L’île de La Réunion frappée par un violent cyclone

L’île de La Réunion frappée par un violent cyclone

Vendredi 28 février 2025, aux alentours de 10h, l’île de la Réunion est touchée par le cyclone Garance. L’alerte cyclonique passe au violet (le plus haut niveau) pendant quelques heures puis revient au rouge jusqu’au lendemain matin.

Des rafales de vents de plus de 200 km/h et de très fortes pluies traversent La Réunion. Les arbres sont arrachés, les routes détruites et l’électricité coupée.

Le bilan humain est important. A ce jour, on compte 5 morts et 6 blessés. Une femme a été emportée par les flots et une autre par une coulée de boue. Le dernier corps est celui d’un homme, trouvé dans des branchages et des galets qui ont été emportés par les fortes pluies.

50 000 foyers n’ont plus accès à l’électricité et près de 44 000 sont privés d’eau. La priorité pour le préfet de La Réunion est de rétablir l’électricité qui permet aux habitants une certaine sécurité et surtout un accès à l’eau potable. Beaucoup d’habitations sont détruites. Un père de famille témoigne : il a envoyé sa famille dormir chez les voisins et, lui, dort dans les débris de sa maison pour dissuader les voleurs. Il affirme ne pas avoir peur de la reconstruction de son foyer car c’est lui même qui l’a construit des années auparavant.

Le secteur de l’agriculture particulièrement touché et détruit par Garance

Pour cette île, l’agriculture est une activité économique très importante. Les territoires agricoles correspondent à 20 % de la surface de l’île. Cependant, le cyclone a eu un impact important sur la production agricole. Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture France, s’est déplacé sur les lieux pour mesurer l’impact des dégâts. Les champs de canne à sucre, les plantations de bananes, les cultures sous serres sont détruites. La production risque donc d’être particulièrement basse. Les animaux sont également touchés. L’alimentation en eau et en électricité impactant toute l’île risque d’atteindre les animaux qui ont survécu. Face à ces difficultés, les agriculteurs haussent le ton. Ils assurent ne pas avoir encore reçu les aides liées au précédent cyclone de 2024. De plus, les agriculteurs ont besoin de plus de moyens humains et matériels. Ils souhaitent également que leur cas soit spécifiquement pris en compte et traité car nombreux sont ceux qui ont engagés d’importantes dépenses alors qu’ils ne pourront sûrement pas avoir de revenus pendant les prochains mois, voir les prochaines années. Sébastien Windsor appelle donc l’État français à prendre en compte et à aider les agriculteurs réunionnais.

Une réaction du gouvernement français

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’est rendu jeudi et vendredi dernier sur l’île pour établir un état des lieux. Il dit qu’il y va également pour mettre en place des « actions prioritaires pour soutenir les habitants et permettre la reconstruction économique, notamment dans le secteur de l’agriculture ». Il veut mobiliser un fond de 200 millions d’euros pour les collectivités territoriales. Manuel Valls prend l’exemple des écoles détruites et de la rentrée scolaire compliquée qui attend les réunionnais. Le ministre s’est également entretenu avec les représentants du monde économique et annonce une prochaine visite en avril.

Une mobilisation importante

Face aux terribles dégâts causés par le cyclone, une importante mobilisation pour reconstruire l’île est attendue. Le préfet de La Réunion a mobilisé 153 sapeurs pompiers de la Réunion, 851 gendarmes et 232 policiers.

Le ministère de l’intérieur envoie des renforts nationaux venant de la métropole et de Mayotte pour venir en aide aux réunionnais.

Le Lieutenant Aly Abdallah, un pompier venant de Mayotte déclare « ils nous ont bien aidés avant l’arrivée de Chido, donc nous on rend juste la balle ».

La Croix Rouge participe également à l’aide aux habitants. 50 bénévoles, mobilisés sur les centres d’hébergement d’urgence, ont permis à un millier de personnes d’être hébergés. D’autres aident les habitants à nettoyer leurs maisons.

 

Crédits photos : AFP

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