Visite du pape François à Marseille : retour sur son séjour de deux jours

Visite du pape François à Marseille : retour sur son séjour de deux jours

Vendredi 22 et samedi 23 septembre, nos amis marseillais ont eu le droit à une visite souveraine avec la venue du pape François sur la côte méditerranéenne. Invité par l’archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline pour clore une réunion d’évêques appelée « les Rencontres méditerranéennes », le souverain pontife a donc pu séjourner pendant deux jours dans la cité phocéenne avec comme point d’orgue, une messe géante au stade Vélodrome.

 

Marseille, une ville symbolique pour le pape

« J’irais à Marseille, pas en France ». C’est ce que le pape déclare dans son avion au départ de Lisbonne où il était en visite pour les Journées Mondiales de la Jeunesse qu’accueillait cette année la capitale portugaise. La visite du pape n’est donc motivée que par les événements dramatiques de ces derniers mois : la disparition de plus de 28 000 personnes dans la Méditerranée depuis 2014 selon l’OMS. Cette thématique qui lui est très chère est l’une des raisons de sa venue dans une ville qui n’a pas reçu la visite d’un pape depuis cinq siècles. Une sacrée première donc.

La deuxième raison de cette visite exceptionnelle à Marseille : la coexistence et la fraternité grâce à la grande ouverture sur le monde que peut nous offrir son port. Une des particularités de la cité phocéenne, c’est qu’elle est façonnée par les vagues de migrations. Mélangez-tout cela vous aurez un beau mélange de communautés et de religions qui cohabitent ensemble sous le soleil chaud du sud. Ces deux points étaient les priorités du pape, qu’il a martelé pendant ses deux journées de visite.

 

Des positions très politiques

Le pape durant ses discours a multiplié les prises de positions fortes. Sur les migrants en premier comme expliqué ci-dessus. Dans son discours au palais du Pharo et devant le président de la République, présent pour l’occasion, il a appelé à la responsabilité européenne face à la crise migratoire que vit notre continent. Il a à plusieurs reprises martelé que « les migrants qui risquent leur vie en mer » pour gagner l’Europe, « ne viennent pas pour nous envahir », et regretté « que la Méditerranée, berceau de notre civilisation, devienne tombeau de la dignité ». Il a enfin déploré le manque de compassion des pays européens devant « les cris de douleur qui montent d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ». Un thème que le souverain pontife a de nouveau abordé avec Emmanuel Macron, lors d’une discussion privée d’une heure où étaient également évoquées la guerre en Ukraine ou encore la situation au Sahel.

Mais la question migratoire n’était pas le seul sujet abordé par le pape pour cette venue. Il défendait également entre autres les plus fragiles et appelait à un devoir de solidarité, de partage et de fraternité. En bref, un pape très engagé politiquement.

 

Le grand final : une messe géante au Vélodrome

La veille, il avait visité la basilique Notre-Dame de la Garde, symbole de la cité phocéenne où il en avait profité pour participer à une prière avec le clergé dans la célèbre basilique accompagné de l’archevêque de Marseille. Puis sous un grand soleil, il s’est accordé une messe géante dans l’antre de l’emblématique club de football de Marseille, le stade Vélodrome. Il a d’abord pu s’offrir un bain de foule en descendant une partie du boulevard du Prado dans sa papamobile et acclamé par des marseillais en feu, sous les yeux attentifs des 5000 policiers et des 1500 agents de sécurité présents pour encadrer l’événement. Ce sont enfin 57 000 personnes qui l’ont accueilli dans le mythique Vélodrome avec des magnifiques « tifos » le représentant, accompagné d’un immense « merci ». On aurait presque pu croire que c’étaient nos bien-aimés joueurs nationaux qui foulaient la pelouse de l’antre de l’OM au vu de l’accueil accordé au pontife, bien qu’il est vrai qu’en ce moment les fans de foot marseillais n’ont pas grand-chose à célébrer, alors on peut au moins leur accorder cela.

Devant une foule en délire donc, le pape a salué joyeusement en français le public en le gratifiant d’un « Bonjour Marseille, bonjour la France ! ». Une messe d’1h40 qui s’est terminée aux alentours de 17h30, et qui avait débuté avec un évangile en français avant que le pape ne fasse son homélie en italien et dans laquelle les migrants étaient encore une fois au cœur des prières. Au terme de la célébration, c’est sous un public conquis, fidèles comme non-croyants, que le pape s’en est allé non sans que l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline et artisan de la visite, ne prenne la parole pour remercier chaleureusement le pape « Des mots qui montent de nos cœurs au soir de cette inoubliable journée ! », avant de déclarer pour terminer « Un pape dans un stade, ça s’est déjà vu. Mais un pape au stade Vélodrome, ça ne s’était jamais vu ! ».

C’était donc une visite et une messe exceptionnelle que nous a servi le pape et la ville de Marseille pour une journée aussi fabuleuse. En même temps, avec les 5 millions d’euros d’investissement débloqué par le chef de l’État pour cette visite pontificale (et pas d’État !), il fallait voir les choses en grand ou « Marseille en très grand » comme l’a déclaré le responsable de la venue du pape dans la deuxième ville la plus peuplée de France. Une grande fierté pour la cité phocéenne et pour la France qui a pu également accueillir Charles III pour une visite officielle à Paris et dans notre magnifique ville de Bordeaux, plus tôt dans la semaine. Beaucoup de grandes visites dans notre beau pays.

 

Credits : Copyright © 2015 Peter M Logan

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