Après son premier EP en Juillet 2016, Mehdi Benjelloun alias Petit Biscuit derrière son synthé, sort enfin son premier album « Présence ». Nous sommes le 10 novembre 2017, et accessoirement, c’est aussi le jour de sa majorité. Plutôt classe non ?
Quand Yann Barthes lui demande ce lundi sur le plateau de Quotidien, « Pourquoi faire sortir ton premier album le jour de tes 18 ans ? » Mehdi répond sans réfléchir « Bah c’est stylé ! C’est symbolique ! » Tu m’étonnes. 18 ans depuis ce matin, un BAC S dans la poche et pour perfectionner le tout : une mention très bien. Tu nous donnes tes conseils Mehdi ?
On peut dire qu’il n’a pas chômé. Dès 5 ans, il étudie le violoncelle puis s’exerce à la guitare et au piano. A 13 ans, il commence à manier le synthé. A 16 ans, il met ses sons en ligne sur SoundCloud, plateforme référence du streaming éléctro. Et bim. Petit Biscuit se fait remarquer par la chaîne de distribution « Electro Posé », Thomas, qui y poste ses sons, devient son pote. Depuis, on a (presque) tous déjà été charmé par son titre Sunset Lover. Titre qui, à cette heure ci atteint presque les 50 millions de vues. Sans compter le propre clip réalisé par PB, additionnant 20 millions de vues de plus. Palms, Memories, Alone, Jungle. Tout s’enchaîne pour lui. Il devient l’un des artistes les plus streamés.
11 Octobre 2015, Odesza le contacte pour faire leur première partie au Trianon, Petit Biscuit n’a que 16 ans. L’an dernier, en terminale, pendant ses vacances scolaires Mehdi part en tournée aux States pour se transformer en Petit Biscuit pendant que ses potes révisent le bac. Le talentueux Rouennais devient le plus jeune artiste français à s’exporter. Les 5 villes où on l’écoute sont modestement Paris, New York, Mexico, Jakarta et Los Angeles (selon Spotify). Il a quel âge déjà ? Le secret de son succès international, c’est une musique sans ou avec peu de paroles et un ton toujours aussi mélancolique qui parle à tout le monde. Sa puissance se traduit par son audace à mélanger tous styles : voix, guitare, piano, violoncelle. Et le mélange ne loupe pas. En résulte une douce poésie ingénieuse.
Petit Biscuit à déjà sa propre identité musicale : quand on l’écoute, on sait que c’est lui. Il ne fait pas beaucoup de remix et préfère l’authenticité, ce qui lui a forgé une maturité musicale hors-norme à son âge. Ce mélange ? Il le tient tout droit de son père marocain qui le berçait de musiques orientales et de sa mère, française, qui elle, était branchée classique. Enfin, en plus d’être un génie, à chacune de ses interviews, Mehdi reste très modeste. Il donne l’impression de ne pas se rendre compte de son talent et de sa popularité. Il ne prend pas la pastèque, et il a bien raison.
Bon alors cet album, on l’écoute ?
Depuis 1 semaine, Petit Biscuit a déjà dévoilé 2 nouveaux sons. D’abord Problems et sa voix envoutante, nous fait penser à Flume. Puis il y a peine 3 jours, Beam, un véritable voyage sonore illustré par un clip aux allures de cinéma, monté d’images de synthèses époustouflantes (et on clique direct sur l’option grand écran). Vous ferez gaffe, la dernière image du clip c’est la pochette de l’album de « Présence », plutôt pas mal comme com. Dans Quotidien, il explique sa pochette comme « Le petit Biscuit dans le grand Biscuit ». Une métaphore de son évolution ou peut-être un indice à sa petite nouveauté : PB aurait prêté sa voix à deux de ses chansons.
« Presence », c’est 14 tracks, tous différents de ce qu’il a pu faire avant. Plus de featuring, plus de notes, plus de voix, plus de mélange. Dans le premier titre, Creation comes Alive, on monte crescendo en attendant la première note dès la 41ème seconde. L’album peut commencer. On retrouve tous ses derniers titres Waterfall, Problems, Gravitation, Beam, et bien-sûr PB à gardé une petite place pour Sunset Lover, une dédicace au titre qui lui a permis de prendre son envol. Wake up est sûrement le titre le plus inattendu : une voix d’homme et un flow sonore qui nous fait penser a celui de Chainsmokers. Bien sûr ce n’est pas précisé, mais il y a de fortes chances que On the road et Forever Being soient les fameux titres où PB lui-même prête sa timide voix (pour cela on attend patiemment la prochaine interview). Dans Follow Me et Oceans on retrouve les douces voix aiguës qu’on à tous aimé chez Sunset Lover, de nouveaux voyages poétiques nous sont alors offerts. Dans Break Up et Présence PB change carrément de style et tente de la trap et de la techno à certains passages, et c’est parfaitement réussi. Enfin, le dernier titre The End termine l’album en beauté, on croirait écouter un remix de Beethoven (merci maman !).
En bref, chaque morceau est unique et on sent qu’aucune note n’est posée au hasard. Chaque track est un travail minutieux de la première à la dernière seconde.
On peut dire qu’on se prend une belle claque.
Et pour l’avenir ?
« Par la suite si je sors un album, j’évoluerai encore, sinon je me ferai chier en studio. » confiait-il à Clique deux ans auparavant. Il est l’un des plus jeunes artistes indépendants de France avec son label Petit Biscuit Music. Pour le futur, il compte profiter et ne pas se prendre la tête, et c’est plutôt un bon plan. Tout ce qu’on lui souhaite c’est de réaliser un jour son rêve de gosse, se produire à Coachella, un des plus grand festivals américains.
Petit Biscuit fait partie de ces perles rares d’aujourd’hui. Une vie hors-norme ne fait que commencer pour lui. Pour un mec qui sort tout droit de sa chambre à Rouen, chapeau l’artiste.
SI le jour de nos 18 ans on à tous fêté ça en allant enfin acheter nous-même notre bouteille d’alcool, Petit Biscuit, lui, doit déjà avoir une coupe de champagne à la main à l’heure qu’il est. Big up et joyeux anniversaire Petit Biscuit !