À la belle étoile brille au cinéma

À la belle étoile brille au cinéma

Sébastien Tulard finit le tour des avant-premières : « À la belle étoile » sort enfin dans les salles obscures. Un projet qui fait saliver et pleurer comme une madeleine. Pop-up revient sur les secrets de recette les plus croustillants de cette production française.

Quand Laurence Lascary découvre le livre autobiographique de Yazid Ichemrahen, Un rêve d’enfant étoilé, elle tombe directement sous le charme. Elle décide que l’histoire déchirante du plus jeune champion du monde de pâtisserie mérite d’être entendue, écoutée et regardée. Après quelques années, le rêve se réalise enfin aux côtés de Sébastien Tulard. Elle produira le long-métrage et il le réalisera.

L’ingrédient secret

Pour sa première création, le réalisateur ne se contente pas d’un seul ingrédient secret ! Pour cette grande histoire d’amour de la cuisine, c’est un collectif qui se réunit pour reconstruire une vision des plus convaincante et divertissante.

Il s’entoure d’une brigade d’acteurs diversifiés et par-dessus tout passionnés. En tête d’affiche, nous retrouvons Riadh Belaïche pour son premier rôle principal. Connu sous le pseudonyme « Just Riadh », il a su se créer une communauté et une réelle notoriété sur YouTube grâce à des vidéos humoristiques. Lors d’une avant-première, Sébastien Tulard avoue ne pas avoir pensé à Riadh pour jouer le rôle de Yazid. Les deux s’étaient rencontrés lors du tournage de « 30 jours max » de Tarek Boudali. Pourtant, c’est la productrice du film qui recommande le jeune acteur. Une idée qui s’avère être la bonne, puisque après un casting où le comédien arbore une allure maladroite, il reçoit une invitation à dîner du réalisateur. Un dîner qui marque le début de la collaboration des deux.

Si vous imaginez qu’il fût le premier engagé, vous vous trompez. Alors que la recherche de l’acteur emblématique a pris plusieurs mois, un casting fut réalisé sans même avoir besoin d’auditions : celui de Loubna Abidar. Actrice marocaine de 37 ans, c’est le véritable coup de cœur de Sébastien. Il en parle les yeux brillants d’admiration. Elle se voue à des scènes passionnées et déchirantes qui nourrissent les véritables enjeux de l’histoire. Dans son personnage de Samia, la mère de Yazid Ichemrahen, elle bouleverse avec une performance où elle se donne tout entière.

Lors de leur première scène de tournage, la mère et le fils font face à un moment clé du récit aussi technique qu’émouvant. Un plan séquence où la colère de chacun déborde. La comédienne s’imprègne totalement de son personnage sans même laisser le temps à Riadh de la saluer. Une première journée mémorable qui efface les derniers doutes sur les performances des acteurs.

À travers les yeux du chef

En commençant ce projet, une chose était claire pour le réalisateur : cette histoire, il fallait la raconter à travers les yeux de Yazid. Il devient d’ailleurs un membre à part entière de l’équipe de création du film.

Du côté des cuisines, il participe à la confection des desserts, conseille et apporte son expertise. Il invite même Riadh pour une formation de 2 mois en cuisine. Une expérience qui vise à lui apprendre les gestes professionnels des pâtissiers. Et oui, c’est bien notre jeune acteur que nous voyons à l’écran préparer les délices. La mise en scène épatante derrière le plan de travail est d’ailleurs inspirée de l’animé « Le Petit chef » sorti dans les années 1990.

Sa vision influence aussi le déroulement de l’histoire et les problématiques soulevées. Ayant vécu dans une famille d’accueil à partir d’un très jeune âge, Yazid conserve des liens très forts avec elle. En revanche, le long-métrage nous fait découvrir l’enfance douloureuse qu’il a endurée et en particulier liée à sa mère. Une réalité tellement traumatisante qu’il a parfois fallu l’atténuer afin de ne pas paraître exagérée.

Pour Yazid Ichemrahen, les galères c’était la routine. Une de plus, une de moins, voler au supermarché ou encore perdre quelqu’un de proche, tout s’entasse. C’est le jeune Marwan, 12 ans, qui incarne le chef dans son enfance. À travers ses yeux, nous retrouvons une intelligence surprenante qui émeut et fragilise.

Riadh apparaît pendant les années lycée du futur champion du monde de pâtisserie où d’autres thématiques sont mises en valeur. Celle des foyers sociaux, des opportunités et surtout des embûches que ces jeunes doivent traverser. Pour sa passion, Yazid se bat. Il va faire face à des échecs, à la pauvreté et au racisme, mais rien ne le fait abandonner.

Cette force porte tout le film, dans la douleur, l’humour et surtout l’amour du tablier. Il nous fait frissonner, pleurer et rêver.

À la belle étoile, il nous fait comprendre l’histoire d’un grand chef qui n’a jamais cessé de croire en sa bonne étoile.

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