La Palestine en Coupe d’Asie des nations : au delà du foot

La Palestine en Coupe d’Asie des nations : au delà du foot

«Nous pouvons mettre un sourire sur les visages du peuple palestinien, ils ont attendu longtemps ce sourire ». La volonté du capitaine de la sélection palestinienne, Mus’ab Al-Batat, exprimée au South China Morning Post, est probablement exhaussée après la victoire des siens face à Hong Kong, sur le score de 3-0, en Coupe d’Asie des nations le 23 janvier.

Un succès synonyme de qualification pour les huitièmes de finale du tournoi qatari qui démontre une nouvelle fois la portée symbolique du football. L’équipe nationale aura l’occasion, au moins une fois de plus, de diffuser son message sur la scène continentale : « la Palestine est un pays comme les autres, et a le droit de participer à n’importe quelle compétition ».

Par le biais du sport, l’État cherche à s’affirmer aux yeux du monde entier. La Fédération internationale de football (FIFA) est d’ailleurs l’une des instances internationales les plus puissantes à le reconnaître (depuis 1998). En conférence de presse précédant l’ouverture du tournoi, son sélectionneur tunisien, Makram Daboub, rappelait le rôle de son groupe à L’Équipe : « Nous avons une grande responsabilité en tant qu’ambassadeurs du football palestinien et ambassadeurs de la Palestine. Le peuple palestinien mérite une vie meilleure, il mérite la liberté, et à travers les matches, notre présence et ce que nous ferons dans ce tournoi, ça devrait être un message pour le monde entier que la Palestine existe. »

 

Une éclaircie bienvenue

C’est dans un contexte de guerre opposant le Hamas à Israël, depuis le 7 octobre dernier, que l’équipe évolue. On dénombre aujourd’hui plus de 24 000 morts palestiniens, selon le Gaza Media Office, parmi lesquels 71 joueurs de football d’après la fédération palestinienne.

Le conflit a un impact direct sur la sélection nationale. Au moins 3 joueurs et plusieurs membres du staff bloqués à Gaza n’ont pu se rendre dans le golfe pour défendre leurs couleurs sur le terrain. Certains membres de l’équipe jouent désormais en sachant leurs proches disparus. Mahmoud Wadi et Muhammad Saleh « sont professionnels en Égypte, mais leurs familles sont à Gaza et leurs maisons ont été détruites. Certains de leurs proches ont été tués ou déplacés » témoigne leur sélectionneur à l’AFP. Wadi, avant-centre au Pyramids FC, a appris la disparition de son cousin de 23 ans quelques heures avant l’entrée en lice de la Palestine dans la compétition.

Alors, lui et le reste de sa formation comptent bien continuer à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour apporter de la joie à leurs compatriotes. Malgré une préparation tronquée, notamment par l’impossibilité de jouer sur leur territoire, depuis 2019, en raison de problèmes logistiques pour entrer en Cisjordanie où se situe le stade de l’équipe nationale. Les palestiniens réalisent un parcours historique. Ils ont décroché leur premier succès en Coupe d’Asie des nations et leur première qualification pour la phase à élimination directe. Portés par la « star » Oday Dabbagh, seul palestinien à évoluer en Europe (à Charleroi en première division belge) et auteur d’un doublé face à Hong Kong, ils tenteront de remporter un nouveau succès lundi face au Qatar en attendant de voire la paix triompher à Gaza.

 

Crédits photo : Générateur d’images IA – Bing

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