Pass sanitaire cap vers 2022 !

Pass sanitaire cap vers 2022 !

Vendredi 5 novembre, l’Assemblée nationale valide le projet de loi « vigilance sanitaire » qui impose l’usage du pass sanitaire jusqu’à l’été 2022. Coup de grâce du gouvernement ou véritable prévention contre le virus ? Enquête.

« Vigilance sanitaire »

Vendredi dernier, l’Assemblée nationale validait le texte de loi « vigilance sanitaire » au nom des deux chambres (118 voix pour, 89 voix contre et 1 voix d’abstention). Très contesté par le Sénat où la droite est majoritaire, cette loi permet à l’exécutif de prendre l’ascendant sur les mesures sanitaires. Véritable mesure de prévention ou coup politique caché ? Les contestations font rage.

Dans la matinée du 5 novembre, Adrien Raquet, secrétaire d’Etat à la Famille, défend la décision du Parlement pour Les Echos : « Les dispositions du texte sont pleinement justifiées par la situation sanitaire et son évolution dans les prochains mois ». A l’instar de A. Raquet, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, félicite le gouvernement d’avoir pris cette décision.

Initialement prévu jusqu’au 15 novembre, ce projet de loi adopté implique la prolongation du pass sanitaire jusqu’en juillet 2022. Cette décision n’est pas anodine, elle s’est basée sur plusieurs critères. Les taux de vaccination, de positivité des tests de dépistage, et de saturation des lits de réanimation ont contraint les décisionnaires d’adopter ce texte. Néanmoins, aucun seuil chiffrés n’ont été communiqué. Seule affirmation, nous faisons face à une cinquième vague. La situation semble se dégrader, les cas de coronavirus repartent à la hausse malgré une population vaccinée à plus de 75% en France. S’il n’y a pas d’action de la part de l’Etat, l’OMS redoute « 500 000 décès en Europe d’ici 4 mois ».

Gestes barrières de moins en moins respectés, levée du port du masque dans de nombreuses villes et institutions, le gouvernement prend des décisions. Outre le prolongement du pass sanitaire, le port du masque redevient obligatoire dans une cinquantaine de départements. Dans ces communes, le taux d’incidence est supérieur à 50 cas pour 100 000 habitants.

Si la situation va en s’améliorant, le Président assure que la mesure sera levée ou allégée en fonction des territoires.

Elections, oppositions, antipass

Le 21 juillet 2021, le pass sanitaire entre en vigueur. Les Français, munis d’un QR code attestant que leur parcours vaccinal est achevé ou qu’ils possèdent un test négatif, accèdent aux lieux de loisir et de culture. Par la suite, ce pass s’est étendu à de nombreuses activités : restauration, magasins, sport … Une première en France qui ne plaît pas à tout le monde. Les antipass ne faiblissent pas et descendent dans les rues du pays chaque samedi pour faire valoir leurs droits.

« Mon corps, mon choix, ni à genoux, ni soumise, ni antivax » ou encore « Macron, Véran, Castex tuent nos libertés » slogans écrits sur des pancartes de manifestants à Paris

Les mouvements d’opposition jugent le gouvernement trop autoritaire pour se proclamer comme étant une démocratie. Le 17ème week-end de rassemblement a connu une hausse de fréquentation, plus de 29 000 personnes ont manifesté. Les politiques prennent, également, partie. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI dénonce « l’autoritarisme sanitaire du gouvernement ». Ce projet est assimilé comme un « blanc-seing » qui enjambe les élections présidentielles et législatives. Sébastien Jumel, député membre du parti communiste, tonne dans l’enceinte du Sénat : « Votre dérive sur le pass sanitaire ne passe pas ! ».

Le Premier ministre, Jean Castex assure que ce texte « nous donne les armes pour continuer à combattre cette épidémie dans les prochains mois ».

Le 15 février prochain, lors d’un débat, le gouvernement, devra présenter au Parlement un rapport sur les mesures prises, leur impact sur les indicateurs et les perspectives.

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