À l’aube des championnats du monde qui se dérouleront à Birmingham en Angleterre puis à Gold Cost en Australie, voici le portrait d’une joueuse de l’équipe de France Mixte d’ultimate. Focus sur une athlète et un sport, tous deux avec un avenir prometteur.
« J’adore le monde de l’ultimate, c’est un univers dans lequel quand on plonge on n’a pas envie d’en sortir. Les gens sont accueillants, bienveillants et cherchent à t’emmener loin et c’est ça, sincèrement, que j’ai préféré dans ce sport. »
Plus qu’un sport, la discipline est pour Camille une passion. À 18 ans elle aborde fièrement son numéro 17 et les couleurs françaises à l’international. Deux podiums en championnats d’Europe en 2019 et 2023 ainsi qu’une belle médaille d’or remportée en novembre dernier lors des championnats du monde à Los Angeles.
Son histoire avec l’ultimate commence dès le collège. Un de ses professeurs d’EPS la convie à venir s’entraîner à l’association sportive de l’établissement et depuis elle ne s’est plus arrêtée. « C’est vraiment la génération de Kaïs et Salomé (joueurs en équipe de France et au Ré Flying Oysters, club de Camille) qui m’ont déterminé à continuer l’ultimate et à m’inscrire en club et c’est en m’inscrivant en club que j’ai vraiment accroché. » nous raconte Camille.
Puis la grande aventure débute. Elle progresse au fur et à mesure et gagne plusieurs prix de champions de France avec son club jusqu’à obtenir sa place en équipe de France : d’abord en junior puis en équipe Mixte. En commençant ce sport elle ne s’attendait pas à arriver un niveau aussi haut. « Au début je faisais vraiment ce sport pour plus apprendre à me connaître moi même et surtout me trouver un nouveau sport. » nous raconte-t-elle. De plus l’ultimate est encore très peu développé donc il est compliqué d’être considéré comme sportif professionnel ou de très haut niveau.
Pourtant l’ultimate est une pratique très complète. Il faut à la fois arriver à être lucide, très endurant tout en étant capable de sprinter mais aussi avoir une certaine dextérité avec le disque. Camille ajoute « C’est un des sports les plus compliqué que j’ai fait ». Même si c’est un sport où il n’y a pas de contacts, il y a beaucoup de changements de directions ce qui incite à être explosif et vif. Comme c’est peu connu en plus a un mode de jeu différent avec un matériel qu’on a pas l’habitude de voir, l’ultimate est souvent en proie à des critiques. La joueuse répond aux personnes qui médisent sur ce sport : « Mettez vous sur un terrain et juste comprenez que c’est pas un sport de chien ou un sport d’assiettes, […] allez-y essayez, et on verra bien si ce n’est pas un sport ou si ça l’est. Mais je pense que j’ai déjà mon avis.».
Retour sur sa victoire lors des championnats mondiaux à Los Angeles en Novembre 2023. L’équipe de France mixte arrive en finale contre l’Espagne et remporte le match avec un score de 12 à 9. Lorsqu’elle raconte le moment où elle a réalisé que l’équipe avait gagné, on entend le sourire et la fierté dans sa voix : « Sur le terrain, c’était sincèrement une émotion incroyable. Quand on a gagné, j’ai senti tellement de vibrations c’était vraiment magique. J’ai regardé tout le monde et tout le monde commençait à hurler et c’est là où je me suis dit « Putain mais on a gagné ! ». C’était vraiment fou. » .
Encore aujourd’hui elle ne se rend pas compte de son titre : « Les gens ne connaissent pas le sport alors c’est un peu difficile à croire pour eux. […] c’est un peu comme si ça ne s’était pas passé ». Elle ajoute que plus de visibilité du sport permettrait de prendre plus au sérieux la discipline et qu’il pourrait même obtenir sa place aux Jeux olympiques. Elle termine en disant que l’ultimate apporte une vision nouvelle du sport et un côté un peu révolutionnaire avec les valeurs qu’il prône telles que le fair-play et la mixité mais aussi son petit côté spectaculaire.
Théolynne LABAT
© Crédit photos : Compte instagram de Camille Blanc (@camille17940)