C’est la nouvelle série qui fait sensation : l’adaptation des célèbres romans pour adolescents, Percy Jackson et les Olympiens est arrivée sur la plateforme Disney +. Très attendue par les fans, elle se voulait plus fidèle aux livres. Mais est-elle vraiment réussie ?
Une adaptation plus fidèle aux romans
Lorsque la nouvelle est tombée, les plus grands fans de Percy Jackson avaient de quoi être heureux. La série raconte l’aventure de Percy Jackson, un demi-dieu (enfant d’un mortel et d’un dieu) qui doit retrouver l’éclair de foudre de Zeus, qui l’accuse de l’avoir volé. Aidé de ses deux compagnons, Annabeth et Grover, il doit le ramener à son propriétaire sur le mont Olympe et avant le solstice d’été.
Déjà adaptée à l’écran en films, la série vient effacer la bouillie cinématographique qu’avaient été ces deux films (qui restent très honorables mais qui n’ont pas eu l’effet escompté au niveau des recettes). Et cerise sur le gâteau, c’est Rick Riordan himself (l’auteur des romans pour les incultes), qui prend en main la série, accompagné de Jonathan E. Steinberg. Et il a juré que cette fois, il ferait respecter la trame de ses romans à la lettre ! De quoi ravir les fans et nous ramener en enfance.
Rick Riordan tenait à faire respecter une logique qui ne l’avait pas été dans les films : l’âge des acteurs. Dans les livres et en ce qui nous concerne ici dans le premier tome, nos héros sont âgés de 12 ans, alors que pour les films, la production avait choisi de vieillir les acteurs, ce qui avait été beaucoup critiqué par les fans. Heureusement pour eux, ce sont bien des jeunes héros qui composent le golden trio et non pas le trio d’adolescents servi par Chris Columbus (au moins ils avaient le mérite d’être beaux gosses). Pour ceux qui n’ont pas lu les livres, ce détail n’avait aucune importance mais pour les vrais fans des bouquins, il fait chaud au cœur. Les personnages du livre ont été (presque) parfaitement retranscrits dans la série, si bien que nous arrivons à nous retrouver dans les héros de notre enfance, même des années après.
Une adaptation pas non plus épargnée de toutes critiques
Bien que c’est Rick Riordan lui-même qui supervise la série, ce n’est évidemment pas parfait. Très vite, un premier couac apparaît. Lors de la présentation des acteurs qui incarneront les célèbres demi-dieux, un personnage titille particulièrement les fans. L’actrice Leah Sava Jeffries qui doit incarner Annabeth Chase, la fidèle amie de Percy est… noire. C’est un détail qui pourrait passer inaperçue quand on n’a pas lu les livres, mais pour les fidèles lecteurs des romans, il peut se transformer en faute impardonnable : Annabeth est décrite dans les romans comme blonde aux yeux gris, une particularité qui concerne tous les enfants d’Athéna. Le choix de l’actrice n’a donc pas manqué d’en déranger plus d’un, provoquant même du harcèlement raciste envers la jeune actrice (pour rappel, elle n’a que 14 ans). Si bien que beaucoup ont dû intervenir pour la défendre, notamment Rick Riordan et Alexandra Daddario, qui a incarné Annabeth dans les films.
Riordan a dû se justifier et affirmer que Leah Jeffries avait été choisie pour son talent bien qu’elle ne soit pas ressemblante avec l’Annabeth des livres. Et bien qu’il est vrai que cela est légèrement perturbant quand on a lu les livres et vu les films des milliers de fois, Annabeth reste un personnage de fiction, tout droit sorti de la géniale imagination de Riordan, et qu’il est dans son droit de l’adapter à sa manière.
Il y a eu beaucoup de critiques également envers le jeu d’acteurs parfois un peu maladroit, mais qui s’explique aussi par la jeunesse des acteurs. Walker Scobell qui interprète Percy Jackson n’a que quinze ans et n’est qu’à l’heure actuelle surtout connu pour avoir joué dans Adam à travers le temps aux côtés de Ryan Reynolds (Deadpool). A l’instar d’autres enfants stars avant eux, ils auront le temps d’apprendre le métier et de s’améliorer. Tous les meilleurs acteurs ne se sont pas faits en un jour, et ils ont encore de longues années devant eux.
Mais alors que vaut cette série ?
Malgré quelques défauts, la série reste pour beaucoup au-delà des attentes. Treize ans après le premier film, Percy Jackson et les Olympiens est une très grande réussite. Rien que le premier épisode a rassemblé 13,3 millions de téléspectateurs sur la plateforme, significatif d’une très belle audience. Bien sûr, elle était très attendue, ce qui explique ces chiffres démesurés, mais dans l’ensemble, elle a réussi à conquérir les vieux briscards fans de la saga, mais aussi les plus jeunes qui auront la chance de grandir avec le trio de demi-dieux comme d’autres avant eux ont pu le faire avec les bouquins. C’est aussi pourquoi la série peut paraître un peu trop soft pour ceux qui connaissent bien la saga. La série étant diffusée sur Disney + et visant en priorité les plus jeunes, il fallait adoucir un peu le scénario quitte à modifier certains personnages du roman, ressortant le côté enfantin de la série. Ce qui nous amène à regretter que certains personnages comme Hadès ou le beau-père de Percy ne soient pas plus intimidants, violents, voire dangereux comme l’a été Arès, le dieu de la guerre dans le show.
Ceux qui s’attendaient peut-être à des effets spéciaux spectaculaires risquent d’être déçus (en même temps, ce n’est pas un film de Christopher Nolan). Les effets spéciaux sont corrects mais certains effets de montage approximatifs. Encore une fois, cela reste une série du niveau de Disney +, mais elle a le mérite d’avoir très bien réussi à matérialiser les monstres mythologiques. C’est aussi dommage que certaines séquences aient pu complètement tuer le suspense, car on aurait aimé que les personnages ne devinent pas à l’avance quels monstres ils allaient devoir affronter.
C’est l’un des gros problèmes de cette série, qui est parfois trop rapide. Les épisodes sont beaucoup trop courts (environ une trentaine de minutes) alors qu’il y a tellement à raconter. Ce qui gâche le spectacle et certaines scènes capitales de l’histoire, donnent l’impression d’être expédiées pour arriver plus vite au dénouement final. Dans le sens contraire, certains épisodes manquent totalement de rythme, et le téléspectateur finit par s’ennuyer très vite. Percy et ses deux compagnons sont constamment harcelés par les monstres et quand ce ne sont pas les monstres, ils sont vite rattrapés par la deadline imposée par Zeus pour rendre l’éclair et pourtant cette série tend parfois à nous faire oublier l’urgence de la situation par son rythme irrégulier à la fois trop cadencée et lent.
En revanche, certains ajouts de scènes, qui n’étaient pas racontées dans le roman, sont agréables. En fonction de la situation, elles peuvent rajouter un effet dramatique ou épique et certaines sont très bien travaillées et nous plongent en plein dedans. Ces scènes « bonus » qui n’apparaissent pas dans les livres ont permis également de développer la relation mère-fils entre Percy et Sally Jackson, très bien retranscrite par Rick Riordan, qui tournent parfois un peu trop au tragique (Percy ne voulait juste pas aller à l’école grosso modo).
Percy Jackson et les Olympiens est loin d’être une série parfaite, mais il n’empêche qu’elle reste très bien réussie. Le challenge de se réapproprier l’univers n’a pas été de tout repos, mais Rick Riordan a su parfaitement bien jouer entre l’originalité et la fidélité de sa propre saga. Certains choix artistiques sont regrettables mais en général, ils n’empêchent pas d’apprécier la série à sa juste valeur. Comme pour beaucoup d’autres fans comme moi, ces petits défauts n’ont pas eu un réel impact lors du visionnage de la série qui nous a fait replonger en enfance, dans ce monde qui nous fascinait tant. Revisiter l’univers de Percy Jackson est un pari risqué, mais Rick Riordan a su le surmonter haut la main. Et si ce pari est réussi et que la série est renouvelée, nous pourrions avoir la chance de voir les acteurs grandir en même temps que leurs personnages, alors Disney la balle est dans votre camp !
Léa Patrocinio
Crédits photos : Disney + ; compte twitter @AADaddario
Étudiante en histoire, passionnée de lecture, de culture et de sport, de nature curieuse et toujours à l’affût de l’actualité, je rêve de devenir journaliste.
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