Pop’Letter #17 – Guerre en Ukraine, Rapport du GIEC et nouveau Pop’Cast, le récapitulatif de la semaine du poulpe !

Pop’Letter #17 – Guerre en Ukraine, Rapport du GIEC et nouveau Pop’Cast, le récapitulatif de la semaine du poulpe !

Salut à tous !

Depuis plus d’une dizaine de jours, l’actualité internationale a les yeux rivés sur un événement désormais connu de tous : la guerre en Ukraine. Cette semaine, Pop-Up s’est penché sur ce conflit majeur et fort de multiples enjeux en s’orientant sous différents angles. Néanmoins, d’autres actualités sont venues rythmer ces derniers jours et sont à retrouver dans cette newsletter : rapport du GIEC, élections présidentielles… Et le coup de nos 3 cœurs de la semaine pour redonner un peu de moral à nos lecteurs !

En Russie, les mots servent de poudre à canon

Missiles, bombes, tirs… Les armes utilisées en Ukraine sont multiples et destructrices. Mais à travers ce conflit, la Russie joue aussi sur un tout autre arsenal pour accroître son influence : celui des médias. Tout aussi ravageuse, l’offensive des mots s’agrandit depuis Moscou…

Depuis le début du conflit, Poutine ne se garde pas de faire pencher l’opinion publique en sa faveur, quitte à employer des termes à l’extrême inverse de la vérité. « Dénazifier l’Ukraine », telles sont les ambitions communiquées par le président russe. En réalité, l’objectif est davantage de conserver son influence sur ce pays – à l’image de ce qu’était, il fut un temps, l’URSS. Pour cela, les médias russes sont fermement contrôlés par le gouvernement. Ils véhiculent une image de la présence militaire russe en Ukraine complètement à l’opposé de ce que sont réellement les faits. Sur une chaîne nationale, des soldats russes sont décrits comme étant accueillis en « libérateurs » par les Ukrainiens, selon un reportage de TF1. Plus que contrôlés, les médias russes se voient imposer des restrictions : défense d’utiliser les termes « invasion », « offensive », ou « déclaration de guerre » pour parler du conflit. Le Kremlin contraint ainsi les professionnels de l’information à s’opposer à leur propre déontologie. De cette façon, la Russie rompt complètement avec un principe clef de l’ONU – organisation à laquelle elle fait partie – : la liberté d’expression, et par conséquent la liberté de la presse. Malheureusement, la stratégie de Poutine aux allures de 1984 semble fonctionner chez une partie des citoyens russes. Oleksandra, 25 ans, a répondu aux questions de la BBC concernant cette propagande. La jeune femme vit à Kharkiv, la seconde ville d’Ukraine en proie aux bombardements depuis le début des offensives. Ses parents, eux, vivent à Moscou, et suivent les informations délivrées par la télévision officielle. Elle explique : “Ma ville est bombardée, mais ma mère en Russie ne me croit pas.“. Les témoignages d’Olga et son mari, deux citoyens russes interrogés par TF1, viennent confirmer les dires d’Oleksandra. Si eux ne se fient pas aux médias officiels, ils ont « quelques amis qui regardent la télé officielle » avec lesquels ils évitent de parler d’actualité, « sinon, ça crée des tensions.

 

Mensonges, faits falsifiés, détournement d’images… Le Kremlin combat ainsi à la fois en Ukraine militairement, mais aussi sur son propre sol pour faire pencher les esprits en sa faveur. Et cette lutte communicationnelle ne s’arrête pas là : en plus d’imposer son contrôle sur les médias russes, Moscou grossit sa propagande en interdisant l’accès aux autres sources d’information. Ainsi, Facebook ne fait plus partie du territoire russe depuis ce vendredi 4 mars, tandis que Twitter y fait l’objet d’un accès restreint. Outre les réseaux-sociaux, les médias internationaux commencent eux aussi à être la cible de Poutine. La BBC et Deutsche Welle, une radio-télévision allemande, sont notamment inaccessibles en Russie depuis ce vendredi. Ces restrictions ont probablement été mises en place en réponse à l’interdiction prononcée par l’UE sur plusieurs médias officiels russes : depuis le 27 février Sputnik et RT, ne sont plus autorisés à diffuser sur les canaux européens. Une décision annoncée par Ursula Von der Leyen qui, certes, vise à empêcher l’arrivée de la désinformation au sein de l’UE, mais reste radicale. Malgré tout, si certains médias sont écartés de Russie, plusieurs agences ont elles-mêmes pris l’initiative de suspendre leur travail dans ce pays. C’est notamment le cas de CNN et de Bloomberg. Un boycott efficace ou une menace supplémentaire pour la pluralité d’information ? Nous n’avons pas encore la réponse. Néanmoins, ces offensives et contre-offensives communicationnelles ne suffisent pas à la Russie, qui a décidé d’aller encore plus loin dans sa lutte propagandiste.

Vendredi 4 mars dernier, la Douma – la chambre basse du Parlement Russe – a adopté un texte punissant la diffusion d’informations discréditant les forces armées russes en Ukraine. Les sanctions annoncées correspondent à de nombreuses années de prison. Avec ce texte de loi, la marge de manœuvre des médias indépendants se resserre de plus en plus. À terme, difficile de savoir comment les citoyens russes pourront s’informer librement tant la diversité de sources d’information devient minime dans le pays de Poutine. Et si certains persistent à s’informer en dehors des médias officiels, ceux qui choisissent de protester contre l’offensive militaire en Ukraine se retrouvent stoppés par les forces de l’ordre russes. 8 000 : c’est le nombre d’individus ayant été arrêtés pour avoir manifesté contre l’invasion en Ukraine depuis son commencement, selon l’ONG OVD-Info.

La Russie a donc décidé d’étendre sa lutte sur plusieurs champs de bataille : celui des bombes, et celui des mots. Certes, les effets du premier sont bien plus visibles et impressionnants. Mais les conséquences de ce second espace d’offensives pourraient être tout aussi dévastatrices, et alimenter chez les Russes un sentiment de légitimité concernant cette guerre. Une guerre non pas indispensable, mais choisie par Poutine.

Dans la semaine…

Lundi

La situation ukrainienne a sans aucun doute un retentissement mondial. Contre cette guerre, Ukrainiens présents à l’étranger et citoyens du monde se retrouvent lors de nombreuses manifestations. Retour sur celle organisée à Bordeaux le samedi 26 février…

Mardi

Lundi 28 février dernier, le GIEC a rendu son dernier rapport. L’objet de cette étude concerne l’évolution écologique et climatique de notre planète. Les experts sont sans appel : la situation est alarmante. On y revient dans cet article.

Mercredi

Pas d’article mercredi dernier… Mais Pop-Up vous a concocté un tout nouveau podcast. Il concerne cette fois-ci les traditions et est disponible sur Spotify.

Jeudi

Comment a émergé la guerre ukrainienne ? Quelles positions prennent les différents états et instances internationales à ce sujet ? Quels sont les véritables enjeux du conflit ? Pop-Up vous décrypte tout ça juste ici.

Vendredi

Les candidats à l’élection présidentielle française avaient jusqu’au jeudi 3 mars pour obtenir 500 parrainages. Mais depuis quand ce dispositif existe-t-il ? Comment fonctionne-t-il réellement ? Réponse dans cet article.

Samedi

Le samedi reste le premier jour du week-end. Pas d’étonnement, donc, si on vous annonce que nos rédacteurs ont décidé de s’octroyer une petite pause… Mais croire que Pop-Up n’a rien à vous proposer, ce serait mal nous connaître : les rattrapages sont toujours en action. Pour lire ceux de samedi, c’est par ici.

Dimanche

Pas d’article la veille, mais le Dico Pop, lui est toujours au rendez-vous. Au programme cette semaine : les élections, TikTok, Poutine… Ce numéro avait de quoi se nourrir. Retrouvez vos définitions préférées juste ici.

Un coup de nos 3 cœurs

Après le phénomène Spiderman No Way Home, c’est au tour de DC Comics de sortir un film attendu de longue date. Le coup de nos 3 cœurs de cette semaine est en effet le dernier Batman. Réalisé par Matt Reeves, The Batman est sorti en salle ce mercredi 2 mars. Dans le premier rôle, Robert Pattinson incarne une version ténébreuse et tragique du chevalier noir. Il partage le casting avec Zoe Kravitz, une Catwoman charmante et déterminée.

Bruce Wayne y revêt son rôle de héros dans un Gotham tiraillé par la corruption. Sa mission : stopper un tueur en série visant l’élite de la ville à travers un jeu d’énigmes. Au cours de sa quête, il interagit avec plusieurs personnages de la pègre… Mais à qui peut-il se fier réellement ?

Tant par les spectateurs que par la presse, The Batman est vivement salué – une belle réussite pour un film succédant à la saga de Christopher Nolan. 2 h 55 de rebondissements et d’immersion près du héros : Matt Reeves signe ici un scénario plein d’intrigue qui tient le spectateur en haleine. Selon plusieurs analyses, le film a davantage un penchant pour le polar que pour l’héroïsme. C’est l’avis du site Les Fiches du Cinéma, selon qui « Matt Reeves réinvente magistralement le Chevalier noir, au fil d’une enquête sombre et dense, qui n’a rien de super-héroïque. »
En bref, The Batman est la réalisation cinématographique de la semaine. Au vu du scénario, une suite est pressentie, mais l’équipe du film n’a pas encore fait de déclaration officielle à ce sujet. Peut-être que ce sera le cas dans les prochaines semaines… Affaire à suivre.

Bonne semaine avec Pop-Up ! 🐙

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