Tournoi des Six Nations : L’Angleterre met fin au rêve de Grand Chelem du XV de France

Après avoir remporté ses deux premiers matchs du Tournoi des Six Nations en Italie (10-50), puis en Irlande (13-15), le XV de France a vu la rencontre face à l’Ecosse reportée suite à l’apparition de nombreux cas de Covid au sein de son effectif. Encore en lice pour le Grand Chelem, après plusieurs semaines animées de discussions extra-sportives, les bleus se rendaient en Angleterre pour le 108ème Crunch de l’histoire. Samedi, le XV de France est passé tout proche de la victoire à Twickenham, mais s’est finalement incliné face aux anglais (23-20). L’issue du match ne lui hôte cependant pas toute chance de remporter le Tournoi.

Angleterre-France : retour sur le terrain

Après plusieurs semaines mouvementées, Fabien Galthié et son staff devaient s’y attendre : en conférence de presse le jeudi précédant la rencontre, après l’annonce du groupe qui irait affronter les anglais, les questions sur le respect de la bulle sanitaire ou sur la responsabilité du sélectionneur se sont succédées. Avant de laisser la parole aux journalistes, le manager du XV de France Raphaël Ibanez a pris quelques minutes pour faire un point sur l’organisation de la surveillance sanitaire au sein du groupe. Preuve que ce coup d’arrêt et l’emballement médiatique qui l’a suivi ont laissé des traces. Après plusieurs jours de confusion autour de l’apparition des cas positifs au Covid, l’encadrement du XV de France semblait vouloir passer à autre chose avant de s’envoler pour l’Angleterre.

Parlons Rugby !

Après une discussion centrée, sans doute un peu trop, sur la pandémie et son impact sur le groupe, il était temps de « parler rugby ». En visioconférence, Fabien Galthié a présenté l’équipe qui se rendrait à Twickenham défier les anglais. Le staff de l’équipe de France avait fait le choix de composer avec six avants et deux arrières parmi leurs huit « finisseurs ». Plusieurs changements à noter entre ce XV de départ et celui engagé un mois auparavant en Irlande : Romain Taofifenua a remplacé Bernard Le Roux, blessé, en deuxième ligne. En troisième ligne, Anthony Jelonch a laissé sa place à Dylan Cretin. Virimi Vakatawa, remis de blessure, était de retour avec les bleus, tout comme Romain Ntamack, absent depuis sa fracture à la mâchoire. Le demi d’ouverture avait joué un match avec Toulouse avant de rejoindre Marcoussis. Cependant, le staff tricolore a décidé de reconduire Matthieu Jalibert à l’ouverture, auteur de bonnes performances depuis l’Autumn Nations Cup : il « est sur une dynamique, il a enchaîné les rencontres depuis la fin de la Coupe d’Automne des Nations. Il est performant et répond à nos attentes » a commenté le sélectionneur pour France Rugby. Enfin, à l’aile, Damian Penaud et Teddy Thomas ont débuté en l’absence de Gabin Villière, blessé lors du dernier week-end de Top 14.

Démarrage en trombe, fin cruelle.

Si jamais il existait des inquiétudes concernant les traces laissées par « l’épisode covid » sur le groupe, elles ont vite été balayées. Moins de deux minutes après le coup d’envoi, Antoine Dupont, servi par Teddy Thomas, s’imposait déjà dans l’en-but anglais. Mais Watson, qui sera désigné joueur du match, n’a pas tardé à répondre au demi de mêlée français en allant lui aussi inscrire un essai, dix minutes après le coup d’envoi. Ensuite, c’est Damian Penaud qui était à la conclusion du deuxième essai bleu, à la suite d’une touche à l’entrée des 22 mètres anglais. Avant cela, trois pénalités avaient été converties : deux pour l’Angleterre, une pour la France. De retour au vestiaire, les hommes de Fabien Galthié menaient 17-13 en terre anglaise.

 

 

En seconde période, à la 50e minute de jeu, Matthieu Jalibert a profité d’une pénalité pour ajouter trois nouveaux points à l’Equipe de France. Il a été imité par Owen Farrell cinq minutes plus tard pour l’Angleterre. Enfin, alors que les bleus tenaient leur troisième succès consécutif du tournoi avec quatre points d’avance, Maro Itoje a offert la victoire au clan anglais, enlevant par la même occasion aux bleus tout espoir de Grand Chelem. A moins de cinq minutes de la fin, le deuxième ligne anglais est venu aplatir le ballon dans l’en-but tricolore. Si on a cru dans un premier temps que le bordelais Cameron Woki était parvenu à glisser sa main sous le ballon pour invalider l’essai, comme pouvait le laisser entendre la décision de terrain initiale, l’arbitrage vidéo a finalement accordé les cinq points aux anglais. À nouveau, Farrell a transformé l’essai. La dernière munition dont ont disposé les coéquipiers de Charles Ollivon n’aura rien donné. Frustrant.

Un XV de France défait (23-20), malgré un beau combat, dans un stade de Twickenham vide. Les bleus ne sont pas parvenus à revenir victorieux de l’enceinte londonienne, ce qui n’est plus arrivé depuis 2005 dans le cadre du Tournoi des Six Nations.

Le 5/5, ce ne sera pas pour cette année, non plus. Mais le Tournoi n’est pas perdu pour autant, puisque le XV de France rencontrera dès le week-end prochain le Pays de Galles, seule équipe qui peut encore rêver du Grand Chelem. Après cela, il restera la rencontre face à l’Ecosse, match en retard de la troisième journée du tournoi. Samedi au Stade de France, il faudra se relever, après être tombé si près du but à Twickenham.

 

Mathilde Soulon

 

Crédits photo : Adrian DENNIS/AFP

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