Salut à tous ! 🐙
Au programme de cette semaine, le Poulpe vous décrypte la situation au Burkina Faso, fait un retour sur la Paris Fashion Week, et analyse la révolution féministe en Iran. Pour agrémenter tout ça, Pop’Up vous a aussi concocté un tout nouveau format audio. Mais avant tout, petit détour au pays de l’influence…
L’influence a ses limites
« On m’a conseillé ce produit, il est génial », « vous aurez -15 % avec mon code promo », « je l’ai testé et je vous le recommande »… L’influence telle qu’on la pense, c’est celle-ci. Une star de téléréalité ou simple Instagrammeuse en herbe, prête à déblatérer n’importe quel speech face caméra en s’adressant à sa communauté. Ce nouveau système de rémunération pose régulièrement des questions de transparence. D’éthique, même.
Parti creuser ces problématiques, un reportage de Complément d’Enquête paru le mois dernier se rendait auprès de la « femme d’affaires » Magali Berdah, créatrice de Shauna Events, l’une des premières agences d’influence. « Arnaques, fric et politique : le vrai business des influenceurs » : le titre de l’épisode veut tout dire de cet univers. On n’aurait d’ailleurs pas choisi meilleur titre pour évoquer des placements de produits mensongers, des stars de l’influence rémunérées des dizaines de milliers d’euros par contrat, et leur présence jusqu’au sein de l’Elysée. Car oui, malgré l’importance croissante de ce business, méfiance vis-à-vis de ceux dont on croit connaître toute la vie à travers Instagram ou Snapchat.
Le dropshipping et les placements de produits à la composition néfaste – la plupart du temps même pas réellement testés en amont – ou la promotion de services douteux (on te voit, Julien Bert, avec tes comptes CPF) sont autant d’indices qui montrent que les stars de l’influence n’ont même pas conscience de ce qu’elles ont entre les mains… Ou peut-être n’en ont-elles rien à faire. Les rémunérations exorbitantes ont certainement leur rôle à jouer là-dedans. Si bien que, tant qu’il y a argent, toutes les possibilités d’influence sont possibles, finalement…
© journalducoin.com
Mais alors jusqu’où iront ces placements et promotions ? Si les lobbies existent, ils vont bientôt devoir faire place à des moyens de pressions beaucoup moins sérieux, mais presque tout aussi puissants. Si l’influenceur tel qu’on le connaît aujourd’hui reste récent, il arrive d’ores-et-déjà dans la cour des grands. Car finalement, c’est le nombre d’abonnés qui compte. Que l’influenceur soit une femme ou un homme d’affaires, une star du cinéma, de la chanson… ou de télé-réalité, la taille de sa communauté est l’élément qui caractérise son importance.
Suivie par 331 millions de personnes sur Instagram, Kim Kardashian, elle, a bien compris son influence. Mais parfois, il faut savoir résister à ce « pouvoir », même pour un placement de produit rémunéré 250 000 dollars. C’est en effet la somme qu’a touché Kim K pour vanter la cryptomonnaie emax, une publicité déguisée qui a valu à l’influenceuse une amende de 1,26 million de dollars. Si le placement de produit s’invite jusque dans les cryptomonnaies, alors où sont les limites du terrain de jeu de l’influence ? Y en a-t’il vraiment ? Quoiqu’il en soit, des limites, les communautés semblent avoir du mal à s’en poser. Suivre ou ne pas suivre les conseils des influenceurs ? Telle est la question.
Surtout quand même les personnalités les plus crédibles se mettent au jeu de l’influence. Parmi elles, Elon Musk s’amuse à jouer de son influence sur une communauté bien particulière : celle des investisseurs. En un simple tweet, le milliardaire pèse sur les cours des cryptomonnaies. Si Elon ne perçoit pas de rémunération, on aurait du mal à penser qu’aucun intérêt financier ne motive ses tweets.
Et malheureusement, même si le fondateur de Tesla paraît plus fiable que Milla Jasmine, méfiance à ceux qui déciderait de se baser sur les dires de Monsieur Musk. « J’ai tout perdu à cause de toi et maintenant je vis sous un pont (…). Tu peux être fier » lui assène une internaute sur Twitter, soutenue par des milliers d’autres. L’influence est belle et bien de plus en plus impactante sur la vie des individus. Heureusement, certaines personnalités utilisent cet outil à bon escient.
© EasyBlush
C’est le cas de Geofrey Cuenin, sapeur-pompier qui traite de sujets tels que le harcèlement scolaire ou les gestes de premiers secours sur ses réseaux. Plus qu’une influence, il s’agit-là d’une réelle prévention sur des sujets d’intérêt général. L’enjeu écologique actuel connaît lui aussi ses influenceurs. Ils deviennent en effet de plus en plus nombreux, si bien que l’agence Influence4you recense son top 10 des influenceurs écolos. On y retrouve Easyblush, Ilia Renon, ou encore Max Bird. Leur point commun ? Une volonté commune d’avoir un impact positif sur l’environnement, que cela soit via la promotion d’un mode de vie plus responsable, en informant sur les enjeux environnementaux, et ou en partageant des moyens d’agir contre le réchauffement climatique.
Pour garantir les bonnes pratiques de ce type d’influence, l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) a créé un Certificat de l’Influence Responsable. Celui-ci propose à quelqu’influenceur que ce soit de passer un « parcours de sensibilisation » afin d’intégrer plusieurs principes éthiques, juridiques et déontologiques. A l’issue d’un test, il se voit attribué ou non le certificat. Ce dernier garantit que l’influenceur a bien intégré les recommandations et valeurs de l’« Influence Responsable ». Un moyen pour lui de se mettre en valeur, et pour les internautes d’éviter de se faire avoir.
L’influence a donc ses bons et ses mauvais côtés. Malgré les arnaques à répétition, ce secteur se développe aujourd’hui comme un corps de métier à part entière. Si certains n’avaient déjà rien à se reprocher, l’émergence des influenceurs responsables semble doucement tirer ce domaine vers le droit chemin. Mais attention tout de même : qui dit influence, dit méfiance.
Dans la semaine…
Lundi
Dans la catégorie des films indépendants, A24 enchaîne les productions à succès depuis 2012. Actuellement en salles, Everything Everywhere All At Once en est un bel exemple. Pop’Up vous emmène dans les coulisses du prodigieux studio de production dans cet article.
Mardi
Cette année, notre équipe de Pop’Casteurs s’est remontée les manches pour vous proposer un tout nouveau format audio : le rattrapage d’actualité hebdomadaire. Chaque lundi, Pop’Up s’associe désormais avec Radio Campus pour vous faire un récapitulatif des actus de la semaine passée. Au programme de cette première édition, guerre en Ukraine, fascime en Italie, et gazoducs en Mer Baltique… tout ça en 7 minutes top chrono !
Mercredi
Bien loin du « Pays des Hommes intègres » de Thomas Sankara, le Burkina Faso est depuis plusieurs années en proie à une instabilité politique sans fin… Après une intervention française sous Hollande pour écarter le terrorisme, c’est aujourd’hui les russes du groupe Wagner qui s’installent dans le pays. Pop’Up vous explique la situation juste ici.
Jeudi
Par la musique on peut retranscrire beaucoup de choses. Dans « Djamel », le rappeur Dosseh raconte les évènements du 13 Novembre à travers le regard d’un survivant des attentats. Un morceau plein d’émotions analysé dans cet article.
Vendredi
Non non, nous ne passerons pas à côté de la robe en plastique de Bella Hadid. De Balenciaga à Coperni en passant par Olivier Rousteing, Pop’Up vous fait son récap de la Paris Fashion Week.
Samedi
En septembre dernier, la mort de Mahsa Amini pour avoir mal porté son voile a déclenché un réel soulèvement protestataire chez les femmes. Depuis, les manifestations en soutien à cette jeune femme ont dépassé les frontières de l’Iran, et les contestations vis-à-vis de l’imposition du port du voile s’installent dans plusieurs pays. Retour sur cette situation.
Dimanche
Comme chaque fin de semaine, le poulpe vient apporter sa touche d’humour aux dernières actualités. Voici le dernier Dico’Pop.
Un coup de nos 3 cœurs
Cette semaine, le coup de coeur de Pop’Up met à l’honneur Tega Akinola, la jeune créatrice éco-responsable. Déjà félicitée par des médias tels que Vogue, HypeBeast ou Elle, la designer alimente toujours son feed Instagram de nouvelles créations. Sa tasse de thé ? Le streetwear upcyclé. Oui oui, laissez-moi vous expliquer…
Tout commence durant le confinement. Tega se retrouve cloîtrée chez ses parents, quand soudain elle trouve un sac rempli de câbles et de chargeurs de téléphone usagés. Sa créativité se met alors en marche, et la jeune étudiante de 22 ans commence à customiser chaussures et accessoires avec les fameux câbles, donnant par exemple des paires de sneakers recouvertes de chargeurs d’Iphone.
©Tega Akinola
Elle ne s’arrête pas là. Depuis, Tega customise des sacs avec des polaires, des chaussures à talons avec des sacs de sports, des câbles ou encore des chaussettes de sport. On voit ainsi sur ses créations les logos de marques de streetwear bien connues : Nike, The North Face, Puma… chez qui Tega vient piocher des produits à recycler. Le résultat : des accessoires uniques mêlant streetwear et durabilité.
©Tega Akinola/APOC Store
La créatrice Londonnienne explique qu’à l’origine, elle ne pensait pas au côté durable de ses créations : « Le recyclage était quelque-chose que je devais faire parce-que je n’avais pas d’argent pour m’acheter de nouvelles choses. ». Pourtant, son travail s’inscrit totalement dans une démarche de création responsable, et le résultat est – subjectivement – parfois plus réussi que les produits originaux.
Repérée par APOC Store, plateforme qui met en avant les jeunes créateurs durables, Tega Akinola y met occasionnellement ses créations en vente depuis 2021. Si actuellement aucun produit n’est disponible, le compte Instagram @tegaakinola permet d’ores-et-déjà de jeter un œil à son travail et, pourquoi pas, de s’en inspirer…
En attendant Pop’Up vous souhaite une bonne semaine à toutes et à tous ! 🐙
Etudiante en licence information-communication/anglais, je m’intéresse un peu à tout : dessin, peinture, musique, astronomie, langues étrangères… J’aime garder un œil sur le monde qui nous entoure et écrire sur des sujets qui m’accrochent.