Le Messi au 7 ème ciel

Le Messi au 7 ème ciel

Ce lundi 29 novembre 2021 avait lieu la cérémonie du Ballon d’or France Football 2021 au théâtre du Châtelet. C’est finalement l’Argentin Lionel Messi qui l’a emporté devant Robert Lewandowski et Jorginho. Il remporte son 7ème ballon d’or et en est plus que jamais le recordman dans l’histoire du ballon rond.

Un match joué d’avance ?

À son arrivée, tout semblait déjà fait, les dés étaient jetés, le suspense enterré, il avait gagné.

Vêtu d’un costume brillant et accompagné de toute sa famille, Lionel Messi est arrivé au théâtre du châtelet avec assurance. Accueilli comme la star qu’il est, ici dans son nouveau chez lui à Paris, cette impression semblait envahir tout le monde, ce trophée ne pouvait lui échapper.

Alors, pourquoi cette gène ? Ce génie allait marquer encore un peu plus l’histoire, et pourtant, ce n’était pas l’emballement, une forme de lassitude ?

Sûrement pas, ici, c’est surtout son adversaire et son exemplarité qui nous donnait ce goût amer. Quoi de plus exemplaire que d’assister à une cérémonie où l’on se sait perdant malgré 2 ans de domination. Amer, car on n’y a même pas cru, même pas une seconde, Messi ne nous a pas laissé y croire, la cérémonie ne nous a pas laissé y croire. Pourtant, il pouvait y croire le Polonais, il devait y croire, il y a sûrement cru d’ailleurs et ce n’était pas si fou de sa part. Le Polonais s’est clairement assis à la table de Messi cette année ou c’est peut-être Messi qui s’y est assis tant le Polonais a été régulier depuis 2 ans.

Au niveau statistique, le débat n’avait pas lieu, le Polonais affichait des chiffres invraisemblables avec 64 buts et 12 passes décisives en 53 matchs, il se place loin devant l’Argentin qui a inscrit 41 buts et délivré 18 passes décisives en 56 matchs cette année. Pour ce qui est des trophées en club, là encore le Bavarois semblait plus armé, avec une Bundesliga et une supercoupe d’Allemagne tandis que Messi se contentait de la Copa Del Rey. Les 2 ont été éliminés prématurément en ligue des champions par le Paris saint-Germain, Messi d’abord avec Barcelone en huitième de finale puis Lewandowski en quart avec le Bayern.
Ajoutons à cela le début de saison compliqué pour Messi avec seulement 4 buts depuis son arrivée à Paris tandis que Lewandowski continue sur sa folle lancée avec déjà 25 buts en 20 matchs cette saison.

Cependant, en année de compétitions internationales, celles-ci ont un gros poids dans les votes, La Pologne a été éliminée dès les phases de groupe de l’Euro, Messi a quant à lui remporté son premier trophée avec l’albiceleste lors de la Copa America, compétition où il finira meilleur buteur, meilleur passeur et meilleur joueur. Alors malgré tout, une question se pose face à ces statistiques, une simple compétition continentale prévaut sur toute une année ? Dans une époque où Iniesta ne l’a pas eu malgré sa coupe du monde.
Dans une année où Lewandowski semble au-dessus des autres, et j’irai même plus loin, cela fait depuis 2 années qu’il est au-dessus et pourtant, c’est l’Argentin qui s’est imposé.

Les votes, sont-ils réellement objectifs ? Où l’aura de ce grand champion et la joie de le voir enfin s’imposer avec son pays a-t-elle prédominé ? Messi reste un immense joueur et il mérite son Ballon d’or, cependant, il est tout à fait logique que ce résultat fasse débat, tout comme l’ensemble de cette cérémonie.

De nombreuses polémiques

Comme chaque année, cette cérémonie et ce trophée suscitent de nombreuses critiques et des débats sur les réseaux sociaux. Cette année, un autre événement est venu mettre le feu aux poudres, Cristiano Ronaldo, l’immense star Portugaise était absente de la cérémonie, rien d’alarmant, lui qui nous a habitué à sécher les cérémonies dont il n’était pas vainqueur. C’est son message sur Instagram qui a fait polémique, il y traite Pascal Ferré le rédacteur en chef de France Football de menteur, il l’accuse « d’avoir menti et utilisé son nom pour promouvoir la publication pour laquelle il travaille ». Une sortie qui risque de faire beaucoup parler et très mal à France Football étant donné la légende qu’est Ronaldo et l’influence qu’il a.

Cela ne va pas aider le magazine qui est déjà au milieu des critiques depuis que le classement du ballon d’or a été dévoilé. Le #Honteux s’est même retrouvé en top tweet France. La raison, une série d’incompréhensions et de choix discutables qui ont démarré avant même la cérémonie avec une absence de Marquinhos parmi les 30 nommés, le capitaine parisien est pourtant l’un des meilleurs défenseurs au monde et a réalisé une année de très haut niveau. Parmi les 30, c’est le classement des 2 Français Kylian Mbappé et Karim Benzema qui ont enflammé les internautes, Mbappé se classant seulement 9e malgré une très grosse campagne européenne ponctuée par un triplé face à Barcelone, un doublé face au Bayern, et 42 buts inscrits sur la saison.

Pour Karim Benzema, l’indignation fut d’autant plus grande. Considéré comme l’un des favoris de ce ballon d’or, on ne se faisait pas trop d’illusions sur son éventuelle victoire, le podium semblait tout de même largement atteignable, voire même obligatoire. Il ne termine pourtant que 4e. Lui, qui a porté le Réal a bout de bras cette année avec 43 buts et 14 passes décisives, et fait un retour triomphant en bleus avec cette victoire en ligue des nations.

Toutes ces polémiques tendent à se poser une question simple, faut-il changer le fonctionnement du Ballon d’or ? Aujourd’hui, 170 journalistes venus de 170 pays différents votent. Si leur non appartenance à un club et leur absence de proximité avec les joueurs nous offre plus de garantie d’objectivité que l’ancien système composé d’entraineurs. Certaines images de vote complètement aberrants de journalistes de pays souvent éloignés accentuent cette idée d’incapacité et d’un système pas réellement satisfaisant.

Les autres prix :

Cette cérémonie était aussi l’occasion de remettre d’autres prix, le Ballon d’or féminin est revenu à l’Espagnole Alexia Putellas.

Le trophée Kopa du meilleur jeune a été remporté par Pedri, le jeune barcelonais qui a éclaboussé la planète foot de son talent tout au long de la saison en disputant 73 matchs toutes compétitions confondues.

Le trophée Yashin du meilleur gardien est revenu à Donnaruma, le gardien du Paris saint-Germain, auteur d’un euro incroyable avec 3 pénaltys arrêtés en finale.

Le trophée d’équipe de l’année a été décerné à Chelsea, la bande a Tuchel qui a impressionné notamment sur le plan européen en remportant la ligue des champions et la supercoupe d’Europe.

Enfin, comme une sorte de consolation créée spécialement pour l’événement, ce nouveau trophée de meilleur buteur a été décerné à Robert Lewandowski.

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