COP27 : un retour en arrière ?

COP27 : un retour en arrière ?

Ce 7 novembre 2022 à Charm el-Cheikh (Égypte), la 27ème COP (Conférence des Parties) a été lancée. Dans un contexte compliquant une avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique, des questions majeures telles que le seuil de réchauffement climatique et la solidarité ont été revues durant ces 11 jours.

 

Les objectifs

La cible des 1,5 degrés de seuil climatique a été fixée par l’Accord de Paris en 2015 et maintenue par la COP26 à Glasgow, mais cela ne peut durer éternellement. Il semble en effet logique de remettre en question la possibilité de maintenir ce seuil étant donné les circonstances climatiques actuelles où, chaque année, de nouveaux records de températures sont atteints. Cette année, les pays aux économies développées ont tout de même tenu à maintenir cet engagement, bien que celui-ci se confronte à une réticence de pays en développement tels que l’Inde et les pays du Golfe. Ces pays-là estiment que de tels objectifs entraveraient le développement économique de ceux-ci. Ce refus n’est, à vrai dire, pas nouveau dans l’historique des COP. Or, cette année reste tout de même particulière puisque la question du seuil des 1,5 degrés est abordée avec bien plus de pincettes compte tenu de la possibilité de garder un tel objectif en 2022. De nombreux scientifiques pensent qu’il est actuellement quasi impossible d’y parvenir, en effet les projections pour la fin du siècle annoncent une hausse avoisinant les 2 degrés.

L’autre objectif climatique majeur présenté lors de cette COP27 par le vice-président de la commission européenne Frans Timmermans est d’augmenter l’objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en passant de 55% à 57% d’ici 2030. Cependant, certains défenseurs de l’environnement reprochent une avancée trop faible, insuffisante pour aider les pays les plus exposés aux effets du changement climatique. Aider les pays pauvres fait en effet partie des priorités climatiques.

 

La protection de l’environnement au Brésil, une priorité pour Lula da Silva

Après l’ère du climato-sceptique Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien semble placer la protection de l’environnement, en particulier de la forêt amazonienne, au cœur de son discours : “Il n’y a pas de sécurité climatique dans le monde sans une amazonie protégée” a-t-il précisé. Une grande partie de la forêt amazonienne ayant été déforestée durant le gouvernement de Bolsonaro, le nouveau président souhaite donc “réparer” les dégâts importants causés par la déforestation. Une aide financière est donc nécessaire voire urgente selon Lula. La protection de la forêt amazonienne passe aussi par un objectif “zéro déforestation” d’ici 2030.

Dans ce combat contre le réchauffement climatique, la protection de l’Amazonie ne peut-être mise de côté. La déforestation et dégradation de la forêt ont causé 1 milliard de tonnes d’émission de CO2 en 2020 soit quasiment la moitié de ce qu’émet l’Union Européenne la même année. La forêt amazonienne est en effet l’endroit qui concentre le plus de carbone au monde. Afin d’arriver à son objectif, Lula da Silva a également rencontré les émissaires américains et chinois qui garantissent à participer dans cette lutte de préservation de l’Amazonie. Enfin, l’idéal pour le président brésilien serait d’organiser la prochaine COP en Amazonie, chose qui sera discutée avec le secrétaire général de l’ONU d’après ses dires.

 

Une solidarité fragile

Aider les pays en difficulté par rapport au réchauffement climatique est un aspect clé de la COP. Cela passe par le principe de “pertes et préjudices” qui constitue une sorte d’assurance payée aux pays lorsqu’ils sont touchés par de graves phénomènes météorologiques. Dans les faits, les pays riches renoncent à payer cette aide et a reconnaître leur responsabilité dans les catastrophes en particulier dans celles qui touchent l’Afrique. L’Afrique est en effet le continent le plus touché par les catastrophes météorologiques. À ce jour, la somme qui devrait être payée à l’Afrique afin de couvrir totalement les besoins de protection, de réparation etc est estimée à 600 milliards de dollars par an jusqu’en 2050, ce qui pourrait expliquer pourquoi cela semble tant gêner les pays riches. Pourtant, les pays occidentaux sont les responsables de ces catastrophes qui touchent les pays pauvres puisque ce sont les pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre.

Une négligence des aides aux pays impactés pourrait avoir des conséquences à l’avenir, d’abord sur l’aspect de l’unité des pays réunis qui est nécessaire mais également par rapport aux conditions de vie des populations touchées. Les catastrophes étant de plus en plus fréquentes, la question des migrations climatiques ne peut être occultée puisque l’impact économique et géopolitique qu’auront ces migrations sur le monde sera important.

 

 

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