Arabie Saoudite : ce qui va changer pour les femmes.

En fait pas grand chose… Vous avez sûrement dû entendre dire dans la masse médiatique que le roi Saoudien avait lancé un décret qui permettra aux femmes de son pays de pouvoir conduire une voiture. Oui, parce qu’il faut le préciser, la gente féminine n’a pas eu l’honneur de se voir accorder ce droit, et les quelques rebelles qui ont essayé ont fini tout droit en garde à vue ou en prison. Salman, roi parmi les rois de l’Arabie, annonce très officiellement le 26 septembre dernier qu’à partir de juin 2018, les femmes n’auront plus seulement le droit (et même l’obligation) de porter la burka intégrale, mais aussi la possibilité de circuler « librement » sur les routes. Dans son élan de générosité il leur laisse 10 mois pour passer le permis, plutôt sympa.

Voilà pour ce qui change, mais du reste, il y a tout ce que les médias ne vous ont pas dit : interdiction pour les femmes de détenir un compte en banque, de divorcer sans l’accord de son mari, d’aller au restaurant, obligation de porter le voile intégral et j’en passe et des meilleures… Comment feront-elles alors pour faire le plein d’essence si elles n’ont même pas de carte bancaire ? Un semblant de changement dans une société qui se promet de rester dans l’archaïsme pour un bon bout de temps. 

Pourtant, ce décret est considéré par beaucoup comme une avancée progressiste, notamment par le roi incontesté de la communication Donald Trump, qui a déclaré qu’il s’agissait d’une « avancée positive pour la promotion du droit des femmes ». Vous sentez le paradoxe venir ? Car oui, bien que cela risque de décevoir un grand nombre des lecteurs de Pop-Up, Dodo la mèche n’a pas toujours été tendre avec la gente féminine.

Globalement donc, le roi Saoudien s’est vu félicité pour son geste. Comme quoi il n’en faut pas beaucoup, juste un petit coup de poudre de perlimpinpin.

Revenons au Moyen-Orient et posons notre regard sur les tensions régionales pour comprendre pourquoi le royaume Saoudien fait soudainement preuve d’une once de flexibilité quant au droit des femmes. Sur le plan géopolitique, le pays connaît de vives tensions avec son voisin petit par la taille mais grand par l’argent, le Qatar. Le 5 juin dernier voit la fin officielle des relations diplomatiques entre les deux pays et le début d’une parade nuptiale visant à capter les faveurs des pays occidentaux, et surtout leurs investisseurs. Il s’agit pour les deux monarchies de se lier à l’occident pour isoler un peu plus son voisin. S’en suivent donc des mesures d’ouverture vues comme progressistes, mais qui veulent surtout montrer que le Moyen-Orient peut s’occidentaliser, comme lorsque l’Arabie Saoudite voit sa candidature à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies acceptée. Bien que ces dernières soient encore et toujours sous-considérées.

Néanmoins, voyons le bon côté des choses, peut-être qu’elles pourront lire cet article d’ici une dizaine d’années, si on leur accorde le droit de s’informer, librement.

 

Maxime Giraudeau

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