Trump : Retour sur ses déclarations explosives et les polémiques qui l’entourent

Trump : Retour sur ses déclarations explosives et les polémiques qui l’entourent

En ce mois de février, Donald Trump a une fois de plus fait parler de lui. Il a ravivé les controverses entourant sa personnalité politique avec des déclarations explosives lors d’un meeting en Caroline du Sud, secouant les fondations de la politique étrangère américaine. Dans ce tumulte politique, Trump jongle avec les défis internationaux et les pressions judiciaires à cause de nombreux procès en cours qui alimentent des spéculations sur son avenir politique et juridique. 

Ce 10 février 2024, Donald Trump a déclaré que sous sa présidence, les pays membres de l’OTAN qui ne paieraient pas suffisamment pour leur défense ne seraient pas défendus par les États-Unis. Pour rappel, l’OTAN est une alliance militaire cruciale établie après la Seconde Guerre mondiale. Son but est de garantir le principe de paix et de sécurité collective des pays membres. Trump a affirmé « encourager » la Russie à faire ce que bon lui semble face aux pays de l’OTAN. Faute de ne pas assez investir dans leur protection, il qualifie ces pays de « délinquants ».

Une menace pour l’Europe ? 

L’ancien président sème le doute sur la position traditionnelle de l’Amérique en tant que leader mondial et garant de la sécurité internationale. Trump remet en cause un principe fondamental du traité de l’OTAN, le mécanisme de protection. Si un pays membre est attaqué alors les autres le sont. Les membres de l’OTAN, en particulier les pays d’Europe de l’Est, dépendent beaucoup de l’engagement des États-Unis pour leur sécurité. Les États-Unis possèdent des moyens matériels importants qu’ils peuvent mettre au profit de cette alliance. Ces derniers mois par exemple, l’Ukraine a reçu des aides militaires venant de plusieurs pays de l’OTAN, notamment des États-Unis.

Les remarques de Trump qui suggèrent une approche plus conciliante envers la Russie peuvent ainsi affaiblir la cohésion de l’alliance. Ce genre de discours pourrait fragiliser la position de l’Occident dans son ensemble, et de l’OTAN, en matière de dissuasion vis-à-vis de la Russie. En présence d’un manque de résistance politique et diplomatique de la part des États-Unis, cela pourrait motiver la Russie à poursuivre ses objectifs expansionnistes en Europe de l’Est.

Le discours en général souligne un trait récurrent de la personnalité de Trump : son désir de rompre avec le statu quo. Cette tendance à la défiance envers les alliances internationales reflète sa propre vision du monde. Joe Biden, en qualifiant ses propos de « dangereux et affligeants », exprime son inquiétude et dénonce cette approche dangereusement isolationniste et potentiellement préjudiciable aux intérêts américains à long terme.

Trump sur le fil de la justice 

Cependant, Trump ne se limite pas à des prises de parole incendiaires lors de meetings. En coulisses, l’ancien président est également au centre de batailles juridiques majeures. La cour d’appel fédéral de Washington a rejeté la demande d’immunité pénale de Donald trump. Trump est accusé d’avoir manipulé le scrutin des élections de 2020 afin d’obtenir plus de votes. Ce verdict signifie qu’il n’a aucun privilège d’immunité pénale de par son statut d’ancien président.

Mais lundi 12 février, l’ancien président à demandé à la Cour Suprême de suspendre la décision prise par la cour d’appel quelques jours plus tôt. Statuer son immunité pénale est une décision majeure qui ne laissera pas indemne sa campagne électorale. Le procès étant repoussé, celui-ci peut s’étendre sur plusieurs mois et donc avoir lieu en pleine élection présidentielle.

En revanche, l’un de ses autres procès vient d’être annoncé pour le 25 mars 2024. Il lui est reproché d’avoir acheté le silence de l’actrice de X Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une relation. Le juge du tribunal de New York a rejeté la requête de Trump afin d’annuler les poursuites entamées contre lui. Il s’agit du premier procès pénal de l’histoire contre un président des États-Unis. Ce vendredi 16 février, l’ancien président est condamné à 355 millions de dollars dans son procès civil pour fraude. Il est accusé d’avoir augmenté la valeur de plusieurs de ses propriétés afin de duper les banquiers pour obtenir des avantages fiscaux sur des prêts immobiliers.

Sur le plan juridique, ces affaires mettent en lumière qu’il existe bien une limite du pouvoir exécutif. Mais tous les procès de Trump soulignent aussi la nécessité de renforcer les lois contre la corruption, les conflits d’intérêts et d’autres problématiques liées à la responsabilité des dirigeants politiques.

Alors que Trump continue de jouer un rôle central dans le paysage politique américain, ses déclarations provocatrices et ses batailles juridiques en cours assurent que son influence et son impact continueront d’être au cœur des débats nationaux et internationaux. L’issue de ces procès peuvent s’avérer décisives pour l’avenir du candidat qui souhaite coûte que coûte revenir à la Maison Blanche.

 

Léna Patte

Crédits photo : Gage Skidmore – Flickr

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