Les nouveaux visages de l’administration Biden

Un mois après l’élection de Joe Biden pour la présidence des États-Unis, le démocrate a, depuis quelques jours, entamé la constitution de son administration. Féminisation du gouvernement, représentation des minorités, Joe Biden s’oppose encore une fois diamétralement à l’ancienne administration républicaine de Donald Trump. Explications.

Qui sont les nouveaux visages de l’administration de Joe Biden ?

Alors que Donald Trump nie encore sa défaite, il a annoncé, le 23 novembre sur Twitter, que la transition vers l’administration démocrate était enfin autorisée. Joe Biden, 46ème Président élu des États-Unis, a ainsi commencé à dévoiler le nom et la fonction des personnes qui l’entoureront et composeront son gouvernement durant son mandat, à partir du 20 janvier 2021, et celui de Kamala Harris, vice-présidente et première femme à accéder à la Maison Blanche.

Joe Biden va devoir attribuer près de 4 000 postes avant son investiture, postes qui seront occupés par ses conseillers, ses secrétaires, ses ministres, ses communicants, etc. À ce jour, sont déjà désignés :

  • Kamala Harris, vice-présidente élue des États-Unis.
  • Antony Blinken, au poste de Secrétaire d’État. À 58 ans, ce diplomate spécialiste des affaires internationales est l’un des plus proches collaborateurs de Joe Biden depuis une vingtaine d’années. Il siégeait au sein du Conseil de sécurité nationale sous Bill Clinton.
  • Alejandro Mayorkas, Secrétaire du Département de la Sécurité intérieure. Ancien avocat, il avait participé à la rédaction du « Dream Act » sous la présidence d’Obama, pour la régularisation des mineurs sans papiers.
  • Janet Yellen, Secrétaire du Trésor. Sous le mandat d’Obama, Janet Yellen présidait la Banque centrale américaine (FED) ainsi que le Council of Economic Advisers (groupe d’économiste qui guide la politique économique d’un président) durant le mandat de Bill Clinton.
  • Jake Sullivan, Conseiller à la Sécurité nationale. Il était déjà conseiller à la Sécurité nationale de Joe Biden lorsque celui-ci était vice-président de 2009 à 2017.
  • Ron Klain, Chef de cabinet à la Maison-Blanche. Klain a été le premier chef de Cabinet des vice-présidents Al Gore et Joe Biden.
  • Linda Thomas-Greenfield, Ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU. Spécialiste de l’Afrique, cette diplomate de 68 ans a commencé sa carrière sous le Président Reagan. Elle a été ambassadrice au Liberia puis, ministre déléguée aux Affaires africaines sous l’administration Obama.
  • John Kerry, Représentant spécial pour le climat. Déjà en charge du climat sous le mandat d’Obama, John Kerry a été l’un des principaux architectes de l’accord de Paris sur le climat en 2015, il a d’ailleurs fait la promesse du retour des USA au sein de cet accord. De quoi assurer la place centrale de la crise climatique sous le mandat de Joe Biden.
  • Avril Haines, Directrice du renseignement national. Anciennement directrice adjointe de la CIA et conseillère adjointe à la Sécurité sous Obama, Avril Haines devient la première femme à occuper le poste de Directrice du renseignement national.
  • Neera Tanden, Directrice du bureau de la gestion et du Budget à la Maison-Blanche. À 50 ans, elle a participé aux campagnes présidentielles de Clinton et d’Obama et dirige depuis 2011 le centre de réflexion Center for American Progress.
  • Kate Bedingfield, Directrice de la Communication. Kate Bedingfield prend la direction de la Communication pour Joe Biden après avoir travaillé pour lui lors de sa campagne. Elle était déjà sa directrice de Communication lorsque Biden était vice-président.
  • Jen Psaki, Porte-parole de la Maison-Blanche. Ancienne attachée de presse sous l’administration Obama, elle était également commentatrice politique chez CNN.

Haute administration Maison-Blanche

Virage minoritaire

Pour la composition de son gouvernement, Biden a misé sur des anciens membres du gouvernement d’Obama. Il met également les minorités au centre de son administration. Ce virage commence premièrement par une féminisation du gouvernement (en considérant les femmes comme minorité dans la sphère politique). L’équipe de communication de la Maison-Blanche sera, pour la première fois, exclusivement féminine, dirigée par Kate Bedingfield et composée de six autres communicantes, ayant pour la plupart déjà collaboré avec Barack Obama lors de ses mandats : Elizabeth E. Alexander, Ashley Etienne, Karine Jean-Pierre, qui s’affirme à la White House en tant que femme afro-américaine lesbienne, Jen Psaki (porte-parole de la Maison-Blanche), Symone Sanders et Pili Tobar.

D’autres femmes sont attendues à la Maison-Blanche, et notamment la nomination de Cecilia Rouse à la tête du cercle des conseillers économiques du Président. Elle devient la première femme noire à occuper ce poste et « la quatrième femme à diriger ce Conseil en 74 ans d’existence ». Dans le même temps, Neera Tanden prend la direction du Bureau de la gestion et du budget, en étant la première Indienne Américaine à ce poste, et Janet Yellen devient la première femme secrétaire au Trésor.

Biden mise aussi sur la pluralité des origines au sein de son gouvernement. Alejandro Mayorkas, fils de réfugiés anticastristes, devient ainsi le premier secrétaire à la Sécurité intérieure Hispano-américain. Il fait de la protection des réfugiés un de ses enjeux principaux. Position qu’il défendait déjà en travaillant pour Obama. Nommé au poste de Secrétaire social de la Maison-Blanche, Carlos Elizondo adopte également la place de premier Hispanique à ce poste. Il est également le deuxième homme, qui plus est gay, nommé à cette position. Lui aussi est un vétéran de huit ans de l’administration Obama. Au secrétariat au Trésor, Wally Adeyemo, économiste d’origine nigériane, secondera Janet Yellen. Elle conseillait Obama sur le commerce international.

Toutes ces nominations ne sont pas définitives, sauf pour l’équipe de communication. Elles devront ainsi toutes être approuvées par le Sénat avant le 20 janvier 2021, ou bien revues. Avec ces choix stratégiques, libéraux, démocrates, Joe Biden s’assure au maximum d’être le représentant des minorités, en reprenant le flambeau de Barack Obama et bon nombre des membres de son administration. Cependant, ce n’est pas sans risque. En effet, lors de l’élection de Donald Trump en 2016, il avait été reproché à Obama de n’être que le Président des minorités, poussant la majorité « délaissée » vers Donald Trump et ses discours ultra-républicains.

Biden va-t-il ainsi s’affirmer en tant que Président de tous les américains ou alors retomber dans les travers de son prédécesseur démocrate ?

Camille Hurcy

Crédits photo : BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

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