Fureur et grandeur, James Mangold ressuscite un printemps passé

Le réalisateur de Walk The Line, Girl Interrupted ou encore 3h10 pour Yuma revient percer le grand écran et ressuscite pour 2h30 un printemps au Mans de la belle année 1966. Avec en tête d’affiche Christian Bale, qui revient de la Maison Blanche après Vice en 2018 et Matt Damon que l’on n’avait pas vu au premier plan depuis Downsizing en 2017, James Mangold s’est mit au volant d’un film qui nous fait replonger 60 ans plus tôt, à quelques centaines de kilomètres, sous le soleil de la Sarthe…

ENZO ET HENRI

Si en France le titre du film évoque directement l’événement, le titre original, Ford V. Ferrari, vise plutôt le fond du scénario. Au delà de nous dépeindre simplement une des courses automobiles les plus prestigieuses au monde, le long métrage raconte la guerre de l’élégant Ferrari depuis Modène face au géant Ford et ses multiples usines à Détroit. Il s’agit d’une adaptation du livre Go Like Hell: Ford, Ferrari, and Their Battle for Speed and Glory at Le Mans d’A.J. Baime paru en 2010. Bien que très romantisé pour les besoins évidents du film (et de n’importe quel film par ailleurs), James Mangold s’appuie sur des faits réels. Et le contexte au Mans dans les années 60 est le suivant : pendant 6 années consécutives, de 1960 à 1966 (l’année qui nous intéresse, donc), bien que les pilotes et voitures étaient différents, une chose demeurait inchangée quant aux victoires : elles étaient toutes obtenues à bord d’une Ferrari.

Mais ça bien sûr, c’était avant que deux grands noms s’en mêlent.

SHELBY ET MILES

C’est ici que s’arrête l’histoire pure et dure et que commence notre récit cinématographique. Matt Damon prend le rôle de Carroll Shelby, pilote américain ayant remporté Le Mans en 1959 et s’étant ensuite reconverti dans la préparation de voitures de série. Bale quant à lui se glisse dans la peau de Ken Miles, pilote anglais qui marqua l’histoire. On notera l’effort pour l’accent, Christian.

L’histoire laisse alors plus place au scénario en nous contant le récit d’une belle amitié entre deux hommes unis par la même passion, lancés dans un défi dantesque et irréalisable : celui de vaincre Ferrari au Mans et ce à bord d’une Ford. Une histoire très à l’américaine qui permet aux spectateurs de rêver au milieu d’une époque où il était permit de rêver. Néanmoins cette alliance ne donna pas qu’une belle histoire à raconter à nos cinéastes, mais aussi une belle voiture, légendaire et rare, comme on les aime. J’ai nommé la Ford GT40.

LA GT40 ET LA LÉGENDE

« Vous feriez mieux de gagner » étaient les mots brutaux, écrit par la main d’Henri Ford II à l’arrière d’une carte postale reçue par les membres de son écurie lors de l’été 1965, en pleine préparation du programme GT40. Et ça, c’est pas inventé par Mangold. La GT40 remporta la course en 1966, 1967 et 1968. Après cet échec, notre grand constructeur italien ne fera plus jamais participer de Ferrari aux 24 heures du Mans.

Si les courses automobiles ne passionnent plus autant les foules, si cette histoire n’est que trop peu connue du grand public et si cette époque est bien loin de nous, James Mangold réussit un tour de force et galvanise son public pendant toute la durée du film.

Accrochez vos ceintures, marche arrière en direction du Pays de la Loire à l’époque où l’on avait Le Bon, La Brute et le Truand dans les salles, Charles de Gaulle à l’Élysée et les Beach Boys sur toutes les ondes.

 

Crédits photo : Chernin Entertainment/LAT.

Jade Seneca

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