Adèle Haenel : une figure emblématique du mouvement Me Too en France

Adèle Haenel : une figure emblématique du mouvement Me Too en France

Lundi 3 février, le verdict est tombé. Christophe Ruggia est condamné pour agression sexuelle sur mineure.

Un procès qui fait parler

En 2019, dans une enquête de Médiapart, Adèle Haenel dénonce les agressions sexuelles qu’elle a subies de la part de Christophe Ruggia. Âgée de seulement 12 ans, elle accuse le réalisateur d’avoir commis des attouchements lors du tournage du film Les Diables.

Le procès débute le 9 décembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris et, pendant deux mois, l’actrice française fait face à son agresseur. Le deuxième jour du procès, elle crie « Mais ferme ta gueule ! » et quitte soudainement la salle, ne supportant pas le fait que Christophe Ruggia se défende. A l’issue de ce procès, l’accusé est condamné à 4 ans d’emprisonnement dont 2 ans ferme sous bracelet électronique. Il a également interdiction d’approcher la comédienne et d’exercer son métier avec des mineures pendant 10 ans ainsi que l’obligation de l’indemniser.

Adèle Haenel sort soulagée du tribunal sous les applaudissements de femmes et d’hommes venus lui montrer leur soutien. C’est une véritable victoire pour cette femme mais également pour toutes les victimes qui n’osent pas parler.

Une libération de la parole dans le cinéma et d’autres milieux

Adèle Haenel est l’une des premières personnalités du cinéma français à parler de ce sujet tabou. En 2020 lors de la cérémonie des Césars, elle sort de la salle quand le prix est accordé à Roman Polanski accusé de viol sur mineur. Elle inspire d’autres actrices mais également des sportives qui dénoncent à leurs tours les violences qu’elles ont subies. On peut prendre l’exemple de Judith Godrèche. Cette actrice accuse Jacques Doillon de l’avoir agressée alors qu’elle était mineure. Avant ça, elle avait déjà porté plainte contre Benoit Jacquot pour viols sur mineure. Pour la 49e cérémonie des César, Judith Godrèche a délivré un discours engagé sur la cause des femmes, notamment dans le cinéma. Elle a été très applaudie et plusieurs intervenantes ont fait référence à ce discours tout au long de la soirée.

En 2020, c’est la nageuse Julie Boursier qui décide de parler des agressions qu’elle a subies de la part d’un de ses coéquipiers. Elle avait porté plainte un an auparavant mais celle-ci avait été classée sans suite. La sportive affirme : « Le courage d’Adèle Haenel m’a incitée à aller au bout de mes convictions, alors que je commençais à perdre confiance en moi et en toute forme d’action, broyée par la justice ».

Alima Tixier

Crédits photos : AFP

 

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