Studio A24 : rival des blockbusters ?

Studio A24 : rival des blockbusters ?


Cette année, le studio A24 propulse le film Everything Everywhere All at Once en tête du box office mondial. Réputé pour être le symbole du film indépendant depuis 2012, ce studio de production n’a rien à envier aux géants. Observons pourquoi leur succès ébranle la domination des blockbusters


Un cinéma à l’empreinte atypique

Cette société new-yorkaise est le fruit d’une idée partagée par Daniel Katz, David Finkel et John Hodges. Depuis dix ans, ces trois cinéphiles produisent des films aux points de vue uniques et atypiques. Leur entreprise possède un génotype si particulier, qu’il est possible d’identifier lorsqu’un film est produit par A24.

Ces films possèdent souvent des couleurs vives, fluorescentes. C’est le cas dans Moonlight, ayant reçu l’Oscar du meilleur film en 2017 face à La La Land. Les couleurs jouent systématiquement un rôle clé dans le déroulement d’une histoire. L’épouvante de Midsommar provient de l’exposition lumineuse, ici bien plus glaçante que l’obscurité. On retrouve aussi des choix audacieux au niveau des plans, des rapports proportions, du casting de non acteurs. Par dessus tout, leur marque réside dans l’originalité des scénarios. Ils gravitent autour de la notion de Mal, d’une satire sur les Etats-Unis, d’une femme en crise existentielle ou d’une métaphore toute entière. Le cadre dans lequel sont exploités ces thèmes au cinéma joue pour beaucoup dans le succès des films A24.

Liberté, nouveauté, créativité

Voici la devise que le studio A24 semble suivre à la lettre. En effet, contrairement aux géants Disney et Warner Bros, A24 apparaît comme un havre de paix. Un jardin dans lequel les réalisateurs peuvent laisser germer librement leurs idées, sans la crainte du rapport coût de production / recettes.  » Tout le mérite revient à A24. Merci d’avoir aimé le scénario et d’avoir cru en son ambition.” Ces mots de remerciement sont ceux de Ti West, réalisateur de Pearl, nommé à la 79e édition du festival international du film de Venise (Mostra de Venise 2022). Ses dires, confirmés par ses confrères, laissent entendre qu’ils sont libres de créer.

Ces artistes ne sont pas sujets à des pressions de reboots et de sequels sans fins. La copie, la suite, sont des concepts qui ont tendance à remplir des salles. Néanmoins, sur le temps long, le public se lasse. C’est à cet instant que les films indépendants interviennent. Ils entraînent les spectateurs vers de nouveaux horizons. Ces horizons ne sont pas tirés de comics books, mais plutôt d’expériences personnelles. Une fois projetées en salles obscures, ces histoires impactent émotionnellement le public. Tant, que certains fans trouvent les films à grands budgets inutiles. Ce boycott est la preuve d’une antinomie. Mais il est possible de voir une interdépendance, voire une complémentarité entre ces deux grandes maisons du cinéma.

Il n’y a pas de rival à la hauteur des blockbusters, simplement un studio qui remet au goût du jour le cinéma d’auteur. La supériorité de l’un par rapport à l’autre est un avis dépendant du sens que l’on donne au septième art. « 

Pour en savoir +

N’hésitez pas à regarder cette vidéo « Mashup » avec des images provenant de différents films du studio A24 (titres des films dans la description !)

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