L’UNICEF alerte sur les défis des mutilations génitales féminines

L’UNICEF alerte sur les défis des mutilations génitales féminines

Les mutilations génitales féminines persistent et augmentent. Pour des raisons culturelles, religieuses ou sociales, l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes des femmes et des filles demeurent une violation flagrante des droits humains. Un rapport de l’UNICEF du 8 mars 2024 alerte. 

Plus communément appelée excision, cette pratique existe depuis la nuit des temps. Avec l’avancée des droits de la femme, on pourrait croire que cette coutume décroit mais c’est l’inverse. Selon un rapport récent de l’Unicef, le nombre de femmes et de filles ayant subi des MGF (mutilations génitales féminines) continue d’augmenter, atteignant 230 millions en 2024. On en comptait 200 millions en 2016. Bien que la croissance démographique entre en jeu, cet accroissement montre que ces pratiques persistent malgré la sensibilisation et la prévention.

Ce rite est la plupart du temps réalisé sur de jeunes filles par la grand-mère ou la mère dans des circonstances sanitaires à discuter, ce qui pose un réel problème de santé publique. Les conséquences des mutilations génitales féminines sont graves et variées, allant des douleurs aiguës immédiates aux complications à long terme telles que les infections chroniques, les difficultés urinaires, les problèmes de santé mentale et les complications lors de l’accouchement.

Les filles font l’objet de cette pratique préjudiciable de plus en plus jeunes, souvent avant leur cinquième anniversaire, ce qui réduit davantage notre fenêtre d’intervention” Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.

Des chiffres insuffisants 

De plus, les mutilations génitales féminines perpétuent les inégalités entre les sexes et entravent le développement et l’autonomisation des femmes et des filles. La majorité des cas se concentre sur le continent africain, avec 144 millions de cas recensés, suivi par l’Asie avec 80 millions de cas et le Moyen-Orient en comptabilisant 6 millions. Les autres cas sont estimés dans des petites communautés pratiquantes et dans des pays de migration ailleurs dans le monde.

Selon des statistiques faites par l’UNICEF, on compterait la part des femmes âgées de 15 à 49 ans ayant subi des mutilations génitales en 2024 à 99% en Somalie, 89% au Mali, 95% en Guinée. Mais malgré des progrès dans d’autres pays, les facteurs culturels religieux et sociaux sont enracinés et l’abandon de ces pratiques reste difficile. Selon l’UNICEF, pour atteindre l’élimination de cette pratique, il faudrait accentuer et augmenter la sensibilisation des communautés, l’éducation des jeunes, le renforcement des lois et politiques de protection des droits des femmes, ainsi que l’amélioration de l’accès aux services de santé et de soutien pour les survivantes de MGF.

Il est essentiel d’impliquer les dirigeants communautaires, les professionnels de la santé, les organisations de la société civile et les gouvernements dans la lutte contre les MGF, en favorisant le dialogue, le plaidoyer et la mobilisation des ressources nécessaires.

Ce rapport de l’UNICEF sorti le 8 mars 2024, soit la journée des droits de la femme, montre que la lutte contre les inégalités perdure dans les pays du tiers-monde. 

 

 

Crédits photo : MONUSCO Photos – Flickr

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