Attentats de Moscou : Attaques dans une Europe au bord de la guerre 

Attentats de Moscou : Attaques dans une Europe au bord de la guerre 

Le 22 mars 2024, un attentat d’une barbarie sans nom a été perpétré contre le peuple russe dans la banlieue de Moscou. Le bilan est lourd, au moins 137 personnes ont été confirmées comme victimes de l’attentat le plus meurtrier que la Russie ait connu depuis ces 20 dernières années. Cette tragédie revendiqué par « L’Etat Islamique » tombe comme un couperet sur une Russie déjà particulièrement tendue.

Il était aux environs de 20h ce vendredi 22 mars, quand 4 assaillants armés ont fait irruption dans la salle de concert du Crocus City Hall situé aux abords de Moscou. Les terroristes ont ouvert le feu sur les spectateurs qui attendaient le début du concert du groupe « Piknik » et on fait usage d’incendiaires qui ont provoqué un incendie. Ils ont ensuite pris la fuite en direction de la frontière ukrainienne avant d’être arrêtés à 140km de celle-ci dans l’oblast (district) de Blansk. Du côté des autorités russes, le bilan déjà très lourd n’a cessé d’augmenter pour atteindre plus de 137 morts.

Tragédie dans un pays en guerre 

L’attentat du Crocus City Hall en Russie s’inscrit dans un contexte particulier. Depuis février 2022, la Russie est entrée en guerre contre son voisin ukrainien et multiplie les tensions avec l’occident. Récemment plusieurs événements n’avaient cessé de dessiner un portrait monstrueux du belligérant et de son chef d’Etat Vladimir Poutine. En cause, la mort de l’opposant au régime Alexeï Navalny dans des conditions plus que douteuses en Sibérie, l’envoie au front de soldats étrangers comme une véritable chair à canon ou encore les élections présidentielles de mars dénoncées comme ayant été truquées. En Russie, le voile de la guerre ainsi que la rivalité avec l’occident semblent se faire sentir à tous les étages. Pourtant une attaque terroriste de cette envergure sur le sol russe et bien que cela soit un risque réel n’avait pas été envisagée. Que ne fût alors pas la stupeur du peuple russe qui découvrit dans la soirée du 22 mars que des centaines de leurs compatriotes avaient été enfermés et massacrés par un acteur insoupçonné « l’Etat Islamique ».

Malgré l’alerte des Etats-Unis qui avaient informé le Kremlin de possibles attaques contre des rassemblements de masse à Moscou, la Russie a échoué à voir arriver la menace. Cet attentat est devenu une nouvelle atteinte au « contrat social » entre Vladimir Poutine et le peuple russe. 5 jours après les élections présidentielles, cette faille de sécurité a réussi à instaurer et légitimer un doute chez la population russe dont dépend grandement le pouvoir poutinien.

Un sort sinistre 

Un des éléments qui a le plus choqué après ces attentats dans la capitale russe, est l’état des présumés terroristes lors de leur audience du 24 mars. Tuméfiés, sidérés, torturés…

L’État russe n’a même pas cherché à masquer les preuves des tortures infligées aux terroristes du Crocus City Hall. Ceux-ci sont arrivés au tribunal dans un état plus que préoccupant quant à leur condition de détention. Il était possible de voir l’un des assaillants en chaise roulante, ne montrant pas un seul signe de conscience. Un autre avait lui un bandage autour de l’oreille ; on l’a lui aurait arraché pour le forcer à la manger.

La torture, voilà la nouvelle arme médiatique de la Russie, en réponse à l’attentat qui a eu lieu sur son sol. Cette mise en avant de la violence à l’égard des prisonniers marque une vraie rupture avec les idées de l’Occident. Sur le réseau social Telegram, des chaînes dites « proches des services russes » ont posté des vidéos où l’on peut voir les tortures se produire. Une photo notamment avait beaucoup fait réagir à la suite de l’attentat, quand on pouvait y voir un homme recevoir des décharges électriques sur ses parties intimes. Cette banalisation de la violence ne semble pourtant pas choquer une opinion publique russe qui voit là un mal nécessaire face à un meurtre de masse d’une telle envergure. Une telle cruauté est un moyen pour le pouvoir en place de se donner une image forte auprès d’un peuple endeuillé, à la recherche d’une forme de vengeance. Mais aussi une forme de dissuasion contre de potentielles nouvelles attaques.

Parmi les accusés, deux des quatre suspects ont plaidé coupable. Ils ont néanmoins tous été placés en détention provisoire pour une durée d’au moins deux mois. Bien qu’elle ne soit plus appliquée dans le pays depuis 1996, ils encourent potentiellement la peine de mort.

Paranoïa dans un contexte géopolitique tendu 

Source de tensions après ces attentats meurtriers, la tentative de fuite en Ukraine des assaillants a été soulignée par les autorités russes. Selon Vladimire Poutine, une fenêtre avait été préparée pour permettre aux terroristes de passer la frontière entre la Russie et l’Ukraine. De son côté l’Ukraine dément toute implication dans l’attentat et dénonce l’instrumentalisation de cette tragédie par le président russe.

En France, la réaction du gouvernement français face à ses attaques ne s’est pas fait attendre. Le plan vigipirate est passé à son plus haut échelon, le niveau « urgence état ». Le risque d’une « action projeté » (commandité depuis l’étranger) rappel que la menace terroriste est toujours présente en France. Même si cette mesure devrait être provisoire, il faudra s’attendre à quelques changements : une protection renforcée et une vigilance accrue.

 

Crédits photo : @de_ventadour – X

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