Un élargissement de 2 000 à 30 000 volontaires et de 13 départements à tout le territoire français : coup d’accélérateur pour le tout nouveau Service National Universel. Après la première expérimentation en juin dernier, les jeunes de 15 ans sont attendus au pas de charge pour l’édition 2020.
L’équation tient en trois lettres : SNU. Vous en avez entendu parler ? « Non », « non pas du tout », jurent Thibault, 14 ans, et Mehdi, 15 ans, élèves en seconde générale. Le Service National Universel était une promesse de campagne du candidat Macron. Il fallait ressusciter l’ancêtre service militaire, à la condition de le moderniser bien sûr. Résultat : un séjour de cohésion pour 2 000 jeunes en juin dernier et une première phase d’évaluation. Aux quatre coins de la France – métropolitaine et au-delà – ces volontaires ont vécu loin de chez eux, au rythme de la « culture républicaine ». « Ça consiste en quoi ce service ?» s’interroge Mehdi, scolarisé à Pons en Charente-Maritime. A Orcines, dans le Puy-de-Dôme, randonnées, découverte du patrimoine, rencontres avec des parlementaires et autres débats constituaient le quotidien de 140 jeunes. « Certains pensaient que c’était une colonie de vacances, donc pour les tâches quotidiennes c’était compliqué au début » sourit Manon, cadre du SNU sur le site.
Encourager l’engagement
Gabriel Attal, secrétaire d’état auprès du ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, l’a montré ce lundi 21 octobre au micro de France Info : le Président souhaite maintenant accélérer la marche. « On est en train de bâtir un scénario pour aller plus vite » affirme le secrétaire d’Etat. Exit donc la généralisation du SNU en 2026, 800 000 jeunes de 15 ans pourraient déjà être appelés chaque année avant la fin du quinquennat. 2021 ? 2022 ? « C’est mieux que ce soit obligatoire comme ça notre génération sera briefée » pense Thibault, lycéen à Montmorillon. Pour l’été prochain, le gouvernement compte sur 30 000 volontaires venus de toute la France. Cantonnés à treize départements pour la première phase, la saison 2 veut marquer le coup. « L’objectif, c’est qu’il y ait une forme de déclic chez ces jeunes et qu’ils aient envie ensuite de s’engager plus durablement dans du bénévolat » a déclaré Gabriel Attal.
Construire l’avenir
1 000 volontaires parmi ceux de juin dernier sont engagés dans une association durant ces vacances de la Toussaint. « Le SNU repose sur trois piliers : les armées, l’Éducation Nationale et l’Éducation populaire » renseigne Manon. Dans ce dernier volet, les jeunes découvrent des associations proches des territoires et apprennent comment s’engager. Une sensibilisation bienvenue pour la plupart des volontaires qui leur permet en plus de construire du lien. « On a pu créer une proximité. Il y avait une cohésion avec nous les cadres et aussi entre eux », confie l’éducatrice de 23 ans. Elle se dit aussi prête à rempiler pour l’édition 2020. « Entre ma formation et le SNU il y a beaucoup de points communs, comme fonder un projet pour le jeune ». Le préparer à la vie professionnelle, à la vie en collectivité, à la citoyenneté aussi. Le séjour a été une réussite pour 94% des volontaires. Un volontariat comme gage d’une jeunesse motivée. La donne changera certainement lorsque le SNU deviendra une obligation.
Pour les volontaires 2020, ce sera par ici.
Crédits photo : Vincent Cocusse.
Maxime Giraudeau
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Étudiant en Licence Info-Com et membre de la Prépa Egalité des chances de l’ESJ Lille. Aspirant journaliste en presse écrite, ou en radio, ou autre chose. Qu’est-ce que vous proposez ?
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