Surnommée l’enfant terrible de la mode ou encore l’impératrice du punk, Vivienne Westwood est décédée le 29 décembre 2022 à l’âge de 81 ans. Celle qui fêtait ses 50 ans de carrière en 2021 était devenue une icône de la mode, connue pour sa singularité comme son engagement. Portrait d’une icône.
Femme au parcours hors norme
Née en 1941 dans un petit village d’Angleterre, Vivienne Westwood est issue d’une famille modeste dont elle est l’aînée de trois enfants. À l’âge de 17 ans, elle quitte son village natal pour s’installer à Londres où elle étudie la mode un court temps. Elle deviendra par la suite enseignante, métier qu’elle exercera jusqu’à ses 30 ans.
Tout bascule pour elle lorsqu’elle rencontre Derek Westwood, avec qui elle sera mariée pendant quelques années. Derek Westwood est alors le manager des Sex Pistols. Vivienne Westwood, passionnée de stylisme, habille le groupe. C’est à ce moment-là que son style bien à elle se fait connaître. Ensemble, le couple crée une boutique de mode. Vêtements déchirés, cuirs ou encore chaînes, dès ses débuts, la créatrice est une anticonformiste. Rapidement, elle se place dans un style punk et transgressif avec comme objectifs, dénoncer l’injustice et faire réfléchir.
Dans les années 80, Vivienne Westwood se lance dans une mode plus expérimentale. Son premier défilé se déroule à Londres en 1981. L’année suivante, elle connaît un véritable succès avec sa collection « Pirates », elle se fait alors un nom dans le monde de la mode. Ses créations, véritable art, sont excentriques, toutes empreintes de singularité mais aussi de son petit grain de folie. Mais surtout, elles laissent place à une maîtrise incomparable des techniques. « Elle a digéré l’histoire de la mode » décrit le journal Le Monde. C’est à travers la mode qu’elle conteste ce même milieu. Elle signe aussi la robe de mariée de Carrie Bradshaw, dans la série Sex and the city mais aussi des produits dérivés du manga Nana, écrit par Ai Yazawa.
Depuis 2016, c’était son époux, Andreas Kronthaler, qui s’occupait de la direction artistique. Deux semaines avant son décès, elle laisse sa marque entre les mains de Jeff Banks. Le tout pour une valeur avoisinant les 70 millions de livres sterling. Vivienne Westwood aura toujours bousculé les codes de l’industrie presque impénétrable de la mode.
Faire de la mode un engagement
Vivienne Westwood c’est aussi une créatrice engagée. Elle voit en les défilés un moyen d’exprimer ses revendications notamment en matière d’environnement.
Et dans le milieu de la mode, elle est pionnière. Dès 2008, elle lançait un appel à l’industrie de la mode, incitant à prendre en compte le changement climatique mais aussi en demandant aux consommateurs de ne pas renouveler sans cesse leurs achats vestimentaires. Elle prône une mode écologique, contre la logique capitaliste qui la gouverne. « Défendre des idées me rend heureuse », dit-elle.
Avec son nouveau mari et associé, Andreas Kronthaler, elle lance le mouvement « réduire, réutiliser, repenser ». Des restes de tissus et des invendus pour créer de nouvelles collections. Elle se sert non seulement des défilés pour montrer son engagement mais elle ira parfois plus loin. Comme en 2015, lorsqu’elle défile en tank devant la maison de David Cameron, alors Premier ministre du Royaume-Uni, pour se prononcer contre la politique sur le gaz de schiste.
Aujourd’hui, le monde de la mode pleure une icône et les hommages sont nombreux. Christian Lacroix déclare dans un hommage dans Les Inrockuptibles « avec elle, la mode est devenue un manifeste politique, pour la toute première fois, je pense, sans rien perdre de son pouvoir esthétique, créatif, innovant ». Punk, engagée, transgressif, ce fut ça, la recette Vivienne Westwood.
Ses défilés les plus marquants : https://www.vogue.fr/fashion/article/unforgettable-vivienne-westwood-runway-moments-archive
Crédits image de couverture : © jax10289 via depositphoto
Étudiante en troisième année d’information & communication, passionnée d’actualité et de culture, intéressée par le monde & les gens, je souhaite rejoindre la grande famille des journalistes.