Actuellement 8ème mondial et 23ème mondial, Félix (17 ans) et Alexis (20 ans) ne cessent de crever l’écran grâce à leur talent et leur maturité. Mais qui sont véritablement les jeunes prodiges du ping-pong ? Retour sur leur ascension fulgurante.
Avant de devenir des champions du tennis de table, les deux frères se sont essayés à plusieurs sports. Félix a tenté de faire du tennis et Alexis du basket, en vain. La tentation pour le ping-pong était trop forte. C’est l’avènement de deux prodiges.
Dès lors, ils vont adopter d’emblée un style de jeu radicalement différent, puisque Félix commence dès l’âge de 4 ans à tenir sa raquette avec une prise nommée « porte plume », où elle est tenue avec 2 doigts seulement (le pouce et l’index). Et cela va devenir sa marque de fabrique, assoyant ainsi sa domination sur le ping-pong européen car elle lui confère de nombreux avantages. Cette prise de raquette lui permet de mettre plus d’effets dans la balle et d’avoir une mobilité au niveau du poignet plus importante, ce qui constitue un atout sans précédent. Ainsi, il trouve son style de jeu dans la subtilité, et il est donc imprévisible pour ses adversaires.
A l’inverse, Alexis a une prise de raquette qui est utilisée par la majorité des pongistes, dite « orthodoxe » avec 3 doigts qui tiennent le manche de la raquette, lui permettant ainsi d’avoir davantage de puissance et de pouvoir asséner des coups droits dévastateurs. Il a même la capacité de pouvoir changer de main lors d’un échange, passant sa raquette de la main droite à la main gauche.
Mais depuis, les deux montpelliérains ont gravi les échelons à une vitesse vertigineuse. Le cadet Félix a remporté les Jeux européens en juin dernier à Cracovie (Pologne), devenant ainsi champion d’Europe en simple à seulement 16 ans. Toutefois, il n’a pas encore trouvé la recette pour battre son grand frère lors de match officiel, à son grand regret. Quant à l’aîné Alexis, il est actuellement le n°1 français puisqu’il a battu son petit frère lors des derniers championnats de France en mars dernier qui se déroulaient à Antibes et a par la même occasion conservé son titre pour la deuxième année de suite. L’édition 2024 s’annonce aussi alléchante puisqu’elle se déroulera du 22 au 24 mars au FDI Stadium de Montpellier, leur ville natale. De quoi garantir un spectacle époustouflant entre les deux étoiles montantes du tennis de table français.
Un héritage familial d’exception
Le succès des frères Lebrun, c’est avant tout une histoire de famille. En effet, ils doivent aussi leur réussite à deux figures masculines majeures de leur entourage : leur père Stéphane Lebrun (ancien n°7 français) et Christophe Legoût (ancien n°14 mondial), et qui n’est autre que leur oncle.
C’est donc grâce à ces deux hommes que les jeunes prodiges ont baigné dans le tennis de table depuis leur plus jeune âge et sont devenus de véritables machines à performer au moyen d’un travail acharné au quotidien. Ils s’entraînent 6 heures par jour durant toute l’année au MTT (Montpellier Tennis de Table), leur club formateur afin de répéter leurs gammes, notamment au côté de leur père qui est devenu entraîneur et qui n’est jamais très loin.
Et bien qu’ils soient inéluctablement rivaux, ils ne veulent pas entrer dans une forme de concurrence qui pourrait devenir néfaste pour eux, comme l’explique Alexis dans l’émission Popcorn diffusée sur Twitch : « Forcément, il y a une petite rivalité lorsqu’on se rencontre mais ça s’arrête là. Et en dehors, on essaie vraiment de se tirer vers le haut car on s’entraîne ensemble dans le même club, on passe plus de 250 jours par an dans les hôtels tous les deux et on a le même staff. Donc on se donne pas mal de conseils ».
Un soutien populaire grandissant
Il y a 2 ans, les deux frères ont décidé de bâtir leur propre staff, pour pouvoir performer le plus rapidement possible sur le circuit international. La magie a de suite opéré. Le plus jeune, Félix, est devenu le troisième plus jeune joueur de tous les temps à intégrer le top 10 mondial de tennis de table à seulement 17 ans. Début 2022, ils ne figuraient même pas dans le top 750 mondial. Aujourd’hui, les deux frères pointent respectivement à la 8ème et 23ème place mondiale. A noter qu’en avril dernier, Alexis est parvenu à créer un exploit monumental en battant le n°1 mondial actuel d’origine chinoise, FAN Zhendong, sur ses terres à Macao. Rien que ça.
Suite à leurs performances remarquées, ils sont entrés dans une autre dimension et bénéficient d’un véritable soutien du public français, mais aussi étranger. Des fans de toute nationalité se bousculent dans la rue et aux abords de leurs hôtels pour obtenir une photo ou un autographe des nouvelles figures du tennis de table. Notoriété qui gère avec recul et légèreté, notamment Félix : « C’est du bonheur, on est heureux. C’est cool de médiatiser un peu plus le tennis de table. Ça nous tient à cœur de le faire car jusqu’ici, le ping-pong ne l’était pas trop. Si on peut servir à faire parler davantage du ping-pong, c’est cool. ».
Et pour cause, ils sont parvenus à mettre la lumière sur le tennis de table en France alors que c’est un sport qui est moins populaire que dans les pays asiatiques notamment en Chine, où c’est le sport de prédilection. Et ils ont littéralement fait basculer le ping-pong dans une autre dimension, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Le tout en cassant les codes du tennis de table traditionnel de par leur style de jeu unique. Ce n’est pourtant que le début de l’ère Lebrun.
Objectif ultime : les JO 2024
A présent, un enjeu de taille se présente à eux : les Jeux Olympiques 2024 à Paris, dans leur pays. Les deux pépites tricolores représentent un véritable espoir de médaille pour la France. Cela passera par des victoires lors des différentes épreuves : en simple, par équipes et en double mixte.
Nul doute que les deux français joueront crânement leur chance pour leur toute première participation aux Jeux Olympiques, même s’il faudra batailler férocement. Mais ils pourront compter sur le soutien du public français pour tenter d’aller décrocher une médaille olympique, 24 ans après Jean-Philippe Gatien et Patrick Chila.
« Le rêve ultime, c’est de se jouer en finale des Jeux Olympiques », rapportait Félix au micro d’Eurosport. Et bien, c’est tout le mal qu’on leur souhaite !
Crédits photo : Remy Gros
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