« Un Parfait Inconnu » offre un portrait fascinant de Bob Dylan, retraçant son parcours depuis son arrivée à New York en 1961 jusqu’à sa transformation controversée en artiste rock. Le film met en lumière les années cruciales qui ont façonné l’un des musiciens les plus influents du 20e siècle.
New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec sa guitare et son talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Durant son ascension fulgurante, il noue d’intimes relations avec des musiciens légendaires de Greenwich Village, avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier…
Le film « Un Parfait Inconnu » retrace la quête de la légende Bob Dylan sur 4 années de sa vie. De la rencontre de son idole, Woody Guthrie jusqu’à son passage à de la musique électrique. Dans ce film, on suit la vie de Bob Dylan sans réellement apprendre qui est le personnage. Dans les années 70, il s’amusait déjà à falsifier les informations sur lui dans la presse. Par exemple, il a longtemps fait croire qu’il a été élevé dans un cirque jusqu’à qu’on apprenne qu’il vient d’une famille moyenne. Une personne extravagante avec une personnalité atypique que l’on suit dans ces différentes prises de décisions. On retrouve dans ce film des stars de la folk américaine comme Peter Seeger ou encore Joan Baez. Thimotée Chalamet a transcendé le personnage de Bob Dylan avec une interprétation parfaite d’un personnage atypique.
Sans tomber dans l’écueil du mimétisme caricatural, aisé dans le cas de Bob Dylan, il capte son charisme magnétique, sa diction traînante, son regard fuyant. Son engagement est total, notamment dans les nombreuses séquences musicales qui rythment le film, où il démontre une nouvelle fois son talent en chantant lui-même. De même, Edward Norton est particulièrement touchant dans son rôle de Pete Seeger, mentor bienveillant mais exigeant. Les personnages féminins sont bien moins développés et nuancés, Elle Fanning et Monica Barbaro n’apparaissant souvent qu’au service de la tension dramatique, sans davantage de caractérisation.
À travers une mise en scène immersive et un regard intime sur l’artiste, le film transcende la simple reconstitution pour devenir une véritable ode à la musique et à l’acte de création. Mangold nous rappelle que derrière chaque légende se cache un homme en perpétuelle construction, cherchant inlassablement à donner un sens à son art et à sa vie. Mangold nous entraîne dans les tourments de l’artiste, dans son processus de création, dans ses amours, comme un voyage initiatique au bout d’un crayon qui imprime les futures paroles des chansons qui ont traversé le temps.
Un personnage unique
Ce qui rend le film culte au-delà de la réalisation remarquable de Mangold, ce qui rend une histoire banale d’un artiste en évolution c’est bien l’histoire d’une profonde transformation de l’identité émotionnelle et artistique de Bob Dylan. Évoluant d’un « parfait inconnu » à l’icône mondiale, Bob Dylan s’éloigne de la musique folk et son activisme politique pour retrouver son authenticité dans la rébellion créative du rock. Bob Dylan est un artiste qui vit pour sa musique, pour son œuvre. Tout au long du film, il reste accroché à la seule idée d’écrire ce qu’il pense que ce soit dans ses relations amoureuses complexes ou ses avis politiques.
La romance qu’entretient Bob Dylan avec Sylvie Russo puis Joan Baez montre la complexité de l’artiste à rester accroché à une relation stable et durable. La musique passe avant tout dans sa vie, elle lui permet de lui donner un sens et à la fois de pouvoir raconter la vie qu’il mène.
Crédits photos : National Archives

Étudiant en Info-com, je suis passionné de sport, d’histoire, de politique et surtout d’actualité. Originaire de la cambrousse lot-et-garonnaise, j’aimerais devenir journaliste pour écrire et découvrir ce qu’il se passe dans le monde.