Assassin’s creed, les origines

Assassin’s creed, les origines


Pour peu que l’on soit fan de jeux vidéo, on a déjà entendu ne serait-ce qu’une fois parler d’Assassin’s creed. Ce jeu vidéo d’action mélangeant missions d’infiltration et de combats s’est vendu à plus de 155 millions d’exemplaires en octobre 2020 et s’est décliné en livre, film, série d’animation et même escape game. Mais alors, d’où vient l’inspiration derrière ce succès commercial ?


Le Vieux de la Montagne

Si l’on veut comprendre les origines de l’inspiration du jeu, il nous faut remonter au XIe siècle, à Alamut. Cette vallée où est bâtie une forteresse légendaire que l’on peut situer en Iran actuel est alors dirigée par un homme que l’on surnomme le Vieux de la Montagne. Hassan ibn Al-Sabbah. Cet homme charismatique avait réussi à faire croire autour de lui qu’il était doté de pouvoirs magiques, imposant son autorité à de nombreux hommes qui devinrent ses disciples. Adepte de l’Ismaélisme, une dérive de la branche chiite de l’Islam, Hassan appliquait la Doctrine du Droit Chemin, une succession de Sept Sebayah, ou règles, qui impliquaient la prise de drogues, l’utilisation de poisons, l’hypnose ou encore l’invocation d’esprits pour conférer des pouvoirs magiques. Avec ses disciples, il réussit à prendre la forteresse d’Alamut, devenant ainsi l’homme le plus puissant de la région grâce à la position stratégique du lieu. Là, il forme et entraîne ses hommes, les pliants à une soumission la plus totale. Il disait d’ailleurs « Il faut que votre foi vous rende entre mes mains aussi dociles que le cadavre entre celle du laveur des morts. »

Grâce à l’utilisation de drogues et d’hypnoses, le mythe du Vieux de la Montagne possédant des pouvoirs magiques se répandit à travers le monde musulman comme une traînée de poudre.

Assassin ou hassassyin ?

Malgré quelques doutes, il semblerait que le mot « assassin » aurait été créé par Hassan ibn Al-Sabbah. En effet, le terme viendrait du mot « hassassyin » en arabe, mot utilisé par Hassan pour désigner ses hommes. Cela signifierait « ceux qui sont fidèles au fondement de la foi » et donc par conséquent aux croyances dérivées de l’Ismaélisme. Pourtant, selon une croyance populaire de l’époque, le mot hassassyin aurait une tout autre étymologie et serait en fait une contraction du prénom Hassan et du mot djinn, donnant ainsi les « hassanjins », c’est-à-dire les djinns de Hassan. Cette idée renforça la peur qu’imposait la secte puisque dans les croyances religieuses mais aussi populaires de la région, les djinns sont perçus comme des êtres surnaturels pouvant aussi bien être bienveillants que maléfiques…

Une secte prête à tout

Les hommes de Hassan étaient soumis à leur maître et à ses moindres désirs d’ambitions politiques. Le Paradis leur étant promis, les Assassins n’hésitaient pas à se plier au moindre ordre de celui qu’on pourrait qualifier de gourou. Leur devise, « Si rien n’est vrai tout est permis », reflète parfaitement leur mentalité selon laquelle leurs assassinats seraient justifiés par les mensonges et manipulations de leurs victimes. Ces dernières étaient principalement des sultans sunnites, c’est-à-dire des hommes appartenant à la branche principale de l’Islam condamnant les pratiques de la secte, ainsi que les Seldjoukides, ethnie régnant alors sur l’Iran. Les Assassins avaient pour habitude de s’infiltrer chez leurs ennemis, de se fondre dans le paysage pendant parfois très longtemps jusqu’à pouvoir saisir l’opportunité parfaite et abattre leurs cibles. Connus pour être des maîtres dans l’utilisation des poisons, ils en enduisaient leurs lames avant de passer à l’action.

La fin des Assassins

Les doctrines de Hassan furent perpétuées bien après sa mort puisque la secte ne commença à décliner qu’au XIIe siècle. Malgré son influence et la crainte qu’elle inspirait, l’arrivée d’une nouvelle puissance en Perse signa la fin des Assassins. En effet, envahi par les Mongoles, la Perse voit son système politique chamboulé. Les Mongoles sont déterminés à anéantir les Assassins et cette détermination finira par payer : la secte n’est plus qu’un mauvais souvenir grâce à la machine de guerre mongole. Cependant, certains des principes ismaéliens se grefferont dans une nouvelle branche sectaire de l’Islam, le soufisme.

L’héritage de la secte

Si les Assassins n’auront réellement existé que du XIe au XIIe siècle, l’impact qu’ils ont eu sur le monde aura quant à lui, survécut jusqu’à nos jours. Le jeu vidéo Assassin’s creed en est la preuve, les légendaires Assassins continuent à vivre sur nos écrans pour le plus grand bonheur des gamers.

 

Crédits photo : Ubisoft / Gravure de Jerzy Hauziński
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