Quel sujet peut autant rassembler les français derrière une seule cause ? Si vous avez pensé à la Coupe du monde, vous auriez sans doute raison, mais ici il n’est pas question de cette malheureuse finale perdue, ma gorge se noue rien que dans parler. Non, ici il est question de réforme des retraites. Vous n’avez sans doute pas pu passer à côté du sujet qui galvanise les foules et bouleverse le pays. Derrière cette « réforme » qui peut paraître anodine, faisant partie de la grande masse d’innombrable lois votées durant un quinquennat, et qui à première vue ne concerne que les générations avancées, voyons ensemble à quel point elle est en réalité primordiale car concernant tous les français, les jeunes comme les moins jeunes.
Les retraites, un sujet historiquement des plus problématique
Ce n’est pas une surprise si je vous dis que dans l’histoire politique de notre pays les retraites sont un sujet particulièrement délicat. Source de grandes avancées sociales pour les travailleurs. D’abord retraite par capitalisation devenue par la suite, retraite par cotisation chaque prise de décision concernant le thème convergent au même point, la controverse. Même dans les désormais célèbres premières lois de retraites d’avant guerre (1910 ou encore avril 1928) garantissant une hausse significative des salaires et un départ à la retraite à taux plein au bout de 30 ans de loyaux services, n’ont pas fait l’unanimité. Le patronat s’insurge, dénonçant déjà à l’époque « l’assistanat et la paresse des travailleurs » se reposant sur les biens faits du système de cotisation. Pour prendre un exemple d’avantage parlant et récent, comment ne pas évoquer le plan de retraite Juppé en 1995. Alain Juppé étant alors Premier Ministre de Jacques Chirac entre 1995 et 1997. Une réforme de retraite prévoyant : un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités, mesure déjà décidée pour les travailleurs du secteur privé lors de la réforme Balladur des retraites de 1993. Une réforme visant à réduire le déficit de la sécurité sociale selon les justifications du gouvernement. Une réforme qui ne passe pas vous l’aurez compris, donnant lieu à une historique mobilisation transpartisane de 3 semaines pour faire céder un gouvernement en crise.
Qui sème le vent récolte la tempête
Bon vous l’aurez compris, pour être un bon politique et gagner la sympathie des électeurs, il ne faut pas toucher aux retraites des français ! Notre président actuel l’avait alors bien compris. En 2017 lors de la campagne présidentiel et en 2019 durant son premier mandat, M. Macron s’était alors exprimé sur le sujet « Dans les 5 ans à venir moi je ne propose pas de décaler l’âge de départ à la retraite, ça n’est pas juste et les sacrifiés sont ceux qui ont actuellement plus de 60 ans ». Une déclaration des plus claire et formelle sur ce sujet houleux me direz vous. Pourtant voilà, en ce début d’année, changement de cap pour le gouvernement. La réforme des retraites tant redoutée ne tient qu’en quelques lignes mais ces lignes font quelques peu grincer des dents. Concrètement que propose la loi ?
64 ans : c’est le nouvel âge de départ à la retraite augmentant ainsi de 2 années par rapport au précédent.
43 anuités : c’est désormais le nombre d’années de dur labeur à fournir pour partir à la retraite à taux plein (si d’ici là vous avez survécu).
18 ans : c’est le nouveau palier instauré aux travailleurs de carrières longues pour bénéficier d’un départ à la retraite anticipé.
Le peuple français fidèle à ses convictions et au droit de manifester a donc pris les rues pour s’unir face à cette loi touchant tout un chacun. Une alliance historique intersyndicale et une mobilisation citoyenne transpartisanne qui a fédéré 2 millions de français à travers le territoire selon la CGT (près de 1,4 millions selon le ministère de l’interieur). Un élan d’inssurection inité par le peuple mais aussi par la classe politique. Il y aurait alors à l’heure actuelle près de 7000 amandements déposés par les députés contre la fameuse loi.
À l’occasion de cette réforme des retraites, le peuple qui s’unit d’une seule voix sans couleur politique, pour faire valoir ses droits résulte d’un élan de solidarité, de plus en plus rare dans nos sociétés, où prime l’individualisme. Le temps d’un mouvement, d’une manifestation, d’une marche engagée c’est comme si les classes sociales n’existaient plus dans un moment où nous tous, pouvons être acteur de nos revendications. Des lignes bien utopiques mais qui font du bien à entendre dans un de ces moments de concertation nationale autour d’une même cause. Décidemment un combat est lancé et n’est pas prêt de s’arrêter.
Affaire à suivre…
©Silvereco
Passionné de journalisme, étudiant en L1 en fac d’histoire, je vous partage mes articles qui j’espère vous plairons et qui me permettrons peut être un jour d’en faire un métier. Bonne lecture.
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