Après la rupture de la coalition « en feu tricolore » du chancelier Olaf Scholz, l’Allemagne se retrouve plongée dans une crise politique, dans laquelle l’avenir est encore incertain.
Le 6 novembre 2024, Donald Trump remporte les élections présidentielles américaines face à Kamala Harris, le lendemain de cette nomination, une autre explosion retentit en Allemagne. La coalition tricolore est constituée du Parti social-démocrate (SPD), les Verts (Grünen) et le Parti libéral-démocrate (FDP) mené par Olaf Scholz. Des élections législatives anticipées vont donc prendre place le 23 février.
Cette décision elle a été prise par Scholz, qui devrait officiellement proposer au Bundestag de poser la « question de confiance » le 11 décembre. Puis les députés se prononceront le 16 décembre ce qui provoquera la chute de son gouvernement, faute de majorité. Tout est alors relancé, après le limogeage de Christian Lindner, ministre des finances, le chancelier allemand a perdu la confiance de la majorité des autres ministres.
L’une des premières tensions dans la coalition a été le budget à prévoir pour 2025. Des avis divergents entre les partis de droite et de gauche notamment. Le ministre des Finances souhaitait un frein à l’endettement avec un déficit budgétaire maximal de 0,35 % à l’économie allemande. Des désaccords qui ont fait ralentir d’autres projets de la coalition comme la transition énergétique pour les Verts et la défense.
Un avenir trouble et incertain
Pour les Allemands, cette crise tombe au mauvais moment avec un équilibre économique qui commence à s’essouffler et un avenir incertain en ce qui concerne la politique. Pour Klara, étudiante allemande en Erasmus à Bordeaux, une « inquiétude » est à prévoir pour le futur du pays. «Je ne peux pas évaluer la suite des événements. J’espère que lors des nouvelles élections, peu de gens pratiqueront le vote protestataire et penseront aux défis fondamentaux de notre époque comme le changement climatique, la protection de la démocratie, la politique migratoire respectueuse de l’homme et aussi ordonnée… Je trouve notamment effrayant le populisme de différents bords politiques ; Markus Söder de la CSU, Friedrich Mertz de la CDU, Sahra Wagenknecht du BSW, et ne parlons même pas de l’AFD. Les questions difficiles ne sont jamais résolues par des réponses bruyantes et simples. »
Une future crise économique à anticiper ?
Le cauchemar n’est pas que politique pour nos voisins allemands. L’économie est elle aussi affectée depuis peu de temps ; entre autre par la future fermeture de trois usines Volkswagen, premier employeur industriel et symbole de la prospérité allemande, démontre un changement paradoxal pour la troisième économie mondiale. Après l’élection de Donald Trump, dont le protectionnisme et l’isolationnisme américain va impacter directement l’Allemagne, grand fournisseur du pays de l’oncle Sam. Les États-Unis représentent 13 % des exportations automobiles allemandes et 22 % de ses exportations pharmaceutiques. Une guerre commerciale totale entraînerait une chute de 30 % des ventes dans ces secteurs.
Autre raison, suite à la taxe imposée par la Commission européenne sur les voitures électriques chinoises, la Chine a répliqué en augmentant les taxes sur les spiritueux européens. L’économie va donc paraître comme la deuxième phase d’une bataille, dans laquelle le pays va devoir lutter pour retrouver sa prestance de première puissance économique européenne.
Baptiste Poulzagues
© Joseph Ingo
Étudiant en Info-com, je suis passionné de sport, d’histoire, de politique et surtout d’actualité. Originaire de la cambrousse lot-et-garonnaise, j’aimerais devenir journaliste pour écrire et découvrir ce qu’il se passe dans le monde.