Mean Girl, le retour du film So fetch!

Mean Girl, le retour du film So fetch!

Je vous mets au défi de me citer une personne née dans les années 2000, n’ayant jamais vu ou entendu parler du film Mean Girl… Personne? C’est bien ce que je pensais. 

Aux côtés de Clueless ou encore Legally Blonde, Mean girl a su imposer sa place en tant que teen classique, se positionnant comme un intemporel de la pop culture des années 2000. Un film so fetch quoi!

 

Après une longue attente, les fans de Regina George ont enfin la chance de pouvoir revivre l’expérience d’assister aux péripéties des plastiques sur grand écran, dans une adaptation musicale de la comédie de Broadway.

Le film Mean girl nous plonge dans la jungle la plus sauvage : le monde des filles. Pour comprendre la violence d’une année passée au lycée de North Shore High School, il faut revenir sur les origines de notre personnage principal : Cady Heron. Cady est née en Afrique et y a passé toute son enfance. Vivant au sein d’une partie recluse de la population, celle-ci n’a jamais connu l’expérience de « la grande ville » ou l’importance de se créer un environnement stable. C’est pourquoi elle se retrouve extrêmement excitée le jour où ses parents lui annoncent qu’ils vont déménager à Evanston, dans l’Illinois, où celle-ci pourra vivre une vraie expérience au lycée, auprès d’autres personnes de son âge.

 

Cependant, Cady n’est pas au bout de ses surprises quand celle-ci se rend compte que le lycée n’est pas si différent de la jungle. Les groupes se divisent et s’opposent, seuls les plus forts peuvent espérer profiter de leurs années lycée. Et dans cette guerre perpétuelle, Cady, étant nouvelle, doit essayer de se faire une place avant que ce soit trop tard.

Sauf qu’il ne faut pas oublier que tout lycée a son lot de populaires et North Shore High School n’y échappe pas : Les plastiques! Composé de Gretchen Wieners, Karen Smith et de la reine du lycée, Regina George, à elles 3, elles dominent et règnent sur le lycée et ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne prennent Cady sous leur aile.

 

Dès sa sortie, le film Mean girl avait explosé le box office et fait parler les critiques, propulsant celui-ci sur le devant de la scène. Ce dernier s’étant inspiré du livre de développement personnel «  Queens Bees and Wannabees » de Rosalind Wiseman, il traite d’abord d’une question sociale sur le comportement des jeunes filles en quête de pouvoir, avant de perdre sa première essence pour devenir le film iconic que l’on connaît de nos jours. Dans le film original, le casting est composé de Lyndsay Lohan, Rachel McAdams, Amanda Seyfried ou encore Tina Fey, faisant d’elles les interprètes de ses phrases cultes telles que « C’est pourquoi ses cheveux sont si gros. C’est plein de secrets. » ; «  tu sens comme un bébé prostitué » ; ou pour finir «Mais tu es, genre, vraiment jolie… Alors tu es d’accord ? Vous pensez que vous êtes vraiment jolie?».

 

Ce n’est que très récemment que Mean Girl refait surface, avec l’adaptation de Samantha Jayne et Arturo Perez. Vendu comme un remake classique, ce n’est qu’une fois en salle que le coup de poker fut réalisé. L’adaptation ne se base non pas uniquement sur le film, mais aussi sur l’adaptation musicale de Broadway faisant de ce film une comédie musicale.

On retrouve dans les rôles principaux beaucoup d’acteurs connus qui nous surprennent à l’écran comme Christopher Briney, Jenna Fisher, Tina Fey ou encore Jon Hamm, mais aussi des découvertes (rarement vu avec d’aussi gros rôles au cinéma) comme Avantika Vandanapu ou Bebe Wood, et surtout le rôle le plus iconic est attribué à l’étoile montante de la pop : Renée Rapp, qui interprète la diva Regina George. Mais alors, que vaut ce remake?

 

Il est vrai que reprendre un classique s’apparente toujours à jouer avec le feu. Dans certains cas, c’est une grande réussite, comme pour West Side Story, ou Jumanji, qui n’ont pas seulement repris la trame du film, mais qui ont surtout apporté de la nouveauté ou une vision novatrice de l’histoire originelle. C’était le risque principal de ce film. Alors a-t-il réussi à se forger une identité sur son « maître »? Beaucoup disent que non et accueillent le film avec une grande déception. Il est vrai que celui-ci suit l’histoire à la lettre et que les changements majeurs ne viennent pas réellement de l’histoire en elle-même.

 

Concernant les personnages, les caractéristiques que nous aimions voir se démarquer étaient leurs caractères intenses, que l’on pouvait qualifier de noir ou blanc. Ils étaient soit gentils, soit méchants, avec quelques variations au cours de l’histoire, mais il fallait se plonger réellement dans l’histoire avant d’en voir la nuance.

En revanche, dans la version de 2024, les personnages sont automatiquement nuancés. Certes, certains ne s’aiment pas, mais aucun personnage n’est peint comme une horrible personne. C’est même le cas pour Regina George : celle-ci se comporte de façon horrible mais elle est peinte sous un angle plus vulnérable qui pousse le spectateur à compatir avec sa situation.

 

Forcément, il est aussi logique que certaines caractéristiques centrales du film de 2004 ne s’affichent plus sur nos écrans. D’un point de vue éthique, certaines parties ont du être modifiées, voire supprimées du film, comme le fait que le coach Carr puisse coucher avec des élèves, ou le fait que faire partie du mouvement Queer comme Janis puisse être sujet à de la moquerie et perçu comme une chose honteuse. Tina Fey l’a elle- même expliqué au cours d’une interview: « J’écrivais au début des années 2000 en me basant en grande partie sur mon expérience d’adolescente à la fin des années 80. Il n’est pas surprenant que les blagues aient changé« , a-t-elle expliqué. « Vous ne piquez plus comme vous le faisiez avant. Même si votre intention a toujours été la même, ce n’est plus la façon dont vous le faites, ce qui est bien. Je crois sincèrement que l’on peut trouver de nouvelles façons de faire des blagues avec moins d’éclats d’obus accidentels sur le côté ». Le film a donc du s’adapter à son temps et présenter des modifications rafraîchissantes comme l’intégration du mouvement Queer avec des personnages ouvertement gays (comme Janis) ou dresser, par exemple, une image de famille moins classique, notamment pour la famille de Cady. Dans le film de 2004, Cady déménage avec ses deux parents qui jouent un rôle externe à l’histoire, alors que dans la version de 2024, Cady déménage seule avec sa mère célibataire et beaucoup plus présente, endossant à merveille le rôle de figure parentale à elle seule.

 

On retrouve aussi une présence importante des réseaux sociaux à l’écran. Des montages présentant des commentaires, réactions ou challenge sous la forme de Tik Toks s’affichent au cours de l’histoire, dénonçant le fait que maintenant, tout ne se joue plus en face à face mais derrière un écran. Chaque action peut avoir des conséquences et les personnages en sont bien conscients. La cancel culture est présente et les plastiques le savent, elles ne sont pas uniquement les reines du lycée, mais possèdent une vraie communauté, qui observe chacun de leurs faits et gestes. La réalisation du film s’adapte au monde numérique qui les entoure, car toutes les actions ne vont plus avoir la même importance. Elles ne concernent plus uniquement les jeunes lycéens de North Shore High School.

Il reste encore certains changements majeurs dans le film. Certaines scènes iconiques du film ont disparu, et ce par besoin de libérer de la place pour les chansons. Beaucoup ont critiqué ce choix artistique, car celui-ci résulte en la perte de passages très connus qui ont forgé l’original, comme le fameux appel à quatre, ou encore, propulsant la fameuse scène lors de laquelle Regina George se fait écraser par un bus au second plan, à cause d’une chanson de Janis.

Ils ne vous reste plus qu’à vous faire votre propre avis! Le film sera en salle jusqu’à la fin du mois de février et si vous êtes un fan inconditionnel de Regina George vous vous devez d’honorer son grand retour sur grand écran.

Lucie Schmitz 

Crédits photo: Paramount Pictures

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *