5 mars : une journée sous tension électrique dans l’automobile !

5 mars : une journée sous tension électrique dans l’automobile !

Ce mercredi 5 mars, deux constructeurs automobiles ont présenté deux nouveaux modèles électriques. Volvo a donné naissance à 11h à son nouveau fer de lance :  l’ES90. Volkswagen a préféré jouer la carte de la modestie en dévoilant son concept-car ID.EVERY1, préfigurant la voiture électrique allemande accessible pour tous. 

Les voitures électriques ne cessent de paraître ! À l’ère du 100% électrique, les  constructeurs continuent de sortir de nouveaux modèles. Ce 5 mars, c’était  l’effervescence. Cependant, les ventes de voitures électriques en Europe stagnent. En  2024, un peu moins de 2 millions de véhicules se sont écoulés. Il en faut plus pour décourager les constructeurs qui continuent de proposer des homologues électriques dans leur gamme, tout cela en prévision de la loi européenne interdisant la vente de véhicules thermiques neufs dès 2035. 

En Europe, les constructeurs occidentaux craignent la concurrence forte des  acteurs chinois sur la scène européenne. Avec des véhicules dernier cri, des  technologies à la pointe et des prix agressifs, ces derniers font pencher la balance des  consommateurs de leur côté. C’est pour cela que Volkswagen et Volvo ont présenté  leurs nouveaux modèles sur deux catégories distinctes avec chacun des objectifs  précis.

La carte tech chez Volvo 

Volvo constitue une réelle concurrence aux marques allemandes. Avec son  propriétaire Geely, la marque a créé la plateforme SPA2 pour ses modèles électriques.  Elle permet d’adopter une architecture unique : l’introduction d’une batterie de 800  volts. Ainsi, elle peut se recharger jusqu’à 350 kW et « seulement » 300 pour le modèle  « premier prix ». L’ES90 peut donc récupérer 300 kilomètres d’autonomie en à peine  10 minutes. Avec un coefficient de trainée (Cx) bas de seulement 0,25, la berline peut  en tout parcourir 700 kilomètres en une seule recharge

Après l’EX90, l’ES90 est le deuxième modèle à bénéficier de la technologie  Superset développée par Volvo Cars. C’est un ensemble de systèmes logiciels et  matériels mis au profit des performances mais aussi des capacités de la voiture. Cette  pile permet d’effectuer des mises à jour à distance

Couplée à une nouvelle puce développée par NVIDIA nommée NVIDIA DRIVE  AGX Orin, elle offrira de meilleures performances dans la sécurité, la connectivité ainsi que l’usage de l’IA. Grâce au système Superset épaulé par la puce NVIDIA ultra puissante, l’ES90 peut s’adapter tout au long de son cycle de vie. Cela donnera par  exemple la possibilité aux conducteurs de rouler en conduite 100% autonome dans  les prochaines années. 

Enfin, la sécurité est toujours primordiale chez Volvo. La grande berline est  équipée de plusieurs radars dont un LiDAR, ainsi que de caméras et capteurs ultrasons  qui contribuent à la sécurité active en roulant comme à l’arrêt. Ce qu’appelle Volvo  « Safe Space Technology » protège les occupants mais aussi bien les piétons que les  cyclistes. 

On n’oublie pas la touche suédoise 

Le nouveau modèle garde son esprit minimaliste, caractère primaire de la  marque du Nord. Les lignes sont épurées et élancées sur 5m de long. Chacun y voit ce  qu’il souhaite. Volvo n’a pas souhaité catégoriser son dernier bébé. 

« Certains diront qu’il s’agit d’une berline. D’autres y verront un coupé ou lui trouveront  même des ressemblances avec un SUV. »   Propos du communiqué de presse, Volvo France 

L’intérieur est sobre et se défait de toute commande superflue. Seul un  grand écran central de 14,5 pouces ainsi qu’un petit instrument de bord de 9 pouces derrière le volant décorent la planche de bord. Tout se contrôle via l’écran géant :  climatisation, divertissement, téléphonie… À travers cette dalle, vous pouvez aussi  surfer via Google et ses différents services.

À bord, les passagers sont très bien lotis. L’empattement de 3,10m de long logera aisément les voyageurs pour faire de longs trajets même si le coffre est petit pour la catégorie (446 litres). Néanmoins, l’ouverture en hayon et le plancher plat sont  les bienvenus pour charger des objets lourds et encombrants. 

Le prix d’appel pour cette nouvelle berline s’élève à 75 900€. Ses concurrentes  directes telles que la nouvelle Audi A6 e-tron, la BMW i5 ou la Mercedes EQE se  positionnent aussi autour de cette grille tarifaire (entre 66 000 et 76 000€). Reste à voir  si le succès sera à la hauteur. 

Retour aux sources : Volkswagen* (*la voiture du peuple en allemand) 

Au sud de la mer Baltique, Volkswagen présentait mercredi soir un concept  inédit. Peu avant 18h, elle fait enfin son apparition : l’ID.EVERY1. Cette présentation en  grande pompe du concept n’est pas anodine : après la révélation l’année dernière des  ID.2all et ID.2all GTi, basées sur les plateformes MEB nouvelle génération, Volkswagen  s’attaque naturellement au marché des petites citadines électriques. La future  ID.EVERY1, qui sortira de série en 2027, répondra à la demande des clients friands de la  e-Up!.  

« C’est une voiture pour tout le monde. »  Slogan à la fin de la présentation, Volkswagen 

Ce nouveau modèle a une grande promesse : 20 000€ ticket d’entrée.  Volkswagen compte en faire LA voiture pour TOUT LE MONDE. Cette nouvelle gamme  de véhicules électriques à « petits prix » n’est toujours pas au complet. À l’automne  2025, tous les modèles seront enfin présents. Elle se composera de l’ID.2all, l’ID.2all  GTi, l’ID.EVERY1 ainsi que de l’ID.2X, qui sera dévoilé au salon de Munich en septembre  prochain.  

Le marché des petites citadines électriques est en pleine expansion. Mini et  Fiat ont décliné leurs icônes, la Cooper et la 500, à l’énergie électrique. Hyundai a aussi  levé le voile sur son Inster, un petit SUV urbain, démarrant à 25 000€. Au même  moment, Renault annonçait le renouveau de sa Twingo au style néo-rétro, 100%  électrique, en-dessous des 20 000€. La concurrence est rude. Pourtant, Volkswagen  veut à tout prix conquérir le marché des petites citadines électriques. 

À quoi a-t-on le droit pour ce prix ? 

La gamme ID ayant un design très différent du reste de la marque, Volkswagen a  décidé de revenir aux bases. Un design classique, dans le style germanique mais avec  quelques éléments en rondeur comme les phares. Quant aux poignées de portes  affleurantes et les jantes de 19 pouces, elles devraient laisser place à des options plus  simples et moins coûteuses. Le design est largement inspiré de sa prédécesseuse, la e-Up!, mais aussi de la Golf GTi première du nom, notamment avec l’encadrement de la  lunette arrière en noir. 

« La face avant est vraiment humaine, avec des yeux humains. » Andreas Mindt pendant la conférence de presse, Volkswagen 

L’intérieur est fabriqué avec des plastiques recyclés. Contrairement à son  image traditionnelle, la marque allemande a opté pour un intérieur clair et coloré même s’il reste associé à des lignes rectilignes. Il est conçu pour offrir le maximum  d’espace à bord malgré la taille contenue de l’auto. Au centre de la planche de bord  trône un imposant écran tactile sur lequel la majorité des commandes s’effectue. Sa  longueur de 3,88m lui confèrerait un empattement de 2,60m (mesuré via un outil  numérique), ce qui laisse suggérer une bonne habitabilité à l’arrière comparé aux 2,41m  de sa prédécesseuse et aux 2,52m de l’icône britannique. Pour ce qui est du coffre, elle  offre un volume de chargement de 305L : c’est dans la moyenne de la catégorie. 

Pour l’heure, Volkswagen nous indique que la future citadine sera équipée d’un  moteur électrique développant 95ch lui permettant ainsi de parcourir 250 kilomètres minimum. On ne connaît toujours pas la capacité de la batterie, ni la capacité utile de  recharge, ni le temps de recharge de l’auto pour le moment. 

Elles ne jouent pas dans la même cour certes mais elles risquent de  changer la donne 

Parler d’une grande berline et d’une petite citadine, bien qu’elles soient toutes  les deux électriques, dans un même article n’a pas de sens ? En réalité si

Volvo avec sa nouvelle ES90 compte bien marquer le marché des berlines  premium avec toutes ses technologies embarquées. Elle pourrait bien devenir une  berline encore plus tech que la Tesla Model S ou la Mercedes EQE. De quoi donner  des frissons dans le dos à ses concurrents.  

Tandis que Volkswagen joue sur un marché déjà amorcé : celui des citadines  électriques. En revanche, en proposant une gamme 100% électrique de petits modèles,  cela pourrait bien donner du fil à retordre à Renault ou encore à Citroën. La marque de  Wolfsburg peut jouer sur ses origines allemandes, gage de qualité, et pourrait grapiller  des parts de marché à beaucoup de nouveaux acteurs. 

© Crédits photo : Photomontage réalisé avec les photos des communiqués de  presse Volvo France et Volkswagen France

Esteban Garat

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