Les Jeux Olympiques de 2024 dans la tourmente

Les Jeux Olympiques de 2024 dans la tourmente

Pour la 3eme fois de son histoire, Paris s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques (JO). Elle deviendra ainsi la seconde ville à accueillir trois Jeux Olympiques d’été après Londres. Cependant, cet événement ne s’annonce pas aussi beau qu’il n’en paraît. Des affaires extra-sportives viennent ternir la préparation de cet événement.

Le 13 septembre 2017 lors de la réunion du Comité Internationale Olympique (CIO) à Lima au Pérou, Paris a été désignée officiellement comme ville hôte pour accueillir les Jeux Olympiques 2024. En lice avec Los Angeles après le retrait d’Hambourg, Rome et Budapest, c’est à Paris qu’ils sont attribués. De son côté, Los Angeles obtient ceux de 2028.

À la tête de cette compétition, Tony Estanguet. L’ancien triple champion olympique de canoë slalom a été nommé président du comité d’organisation des Jeux. Il sera accompagné du directeur général, Étienne Thobois.

Cet évènement mondial hautement médiatisé, qui rassemble aussi bien les amoureux de sports que des personnes animées de curiosité, est forcément très attendue. Alors que plusieurs épreuves ont été supprimées, une nouvelle discipline fait son apparition : le breakdance.

 

Un événement mondial fait son retour…

Avec près de 10 500 sportifs(ves), représentant près de 206 pays, Paris s’apprête à accueillir l’une des plus belles compétitions au monde. Pour pouvoir être à la hauteur de ce projet, un financement conséquent est nécessaire. Ainsi, le projet « Paris 2024 »  annonce un coût de 6,6 milliards d’euros. La maire de Paris, Anne Hidalgo, estime qu’en incluant les recettes générées par l’événement, les Jeux Olympiques de Paris 2024 ne coûteront que 380 millions d’euros à la ville (soit 0,65 % du budget annuel de la ville). 

95 % des infrastructures sont déjà existantes ou temporaires. Les seules installations qui restent à réaliser sont un centre aquatique à proximité du Stade de France ainsi qu’une arène couverte de 7 500 places pour le basket-ball et la lutte à la porte de la Chapelle. De son côté, le village olympique sera construit dans différentes communes de Seine-Saint-Denis, tandis que le village des médias sera établi à Dugny. 

Pour assurer le bon fonctionnement de la compétition, le comité d’organisation des JO envisage de recruter près de 45 000 volontaires avec environ 75 missions différentes à remplir, de l’accueil des athlètes en passant par la gestion du public. 

Cependant, des problèmes sociaux viennent interférer à l’organisation de cet évènement. En effet, la société Solideo en charge de livrer les ouvrages olympiques se retrouve au cœur d’une affaire d’exploitation de sans-papiers. L’entreprise affirme par le biais de leur directeur de stratégie et d’innovation avoir immédiatement écartés les sous-traitants qui auraient eu recours à ses sans-papiers. 

 

…autour d’une polémique

On se souvient, la Coupe du Monde au Qatar avait marqué les esprits pas seulement pour son beau jeu mais également pour les nombreuses affaires politiques qui entouraient la compétition (libertés individuelles piétinées, travailleurs étrangers maltraités, ignorance des impacts écologiques). Après cet épisode tumultueux, le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 rêvait d’un rendez-vous plus qu’exemplaire sur le plan social. Pourtant, à un an et demi du début de la compétition, la France est dans la polémique. En effet, elle est visée par des témoignages de nombreux travailleurs sans-papiers qui auraient été exploités pour construire les infrastructures. De son côté, le comité d’organisation s’était lui engagé dans une charte à « faire respecter les normes internationales du travail » et notamment le « travail décent ». Un engagement vite oublié par ceux qui l’ont signé…     

« Tous ces beaux stades que les gens voient, mais en réalité ce qui se cache derrière… ces stades-là, ils sont construits sur le dos de pauvres (…) Il y a des chantiers où je travaillais jusqu’à 20h. Si tu dis que tu ne veux pas rester, ils vont te faire du chantage, ils vont te dire, soit tu restes, soit tu prends tes affaires ». Pour Moussa comme pour d’autres, tous affirment avoir été exploités et dénoncent avec fermeté les mêmes choses : métiers accidentogènes, insécurité de l’emploi, heures supplémentaires non payées. Découvrant ces travailleurs sans-papiers, l’inspection du travail s’est immédiatement penchée sur le sujet et a multiplié les contrôles sur les chantiers. Une enquête judiciaire a même été ouverte pour « travail dissimulé » et « emploi d’étranger sans titre en bande organisée ». Selon les derniers chiffres, 80 % des ouvriers sont des immigrés sans-papiers. 

 

« Il ne faut pas politiser le sport, ces questions-là il faut se les poser quand on attribue les événements. Que la question soit climatique ou sur les droits de l’homme, il ne faut pas se les poser au moment où l’événement est là ». Avec cette polémique actuelle, cette phrase d’Emmanuel Macron n’est pas passée inaperçue… 

 

© Pexel

Pierre-Yves Sellin et Axel Balant

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