Ce 5 janvier, le chanteur portoricain fait son retour sur la scène musicale avec son nouvel album Debí Tirar Más Fotos. Composé de 17 titres aux sonorités traditionnelles de Porto Rico, son sixième album mêle hommage et critique sociale.
Bad Bunny, de son vrai nom Benito Antonio Martínez Ocasio, fait un retour remarqué en livrant son nouvel opus. Un mélange de mélancolie et de paroles engagées propulse son public au cœur des îles caribéennes, à Porto Rico. Véritable immersion dans cette terre chargée d’histoire, on retrouve des sonorités locales, comme la plena et la salsa. Le chanteur intègre également des samples de grands classiques traditionnels, comme le classique salsa d’El Gran Combo, qu’il revisite dans son titre « NUEVAYoL ».
Sorti à la veille du Dia de los Reyes, le 5 janvier 2025, l’album témoigne d’une prise de position forte de l’artiste. Mais ce début d’année marque également l’imminence de l’investiture de Donald Trump, 45e président des États-Unis.
Son album permet aux portoricains de trouver une voix, en musique, pour répondre aux récentes offenses de Donald Trump. Au cours d’un meeting de sa campagne électorale, à New-York en octobre 2024, un des soutiens du candidat républicain avait qualifié la région caribéenne d’ « île flottante d’ordures ».
Au cœur des luttes politiques et culturelles
L’île et son statut politique sont souvent au cœur des débats. Depuis 1898, Porto Rico est considéré comme territoire organisé non incorporé des États Unis.
En tant que Commonwealth associé aux États-Unis, l’île dispose d’une autonomie et de droits limités. S’il peut disposer de sa propre constitution, de son gouverneur et de son drapeau, les questions de la fiscalité, de l’économie et de la défense du territoire restent entre les mains du gouvernement américain.
Les Portoricains disposent de la citoyenneté américaine, ce qui leur accorde certains droits. Mais elle leur impose également de nombreuses restrictions. Leur citoyenneté ne leur accorde ni le droit de vote aux élections présidentielles, ni le droit d’être représentés au Congrès par un membre ayant droit au vote.
Personnalité très engagée depuis 2017, après le passage de l’ouragan Maria, l’artiste participe activement aux revendications indépendantistes.
Un porte parole engagé
À travers ses paroles, Bad Bunny défend ses positions politiques. Le chanteur s’exprime pour la première fois en argot portoricain pour réaffirmer l’identité culturelle locale. Il évoque dans ses titres nombreux des sujets qui font débat à l’aube du deuxième mandat de Donald Trump.
Entre racisme, gentrification, émigration et colonisation, Bad Bunny met en lumière les défis auxquels son île doit faire face.“LO QUE LE PASÓ A HAWAii” met en garde contre les dangers de la gentrification, du tourisme de masse et de la privatisation des terres. Ce triste parallèle avec la situation à Hawaii déplore la disparition des traditions au fil de la colonisation économique et culturelle. Dans d’autres titres, il alerte également sur la destruction environnementale et l’extinction de certaines espèces d’animaux.
Pour son projet, l’artiste choisit de mettre la culture locale à l’honneur jusqu’au bout. Production, collaborateurs, tournages des clips, acteurs… tout est portoricain.
Cette volonté de promouvoir l’identité culturelle caribéenne se concrétise par un projet inédit sur l’île. Le 13 janvier, il annonce une résidence de concerts intitulée « No Me Quiero Ir de Aquí » (« Je ne veux pas partir d’ici ») au Coliseo de Puerto Rico José Miguel Agrelot à San Juan. Les 21 concerts se dérouleront uniquement à Porto Rico, les 9 premiers étant réservés aux habitants de l’île.
Maddy Echeveste
©Crédits : Compte Instagram @Babunnyhr

Étudiante en deuxième année de licence Information Communication et… pas du tout intéressée par le journalisme finalement ! Mon rêve c’est plutôt la communication publique, avec une petite touche d’écologie. Mais bon en attendant j’essaye de partager au mieux les sujets qui m’intéressent.