Depuis 1998, une guerre inachevée touche la RDC et ses provinces. Longtemps passé sous silence, le conflit à vu une recrudescence de ses violences depuis 2021 et l’émergence d’un groupe terroriste nommé M23. Soutenu par les forces rwandaises pour le contrôle et l’exploitation de régions riches en métaux précieux dans le Nord du pays (Nord Kivu), le groupe armé fait face à l’armée de l’État. L’intensification des violences longtemps passée sous silence oblige des millions de civils à se déplacer à leurs risques et périls. Des milliers de morts sont déjà à déplorer.
M23, une armée puissante qui gagne du terrain au Congo
La République Démocratique du Congo compte plus de 260 groupes armés actifs, principalement terroristes et opposés au pouvoir. Dans le conflit actuel, qui résulte d’une guerre débutée il y a plus de 25 ans, le mouvement du 23 mars dit « M23 » est très actif et représente la source de violence majeure au Congo. Composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (Rebelles de l’Est du Pays), ils agissent pour contrôler des zones stratégiques du Congo appelées Nord-Kivu où l’exploitation de minerais indispensables à la fabrication de batteries de téléphones portables prospère. Encouragés par les forces rwandaises, le groupe se compose de 3000 hommes armés qui font s’opposent aux forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Depuis 2021 et le regain des violences entre les deux parties, chacun lutte sans relâche pour le contrôle du Nord-Kivu.
Ce 30 janvier 2025, après des combats d’une rare violence, ayant causé de nombreuses victimes et forcé la population à l’exil, les forces du M23 contrôlent la quasi-totalité de la ville de Goma.
Goma, des massacres et un déplacement massif de la population
Les combats se poursuivent aujourd’hui dans la ville de Goma et suscitent de nombreuses inquiétudes. Le groupe terroriste a déclaré avoir pris le contrôle de l’aéroport le 28 janvier 2025. La ville, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, comptait initialement un million d’habitants. À ce jour 400 000 auraient déjà fui les affrontements selon l’ONU. Cette situation tragique attire l’attention internationale et notamment le Conseil de sécurité de l’ONU sur les exactions commises envers les populations civiles qui comptabiliseraient 800 morts et 3000 blessés.
En réaction à ces violences, des manifestations ont éclaté à Kinshasa, où les ambassades de France, de Belgique, des Etats-Unis, d’Ouganda et du Rwanda ont été prises pour cibles par des manifestants.
Résolution d’un conflit complexe, entériné depuis bien trop longtemps
La résolution du conflit reste très complexe dans un environnement aussi instable. Dès Mars 2023 l’ONU a déclaré condamner fermement l’augmentation des attaques perpétrées par le M23 et a appelé ce groupe armé à cesser les hostilités et à se retirer des zones occupées. En 2024, l’ONU en signe de la complexité de la situation avait annoncé les retraits des casques bleus en RDC (Monusco), à la demande des autorités congolaises, qui la trouvaient inefficace. Mais face à une augmentation des violences, un an plus tard, la plupart des 15’000 Casques bleus sont toujours dans le pays.
Les moyens d’actions pour venir en aide à la population sont toujours possibles. Du 17 au 19 janvier dernier, 26 streamers, à l’initiative d’AmineMaTue se sont réunis lors d’un marathon de diffusion sur la plateforme Twitch en récoltant près de 3,5 millions d’euros qui ont pu être reversés à l’association Médecins Sans Frontières, présente sur les zones de conflit. Les joueurs de foot de la RDC, se sont aussi illustrés lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations en interprétant un geste fort, un signe de pistolet sur la tempe et leur main cachant leurs visages. Ils veulent marquer l’inefficacité des actions entreprises par l’ONU et le gouvernement ainsi que la médiatisation seulement très peu engagée pour reconnaître et agir pour l’arrêt des violences.
©Crédits : Instagram, John Behets
Pierre Bonnaud

Étudiant en L1 d’histoire, je suis passionné par le sport et par l’actualité. Mordu d’Histoire, retrouvez-moi dans le pôle rédaction de Pop Up, en attendant d’être journaliste !!