Le 15 janvier dernier, on fêtait les 400 ans de la naissance de Molière. L’occasion de revenir sur la vie de cet auteur qui a marqué le théâtre et la littérature française.
Un auteur sur les planches et un acteur dans l’âme
En 1622, Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, naît à Paris dans une famille de marchands. Grâce à son père, tapissier du roi et bourgeois commerçant à la charge de la haute classe, il grandit dans les beaux quartiers de la capitale et profite d’une éducation prestigieuse. Destiné à devenir avocat, Molière se tourne rapidement vers le théâtre en fondant à 21 ans la troupe de L’Illustre théâtre avec neuf autres camarades, dont Madeleine Béjart, mère d’Armande Béjart qu’il épousera en 1662. Le groupe commence avec des représentations de pièces classiques dans lesquelles Molière incarne des rôles de héros tragiques. Ils ne rencontrent malheureusement pas beaucoup de succès, deviennent vite endettés puis décident de partir en tournée en province avec la troupe du duc d’Epernon.
Pendant cette période, Molière s’inspire de la commedia dell’arte et rédige des comédies qui obtiennent un vif succès lors de leurs représentations. En 1658, la troupe qui est rentrée à Paris se produit devant le duc d’Orléans, frère de Louis XIV, et obtient sa protection. Molière et ses amis ont l’occasion de jouer devant le roi : après une représentation de Nicomède de Corneille, c’est une farce écrite par Molière qui se révèle triomphante (Le Docteur Amoureux, 1658). Le jeune roi, alors âgé de 20 ans, est conquis. Molière crée donc de nombreuses comédies-ballets, en collaboration avec le compositeur Lully, pour ce dernier.
Malgré l’interdiction de certaines pièces par le roi pour offense à l’église, notamment Tartuffe (1664) et Dom Juan (1665), la majorité des réalisations de Molière sont à chaque fois une réussite. Que cela soit derrière la plume ou devant le public, son génie est acclamé par toutes les classes sociales grâce à son don pour manier l’autodérision.
Le 17 février 1673, après la quatrième représentation d’une de ses plus grandes pièces, Le Malade Imaginaire, Molière fait un malaise et s’éteint quelques heures plus tard à son domicile.
Encore d’actualité
Les œuvres de Molière plaisent encore de nos jours. La diversité des langages qu’il utilise rend ses œuvres accessibles à tous et fait de lui « un passeur d’une langue qui est partie intégrante de notre patrimoine » selon Céline Paringaux, agrégée de lettres. Grâce à cette intemporalité, il s’est inscrit comme un symbole universel de la langue française. La « langue de Molière » est étudiée dans le monde entier.
Jean-Baptiste Poquelin a bousculé les codes du théâtre français en s’inscrivant comme l’un des maîtres de cet art. De nombreux hommages lui ont été rendus. Dès sa mort, Louis XIV fusionna le Théâtre de Bourgogne avec la troupe de Molière pour créer la Comédie-Française, aussi appelée la « maison de Molière ». La semaine dernière, plusieurs célébrations se sont déroulées en France et dans le monde entier : expositions, inaugurations de statues à son effigie et de la plateforme
« Molière 2022 » (qui organisera des manifestations mondiales tout au long de l’année), une représentation inédite de Tartuffe par la Comédie-Française (qui jouera exclusivement des pièces de Molière jusqu’en juillet), et tant d’autres…
« Il nous faut en riant instruire la jeunesse. » dit Ariste dans L’École des maris (acte I scène 2). Monsieur Molière, vous ne pouviez pas écrire plus juste et si tel était votre objectif, chapeau bas et que les rires continuent !
Grande amatrice de lecture, de balades tardives, de cuisine et de tisanes, je suis visiblement une grand-mère en devenir. Étant plutôt curieuse je m’essaie à la rédaction cette année !