Alors que les Girondins de Bordeaux sont au fond du gouffre, une voix se fait toujours entendre. Celle d’un supporter, qui malgré vents et marrées, est constamment derrière son club de cœur. Djino Forté aura tout vu ! De son 1er match au Stade Chaban Delmas lorsqu’il était encore jeune, aux folles épopées européennes, en passant par les années champion de France, mais aussi par la descente en ligue 2. Retour sur son histoire de supporter où le sang marine et blanc coule de source.
Issu d’une famille, où la passion pour les Girondins est déjà présente, Djino Forté a été lancé dans le grand bain dès l’âge de 7 ans. Alors qu’il lisait les unes des grands journaux (Sud Ouest) lors des grandes victoires bordelaises, il a vite été pris au jeu en découvrant pour la première fois Lescure (le stade Chaban Delmas) par lui-même. Pendant cette période, le magazine Onze Mondial offrait en effet des places pour voir des matchs qu’il a eu la chance de gagner : “le 1er match que j’ai vu au stade, c’est moi qui ai fait la démarche pour gagner des places avec Onze Mondial”. C’est donc sur une victoire 3 à 0 des Girondins que le “gamin” est resté “accroché à vie” au club.
Dès lors, Djino continue son petit bout de chemin. Il va beaucoup plus régulièrement au stade et découvre les joueurs de plus près en assistant à des entraînements dans le célèbre centre d’entraînement du club, le château du Haillan. Ce château qui a fait les folles heures du club au scapulaire témoigne d’une proximité énorme avec ses supporters comme nous le raconte Djino : “Le Haillan, il y avait un côté où il y avait une proximité qui était énorme. Des personnes faisaient même des footings à côté et croisaient certains joueurs comme Dugarry, Zidane” (les joueurs stars de l’époque).
“Et quand arrive le week-end, je pense à toi, FCGB, à tes côtés”
Chaque semaine, les Girondins de Bordeaux imprègnent sa vie. Le rituel commence bien avant le coup d’envoi du match. Progressivement, l’excitation monte à l’approche du week-end. Il se prépare à porter fièrement le maillot et l’écharpe. En descendant du tram à l’arrêt du stade, l’excitation est palpable. Des discussions animées et passionnées avec ses amis ou collègues fusent à propos des chances de victoire de leur équipe favorite, souvent autour d’une binouze chez “coco“.
Avant que l‘excitation ne prenne d’assaut le stade, Djino se faufile à travers les portes une heure avant le début du match, animé par le désir irrépressible de plonger dans l‘expérience du stade. Ce désir est enraciné dans les premiers pas de Djino au stade, lorsqu’il est membre actif d’une association de jeunes. Ces premières expériences ont donc allumé en lui une flamme inextinguible pour l’atmosphère électrique du stade, le poussant à arriver en avance avant le coup d’envoi pour se plonger pleinement dans chaque instant de l’expérience du match : “Avec notre association, on arrivait 45 minutes/ une heure avant le match, donc on voyait tout l’échauffement. On devinait l’équipe qui allait débuter.”
“Moi ce qui me fait le plus mal, c’est l’environnement du club”
Cependant, pour Djino, la douleur la plus profonde réside dans l’environnement qui entoure le club. Depuis 6 ans, la déchéance continue de croître, les résultats ne suivent pas. Et pire, dans un futur proche, l’avenir des Girondins reste flou. Lui qui a connu le “grand Bordeaux”, le contraste est saisissant. Il avoue qu’à beaucoup de reprises, les résultats “impactent” grandement sa vie et son moral : “je vais avoir un moral beaucoup plus compliqué des fois”.
Néanmoins, en dépit des difficultés qui résident aux Girondins, Djino reste un fervent supporter qui suit et décrypte attentivement l’actualité. D’ailleurs, vous pouvez le suivre tous les lundi, dans l’émission du “Talk” sur la chaîne youtube de WebGirondins, un média indépendant qui donne la parole aux supporters !
Daabour Habib
Crédits photo : Djino Forté