contraire. Retour sur le conflit russo-ukrainien des dernières semaines.
Vendredi
La fin d’année était remplie d’émotions partagées internationalement. Après Pelé, c’est Vivienne Westwood qui fait ses adieux, et le poulpe l’honore une dernière fois juste ici.
Samedi
Après autant de rebondissements, le poulpe s’octroie une petite escale pour reprendre son souffle. Mais pas de panique, comme tous les jours, vous pouvez aller lire les rattrapages pour ne pas louper une seule info.
Dimanche
Après un premier de l’an bien mouvementé, le Dico’Pop s’offre une petite semaine de repos avant de revenir en force en 2023. Ne le manquez surtout pas !
Un coup de nos 3 cœurs
Les Nageuses
Le dernier film de la réalisatrice Sally El-Hosaini est un véritable chef-d’œuvre. C’est l’histoire de deux sœurs syriennes, Yusra et Sarah, qui quittent leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure. Leur motivation ? La natation. Les deux sœurs sont nageuses, et le rêve qui tient Yusra en haleine, ce sont les Jeux Olympiques de Rio. La Syrie n’étant pas conviée aux JO 2016, son seul moyen de participer est de partir vivre en Europe. Inspiré d’une histoire vraie, venez découvrir le chemin périlleux et émouvant que les deux sœurs ont eu à traverser avant d’arriver en Allemagne. On peut le dire, le tour du monde du poulpe, à côté, ce n’est pas grand-chose. Alors préparez vos pop-corns et vos mouchoirs, car Les Nageuses, dispo sur Netflix, ne vous laissera pas indemne.
© Netflix
Bonne semaine avec Pop-Up ! 🐙
Étudiante en information-communication et anglais, j’écris pour le plaisir sur des sujets qui éveillent ma curiosité, même s’il peut me manquer, parfois je l’admets, une certaine objectivité.