Série « Dahmer » : quand les crimes fascinent

Série « Dahmer » : quand les crimes fascinent

En septembre dernier est sortie la série « Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer » qui retrace la vie du tristement célèbre tueur en série.
Tant le réalisme que les crimes eux-mêmes donnent des sueurs froides mais aujourd’hui, la série fait polémique pour bien d’autres raisons. Le poulpe sort sa loupe.

« Dhamer », Portrait glaçant du tueur

Jeffrey Dhamer est responsable de la mort de 17 hommes, des crimes tous commis entre 1978 et 1991. Surnommé le cannibale de Milwaukee, il a aussi commis des actes de nécrophilie et de cannibalisme. Le tueur en série a été condamné à 957 ans de prison.

Voilà les faits. Dans la peau du tueur à l’écran, l’acteur Evan Peters. La série lui doit sûrement son succès tant l’acteur est glaçant dans ce rôle qui n’est pas forcément évident. « Évidemment j’étais horrifié par tout ce qu’il a fait. Plongé dans cela, essayer de commettre cela, allait être une des choses les plus difficiles à faire dans ma vie. Car je voulais que cela reste authentique. Mais pour faire cela, je devais me plonger dans un mauvais état d’esprit. Et rester dedans pendant une période prolongée » dit-il. Derrière la série c’est Ryan Murphy, connu pour Glee et American Horror Story.

À peine lancée, la série a rencontré le succès. Rapidement, elle a atteint le top10 hebdomadaire et en à peine 28 jours de diffusion, elle a dépassé les 700 millions d’heures de visionnage la faisant entrer dans les records de Netflix. En anglais, elle est derrière Stranger Things qui cumule plus de 1,35 milliards d’heures pour sa quatrième saison.

 

Les tueurs en série, une fascination morbide ?

Outre l’histoire glaçante du tueur, la série sur Jeffrey Dahmer a soulevé plusieurs polémiques. Parmi elles, de nombreuses critiques vis-à-vis des victimes.

Shirley Hughes, la mère de Tony Hughes, tué par le tueur en série, s’est confiée au journal britannique The Guardian. « Je ne vois pas comment ils peuvent utiliser nos noms et publier tout cela dans la nature ». La mère de la victime s’indigne du réalisme de la série, qui utilise tous les noms des victimes, visiblement sans aucun consentement.

Et cette mère n’est pas la seule à avoir été indignée de la série. Plusieurs proches des victimes ont, eux-aussi, vivement critiqué la production Netflix. Une négligence de la part du géant du divertissement qui n’a contacté aucune des familles des victimes pour demander l’autorisation d’utiliser leurs noms.

À cela s’ajoute une seconde et terrible réalité pour les proches des victimes, celle de revivre le traumatisme encore une fois. La représentation tellement précise, presque troublante, des victimes fait revivre une expérience qu’on ne souhaite jamais connaître à nouveau pour leurs proches.
Parmi elles, Rita Isbel, la sœur d’Errol Lindsey, assassiné en 1991, s’est indignée de ne pas avoir été contactée avant d’apparaître dans le feuilleton, d’après BFMTV. « Je trouve que Netflix aurait dû nous demander si cela nous dérangeait, ou ce que nous ressentions. Ils ne m’ont rien demandé, ils ont juste fait leur série », s’est-elle agacée dans une lettre ouverte publiée par Insider. La femme avait, en 1992, témoigné à la barre lors du procès du tueur. Elle explique aujourd’hui avoir revécu le traumatisme presque à l’identique en « se voyant » dans la série. « Cela a ramené toutes les émotions que je ressentais à l’époque », a-t-elle confié.

 

Cette série ne s’inscrit que dans une lignée d’autres docu-fictions dressant le portrait de tueurs en série. Cela soulève aujourd’hui la question de cette fascination morbide pour le crime, qui gagne notre société. Si seulement cette fascination se limitait au visionnage d’une série… quand on sait que des effets personnels du tueur, dont son urne funéraire, ont été mis en vente aux enchères, nos grands-parents ont peut-être raison de dire « où va le monde ? ».

 

© Netflix

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