Skate l’heure des rideuses ?

Skate l’heure des rideuses ?

Depuis des années la pratique du skate ne cesse d’étendre son influence, elle est présente partout, dans le milieu de l’art, la mode, la musique mais aussi de la publicité et des médias où elle exprime la libération d’une génération nouvelle. C’est la raison pour laquelle le skate est devenu si populaire. Pourtant peu de filles osent se lancer dû au manque de représentation féminine dans ce milieu. Mais en 2022, sauteront-elles le pas ?

 

Une pratique populaire

Dans les années 1950, les surfeurs d’Hawaï et de Californie ont l’idée de retrouver la sensation de glisse provenant des vagues dans les rues de Los Angeles grâce à une planche à roulettes. Le skateboard est né. 
Aujourd’hui, il tient une place importante au sein du milieu médiatique. Et notamment dans la publicité où le skate est omniprésent et est présenté comme marqueur d’une génération rebelle et libérée. C’est la raison pour laquelle le skate a autant de succès.

 

Mais pas chez les filles

Le skate est un sport ambassadeur des valeurs de liberté, de révolution et de rébellion, très contraires à celles inculquées aux filles, davantage basées sur la douceur, l’obéissance et la sagesse. Pourtant depuis quelques années, ces principes d’éducations sont révolus. On comprend donc que c’est le manque de représentation féminine dans la culture skate qui a généré une peur universelle chez les filles de se lancer. Très peu de skateuses paraissent sur le petit écran et même si elles existent dans les médias, cela reste toujours sous le prisme d’une sexualisation de leur corps, notamment dans le milieu de la mode, où la skateuse est présente pour “faire vendre”.

 

Le skate moyen d’émancipation…

Mais aujourd’hui la tendance s’inverse et le skate est devenu un moyen d’émancipation féminine et offre à ce milieu une dimension plus féministe et inclusive.
Depuis quelques années déjà, de nombreuses initiatives et projets d’ONG encourageants sont menés telles que “Skate like a girl” aux Etats Unis qui est une organisation active dans plus de vingt grandes villes américaines avec plus de 10 000 pratiquantes. Elles encouragent la pratique du skate chez les femmes par des ateliers, des cours et des événements. En Inde, le projet « Girls Skate India » créé par Atita Verghese qui incite les Indiennes à rejoindre la communauté des skateuses et s’émanciper à travers cette pratique libératrice du poids des traditions à leur égard.

 

Certes ces initiatives en 2021 peuvent être critiquables car il ne s’agit pas de rassembler les femmes entre elles mais de leur offrir la visibilité et un espace inclusif et accueillant. Mais il est important pour banaliser la pratique du skate chez les femmes de les mettre sur le devant de la scène pendant une période donnée. C’est ce qui se produit en 2021 dans le milieu médiatique et qui va continuer en 2022. En effet, il semblerait que les mentalités se réveillent, les filles sont de plus en plus visibles dans les médias. Sur Netflix par exemple, une nouvelle série “Skater Girl” est centrée sur l’émancipation de jeunes filles à travers le skate. Cette visibilité pourrait encourager la jeune génération à mettre le pied sur la planche et se lancer sur le bitume.

Mais c’est sur les réseaux sociaux que tout se joue, les femmes doivent se défaire de leur représentation sexualisée pour se montrer telles qu’elles sont. De nombreuses skateuses se regroupent alors pour former des communautés et inciter à la démocratisation de l’inclusivité dans le milieu du skate. En témoigne le succès de la communauté des GRLSWIRL, créée en 2018 par neuf skateuses de Los Angeles qui encouragent les femmes à monter sur les planches de skate sans peur, ni appréhension. Leurs 160 000 abonné·e·s sur Instagram indiquent à quel point le monde du skate est en train de changer.

 

Connu du grand public

De nombreuses compétitions de skate existent, comme la Street League Skateboarding ou encore les X Games mais elles touchent un public spécifique et adepte de la pratique.

Or, plus récemment on assiste à l’arrivée du skateboard aux Jeux olympiques (JO) qui permet à ce sport d’être connu du grand public, ce qui stimule la tendance féministe présente dans ce milieu actuellement.
En effet, les JO vont crédibiliser le skate et donc attiser l’intérêt des marques et des sponsors qui permettront une meilleure visibilité au sein des médias et une amélioration des produits sportifs pour les femmes victimes d’une sous-représentation dans le matériel comme le précise Randja Kanouni, représentante du collectif Realaxe Girls Skate Crew récemment en collaboration avec la célèbre marque Santa Cruz pour le lancement de la nouvelle collection féminine :
Il est compliqué d’avoir des chaussures de skate dans de petites pointures, en dessous de 39, à moins de prendre des modèles pour enfants “.

 

Rider vers de nouveaux horizons

Au fil des années alors, le skate ne perd pas de son côté rebel et révolutionnaire, il reste un moyen de s’émanciper de carcans sociaux dans lesquels nous sommes enfermés. Mais une valeur s’ajoute désormais, celle de l’inclusivité. C’est actuellement avec la série BeDy et le film « The Skate Kitchen » qui montrent la vie quotidienne d’un groupe de skateuses new yorkaises qui sont de plus en plus présentes dans les médias et la publicité, notamment en ce moment pour la collectionNo Fear X Skate kitchen” de l’enseigne H&M, que l’on peut voir une ouverture vers davantage d’inclusivité.
En effet, la branche féministe du skate ouvre plus de diversité et aujourd’hui c’est peut-être enfin autour de la communauté LGBT et de la communauté noire de se frayer un passage dans ce milieu.

 

© Affiche de la Série Betty – OCS/HBO

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