« Novax » Djokovic dit au revoir à l’Australie

« Novax » Djokovic dit au revoir à l’Australie

Au cours des deux dernières semaines, Novak Djokovic a fait la une de tous les journaux, non pas pour son tennis exceptionnel, mais pour ses problèmes avec la justice australienne. Retour sur une histoire que le monde du tennis n’est pas près d’oublier.

 

Une arrivée et beaucoup de points à éclaircir 

Non vacciné contre la Covid-19, le numéro un mondial s’est tout de même rendu en Australie afin de préparer le premier Grand Chelem de l’année, et surtout son préféré. Cependant, l’entrée sur le territoire australien est très contrôlée, et personne ne peut y entrer sans montrer un schéma vaccinal complet

Clairement opposé à la vaccination, Djokovic est donc allé en Australie en espérant obtenir une exemption médicale pour pouvoir participer au tournoi. Lors de son arrivée, « Nole » a avoué ne pas être vacciné, mais avoir contracté le virus en décembre dernier. Malheureusement pour lui, cela ne suffit pas, et les autorités locales n’ont pas validé son Visa et ont placé le tennisman en détention provisoire. Le tenant du titre s’est donc retrouvé dans un centre de rétention dès son arrivée. Le Serbe est resté enfermé pendant cinq jours en attente de la décision des juges. 

C’est le lundi 10 janvier, qu’un juge a ordonné la libération de Djoko, sans pour autant donner le verdict de l’audience. A ce moment-là, Novak Djokovic a retrouvé espoir puisqu’il a même pu retourner à l’entraînement en vue de préparer le tournoi. L’espoir fut de courte durée, car quelques jours après Novak s’est de nouveau retrouvé en centre de rétention et a été dans l’obligation de quitter le pays suite à la décision unanime des juges. En effet, les autorités australiennes considéraient le numéro un mondial comme un mauvais exemple et un modèle pour les antivax, dans un pays où les règles très strictes sont plutôt respectées. 

Djokovic a donc quitté l’Australie dimanche afin de rentrer en Serbie, en confessant qu’il avait maintenant besoin de repos. 

Une affaire qui dépasse le cadre du tennis 

Adulé en Serbie, soutenu à la fois par les habitants et le gouvernement, cette histoire a vite tourné en guéguerre politique entre autorités et pays. Bénéficiant d’une dérogation médicale fournie par la province de Victoria, vraie ou fausse, Novak Djokovic est devenu la cible du gouvernement fédéral australien et se retrouve dans une situation bien complexe. 

Le premier ministre Scott Morrison avait pourtant prévenu le joueur : « Les règles sont les règles, surtout quand il s’agit de nos frontières. Personne n’est au-dessus de ses règles ». Après ces propos, et face à l’intransigeance du gouvernement australien, le président serbe Aleksandar Vucic s’est exprimé en faveur de sa star nationale : « Conformément à toutes les normes du droit international public, la Serbie se battra pour Novak Djokovic, pour la justice et la vérité. Novak est fort, comme nous le connaissons tous. » Le président serbe condamnait notamment le mauvais traitement et l’injustice que subissait le chouchou de son pays. 

Les réactions du monde du tennis 

Sans surprise, les joueurs se sont exprimés par la suite sur cette histoire. Antivax, Tennys Sandgren a jugé que l’Australie ne méritait pas d’accueillir un tournoi du Grand Chelem. Également opposé à la vaccination, le français Pierre-Hugues Herbert a apporté son soutien au numéro un mondial et espère que cette affaire permettra d’avancer. 

Daniil Medvedev, tête de série numéro une du tournoi, lui ne s’est pas trop exprimé à ce sujet et s’est contenté d’un « si son exemption est valide, il devrait être ici. Si elle ne l’est pas, il ne devrait pas être ici ». Il évite ainsi toute polémique. 

Rafael Nadal, s’est lui montré plus critique à l’encontre de son éternel rival : « Bien sûr que la situation qui se développe ne me plaît pas. D’un côté je suis désolé pour lui. Mais en même temps, il connaissait les conditions depuis de nombreux mois quand il a pris sa décision. J’ai contracté le Covid, j’ai été vacciné deux fois. Si vous êtes vacciné, vous n’avez aucun problème pour jouer ici. C’est la seule chose qui est claire. » Après sa victoire au premier tour, l’Espagnol ajoutera que l’affaire Novax a été un « un gâchis et un désastre » et que « personne n’est au-dessus de la justice, que ce soit Roger, Novak ou moi-même ». Il conclura en avouant qu’il regrette évidemment que son rival de toujours ne soit pas présent pour le premier Grand Chelem de la saison.

Enfin pour la légende Mats Wilander, « les juges ont peut-être changé l’histoire du tennis », car c’est la suite de la carrière du Serbe qui est en jeu, au point d’envisager qu’il ne puisse plus gagner de tournoi majeur. Il s’est également dit choqué par l’ampleur de cette affaire, et le fait que le meilleur joueur du monde soit expulsé de son tournoi favori. « Je ne peux pas imaginer ce que ressent Novak en ce moment. En plus c’est son tournoi préféré, il était en quête de son 21ème Majeur, et c’était une de ses meilleures opportunités de le décrocher et de dépasser Roger et Rafa ». 

Ce n’est pas la première fois que Novak Djokovic fait parler de lui en dehors du court et se retrouve au cœur d’une polémique. Mais cette fois-ci, c’est bel et bien la suite de sa carrière qui rentre en jeu, car sans vaccin, il ne pourra peut-être pas participer à tous les tournois, et notamment Roland-Garros. La direction du tournoi parisien commence déjà à s’interroger sur les règles que devront suivre les joueurs pour participer à l’édition 2022. 

Au-delà du tennis, Djokovic est devenu en quelques jours une sorte de modèle pour les antivax, qui dénoncent le manque de libertés dû aux décisions prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie. 

La saison de tennis n’a pas débuté comme on pouvait l’espérer, mais espérons que l’Open d’Australie fasse vite oublier cette histoire.

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *