L’UE sous pression : Comment répondre à la politique protectionniste de Trump

L’UE sous pression : Comment répondre à la politique protectionniste de Trump

Alors que Donald Trump a été investi président des États-Unis il y a deux mois, il n’a pas perdu de temps pour imposer des taxes sur la quasi-totalité des pays. L’Union européenne, nouvelle victime de ces tarifs douaniers, se doit de réagir afin de maintenir l’équilibre de ses échanges commerciaux et de préserver la compétitivité de ses entreprises face à cette nouvelle politique protectionniste.

C’est un véritable bras de fer qui se joue actuellement entre l’Union européenne et les États-Unis. Prévenue il y a un mois par les tarifs douaniers de 25% imposés au Canada et au Mexique, l’UE se voit désormais contrainte de payer des droits de douane d’au moins 10 % sur toutes ses importations américaines.

Les enjeux sont certes d’ordre économique, mais aussi politiques. Alors que l’UE voit son allié historique, les États-Unis, s’éloigner de plus en plus sous la présidence de Donald Trump, les 27 doivent se montrer fermes et unis. L’enjeu est de taille pour Bruxelles, et cette situation pourrait être perçue comme un test de la part des Américains, eux qui n’ont pas convié les États européens à la table des négociations concernant la guerre en Ukraine. De plus, certains pays clés de l’Union, tels que l’Allemagne, pour qui Washington est le premier partenaire commercial, sont particulièrement concernés.

Une réaction attendue chez les Européens

La réponse européenne ne devrait pas se faire attendre. Le ministre de l’Économie sortant, Robert Habeck, a récemment exhorté l’UE à réagir, rappelant que les 27 « disposent du plus grand marché commun au monde« . En guise de réponse, l’UE a annoncé qu’elle contre-attaquerait en ciblant des produits américains tels que le whiskey, les motos ou les jeans.

Par ailleurs, la Commission européenne a récemment évoqué l’idée d’utiliser son pouvoir pour perturber l’activité des géants de la tech américaine sur le sol européen. Des mesures encore plus draconiennes ont été discutées au sein du Parlement européen, notamment le blocage des investissements américains en Europe ou l’exclusion d’entreprises américaines des marchés publics.

Une première phase de négociation

Toutes ces mesures ne sont pas encore définitivement adoptées. Pour l’instant, les 27 États membres n’ont pas tous confirmé leur volonté d’user de la pression économique pour régler le différend. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle privilégiait le dialogue avec les États-Unis : ces mesures ne seraient mises en œuvre “que si les négociations en cours avec les États-Unis venaient à échouer”, affirme-t-elle.

De son côté, l’Italie préfère temporiser et ne pas se précipiter. Cette position pourrait être liée à la visite prochaine, le 18 avril, du vice-président américain J.D. Vance à Rome, où l’Italie tentera de négocier. Par ailleurs, la France et l’Espagne semblent adopter une attitude similaire, misant sur la prudence, notamment depuis la menace de Donald Trump d’imposer des taxes potentielles sur le vin et le champagne européens, qui pourraient atteindre 200 %.

Dans l’état actuel des choses, la pire situation serait de voir les États européens se diviser, ne répondant pas aux appels d’Ursula von der Leyen à rester unis. Afin d’éviter cela, une réunion des ministres de l’Économie de l’UE doit avoir lieu le 7 avril à Luxembourg.

Victor Poisbelaud

Crédits photo : Wikimédia Commons

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