En ce lundi 25 novembre, Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la condamnation de Dominique Pélicot, principal accusé dans l’Affaire des viols de Mazan résonne en victoire féministe historique. L’annonce de ce jugement, prononçant la peine maximale marque un tournant dans ce procès lancé depuis septembre au Tribunal d’Avignon.
Après de nombreux mois de bataille pour Gisèle Pélicot, le soulagement est enfin là. Onze semaines de procès pour voir son agresseur condamné pour l’avoir drogué, violé et fait violer pendant dix ans. 20 ans, la peine maximale, proclamée au tribunal d’Avignon devient un symbole d’espoir pour toutes les victimes de violences sexuelles.
Des victimes bien souvent silencieuses
Nombreuses sont les victimes qui s’auto-censurent, de peur de ne pas être prises au sérieux, d’être jugées ou dévalorisées. Selon la dernière enquête de Vécu et Ressenti en matière de Sécurité parue fin 2023, 270 000 femmes affirment avoir été victimes de violences sexuelles physiques (viol, tentative de viol, agression sexuelle), parmi celles-ci seulement 6% portent plainte à la gendarmerie. Ce procès est leur revanche à elles aussi et cette condamnation sonne comme une première victoire en cette Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Un symbole féministe
En décidant de rendre public le procès, Gisèle Pélicot, icône féministe devient un symbole : « Pour que la honte change de camp #jesuisGisèle » affichent les militantes en manif ce weekend. Par cette affaire, plus que jamais, la parole des femmes s’affirme et se libère. Ce weekend, près de 100 000 personnes se sont mobilisés au niveau national dans des manifestations, protestants contre les violences faites aux femmes.
La portée sociale de l’affaire
Les questions de la prise en compte des voix des femmes est celle d’une réévaluation des relations entre les genres deviennent centrales, faisant front à un masculinisme ambiant, d’autant plus relayé dans le cadre récent des élections américaines.
Les enjeux deviennent gouvernementaux. Cette Affaire, au retentissement international est aussi celle du procès de la Soumission chimique, encore peu connue. Ce lundi, Michel Barnier, premier ministre, a évoqué le projet d’un kit de détection mis à disposition dans plusieurs départements à titre expérimental. Ce projet de sensibilisation et de prévention, boosté par les actions de l’association « M’endors pas », co-fondé par la fille de Gisèle Pélicot, constitue un pas de plus pour les femmes dans la réappropriation de leur corps.
De nombreux questionnements sociaux et féministes soulevés par l’affaire enflamment donc la scène publique, pleine d’espoir en l’attente de l’issue du Procès sur lequel pèse encore l’incertitude quant aux peines encourues par les 50 coaccusés, encore en cours de jugement.
Marie Bonneau
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