JO Paris 2024 : à quoi faut-il s’attendre cet été ? 

JO Paris 2024 : à quoi faut-il s’attendre cet été ? 

Dans moins de 4 mois débutent les tant attendus JO de Paris 2024, qui doivent se dérouler du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août. Un gros pari pour le gouvernement qui enchaîne entre controverses et déceptions alors que l’événement mondial arrive à grands pas. 

Un événement inédit 

Après Londres (2012), Rio de Janeiro (2016) et Tokyo (prévus en 2020, mais repoussés en 2021 à cause de la pandémie de Covid-19), la France goûte enfin à l’honneur de célébrer les Jeux Olympiques d’été dans sa capitale, 100 ans après les JO organisés en 1924.

Cet été, les Français seront gâtés sportivement parlant, car en plus des Jeux Olympiques, le championnat d’Europe de football (ou en abrégé l’Euro) 2024 doit lui aussi avoir lieu du 14 juin au 14 juillet.

Forcément, cette année, la France voulait mettre le paquet pour offrir au monde entier une célébration du sport inédite ! Rien que la cérémonie d’ouverture a prévu d’être unique en son genre car, comme jamais réalisée auparavant ! En effet, elle n’aura pas lieu dans un stade mais sur la Seine ! Pour sortir du cadre historique et traditionnel des JO, les athlètes défileront par délégations sur les célèbres bateaux mouches parisiens, affrétés pour eux. De quoi faire profiter plus de monde, mais surtout de mettre au cœur de la célébration la Ville Lumière.

La célébration des JO doit d’ailleurs s’ouvrir le 8 mai avec l’arrivée de la flamme olympique à Marseille accompagnée de 11 000 porteurs et fraîchement débarquée de Grèce, en provenance du sanctuaire d’Olympie où se déroulait les Jeux Olympiques dans l’Antiquité. Le nom du dernier relayeur n’est pas encore connu, mais nous savons déjà que des personnalités comme l’ancien footballeur international français, Jean-Pierre Papin ou encore l’humoriste Jamel Debbouze vont se relayer pour traverser pas moins de 65 villes-étapes avant d’atteindre la capitale.

Une succession de controverses et de déceptions 

Mais comme souvent avec un événement de cette ampleur, les JO 2024 ont aussi le droit à leur lot de polémiques. D’abord avec l’annonce du gouvernement de déplacer les sans-abris des rues de la compétition. Accusée par les associations de “nettoyage social”, la préfecture de police de Paris doit démentir ces accusations de vouloir cacher la misère. La préfecture se défend et explique pouvoir proposer des hébergements d’urgence aux SDF durant la totalité des JO, mais le mal est fait.

A la suite de cette déclaration, le gouvernement va enchaîner une ribambelle d’annonces controversées : des Parisiens invités à télétravailler durant la compétition pour ne pas encombrer les transports, à la mobilisation des logements CROUS qui a vu les étudiants monter au créneau. C’est en effet la goutte de trop pour les syndicats étudiants furieux que ceux-ci doivent être délogés de leurs logements alors que la précarité étudiante est toujours aussi alarmante.

La dernière polémique en date est bien sûr la controverse au sujet d’Aya Nakamura. La chanteuse de 28 ans qui pourrait interpréter un titre d’Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture, a été prise pour cible par l’extrême-droite. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou par des banderoles tendues par des groupuscules d’ultra droites, l’annonce de sa participation a provoqué une pluie d’attaques racistes, qui a obligé certains membres du gouvernement ou même le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, à justifier ce choix (pas encore confirmé néanmoins) et à défendre la chanteuse.

Outre les polémiques, certains choix des organisateurs ont aussi beaucoup déçus, comme par exemple celui de la chorégraphie pour la cérémonie d’ouverture. Moquée et comparée aux cérémonies ultérieures, la chorégraphie ne semble pas avoir fait l’unanimité auprès du public. Certains internautes dénoncent son côté kermesse et ridicule qui ne met pas assez en avant la culture française.

Un évènement politique et géopolitique 

Bien que les Jeux Olympiques se veulent apolitiques, ils ne l’ont jamais réellement été, et les JO 2024 ne sont pas une exception à cette tradition. Cette année, elle s’exprime par la question d’une potentielle participation de la Russie et d’Israël. Les premiers seront présents sous bannière neutre, car depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ni les Russes ni les Biélorusses ne sont autorisés à arborer leurs drapeaux. Des sanctions qui ne passent pas du tout pour les concernés et qui accusent la CIO d’un “complot”.

Pour les seconds, la délégation israélienne ne semble pas être sujette à des sanctions de la part de la CIO contrairement aux Russes. Les Israéliens pourront donc participer normalement malgré la guerre et les critiques à leur encontre de ceux qui voudraient les voir exclus ou restreints comme les Russes depuis le début de la guerre en Ukraine.

De plus, le comité olympique palestinien assure de son côté faire tout son possible pour que ses athlètes puissent participer à la compétition malgré la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas. Ce n’est pas encore confirmé, mais nul doute qu’une potentielle rencontre entre athlètes palestiniens et israéliens, au même titre qu’une entre les athlètes ukrainiens et russes, pourrait faire des vagues.

Au-delà de l’aspect géopolitique, les Jeux Olympiques de Paris sont aussi très politiques pour la France. Un événement de rebranding qui placerait la France dans une position de puissance. C’est ce qu’on appelle le “soft power” ou la capacité d’un état à influencer ses relations internationales en sa faveur, et c’est la stratégie employée par le gouvernement macroniste. Il est vrai que la France a beaucoup été décriée par sa gestion notamment lors d’événements de grandes ampleurs. La catastrophique finale de Ligue des Champions organisée au Stade de France en est un parfait exemple. Une réussite des Jeux permettra de montrer au monde entier le savoir-faire français trop souvent mis à mal ces dernières décennies (par sa gestion des grands événements et par la gestion de la ville de Paris en elle-même). Le problème, c’est qu’avec la menace d’un attentat, la France sera particulièrement scrutée dans le domaine de la sécurité, et de nombreux pays européens ont jugé bon d’envoyer des renforts pour aider la France.

Entre autres, ces Jeux Olympiques sont un pari fort pour le gouvernement, très confiant dans sa réussite, un peu moins pour les Français. Il faut dire qu’avec les nombreuses déceptions et les déclarations parfois lunaires des membres du gouvernement (pour rappel, Anne Hidalgo veut organiser certaines des compétitions aquatiques dans la Seine), le doute peut être permis. Si ce n’est pas le cas, et bien les JO promettent d’être risibles même si c’est déjà peut-être le cas alors même que la compétition n’a pas encore commencé. Des (très fiable) transports parisiens, en passant par les pièces de 2 euros distribuées aux élèves du CP au CM2, revendues quelques heures après à 200 euros sur Leboncoin (nos Français ont du talent), aux manifestations et aux grèves prévues durant cette période, cela promet pour cet été ! Il faut espérer tout de même que les touristes et les athlètes repartiront avec une bonne image de la France, des médailles et des bons souvenirs en poche, mais surtout sans maladies encore méconnues de l’homme, après un petit saut dans la Seine. Mais ne vous faites pas trop de soucis car nous sommes “fully prepared” comme le dit Anne Hidalgo.

 

 

 

Crédits photos : olympic.com/cio ; @Paris2024

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