Elle fait parler d’elle depuis janvier lorsqu’une dictée a été organisée pour la faire découvrir à des journalistes. Depuis, un manuel scolaire où l’écriture inclusive est utilisée a été publié chez Hatier et il est possible de l’utiliser grâce à une option spéciale dans le dernier Microsoft Word.
MAIS L’ÉCRITURE INCLUSIVE, QU’EST CE QUE C’EST ?
L’écriture inclusive nous vient d’une agence de communication créée par Raphaël Haddad, docteur en sciences de l’information et de la communication et créateur d’une agence de communication. Pour lui, « le masculin prédomine sur le féminin dans les manières d’écrire et de parler, dès lors pas étonnant qu’il prédomine aussi socialement » . Il a donc décidé de remédier à ce problème et il est maintenant possible de télécharger un Manuel d’écriture inclusive sur leur site internet.
Dans ce manuel, l’agence donne trois règles :
- Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres : professeur devient professeure et auteur devient autrice ou auteure, par exemple.
- User du féminin et du masculin, que ce soit par l’énumération par ordre alphabétique, l’usage d’un point milieu ou le recours aux termes épicènes : coiffeur·euse·s, professionnel·le·s, etc…
- Ne plus employer les autonomases du nom commun « Femme » et « Homme » : les droits de l’Homme deviennent les droits des femmes et des hommes.
L’écriture inclusive est donc un concept simple. Le but étant d’intégrer les femmes dans notre manière de parler et d’écrire, comme le dit si bien la Ministre des familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol : « Ne pas pouvoir nommer le féminin, ou le faire disparaître dans un genre prétendument indifférencié, c’est organiser l’invisibilité donc l’absence des femmes dans la sphère publique ».
POURQUOI LES IDIOT.E.S RÂLENT-ILS ENCORE ?
L’écriture inclusive ne servirait à rien, dire « écrivaine » ne serait pas « joli », le masculin est déjà utilisé pour signifier le neutre, lire un texte incluant cette forme d’écriture serait plus compliqué, etc…
1 http://www.motscles.net
2 Préface de Pour une communication publique sans stéréotype de sexe, Haut Conseil à l’égalité des femmes et des hommes
On aimerait bien dire que c’est parce que leur égo se sent attaqué par cette nouvelle tentative de mettre à égalité les femmes et les hommes mais il faut bien leur attribuer le mérite de trouver des excuses.
Petit clin d’oeil à Julien Aubert (ministre LR), qui veut interdire l’utilisation de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires et à l’école. Certes, l’apprentissage de la lecture est difficile à consolider et il ne faudrait pas y ajouter de la complexité. Mais il ne faut pas oublier que les millenials (génération Y) ainsi que ses successeurs, la génération Z ont réussi à adopter des langages inédits et complexes tels que le langage sms. Devoir ajouter la forme féminine à la fin d’un mot devrait donc être un jeu d’enfant.
Sans oublier que notre cher Julien ose faire une comparaison avec la langue créée par George Orwell dans son roman 1984 : le novlangue. Selon lui, l’écriture inclusive prend « en otage les écoliers pour transformer, sous couvert d’apprentissage à l’égalité, notre langue à des fins idéologiques ».
Cher Julien (et tous les autres),
On se fiche de savoir si la présence des femmes dans une phrase sera jolie ou pas. Ce qui nous importe c’est d’être représentées. Vouloir mettre les femmes à égalité avec les hommes ne devrait pas être une fin idéologique puisque c’est un droit que nous avons. Heureusement, si vous vous ne voulez pas faire l’effort de le comprendre, des enfants qui apprennent à lire le comprendront bien mieux que vous. En grandissant, ils sauront que les femmes ont leur place dans le langage mais aussi dans la société et finalement c’est grâce à eux que nous verrons un changement positif.
Margaux Junqua