Rafales Français en Serbie : bombes à retardement

Rafales Français en Serbie : bombes à retardement

Le marché de l’armement en pleine expansion depuis le retour de la guerre en Europe incite les pays à s’armer de nouveau. L’opportunisme de certaines nations et les nouvelles alliances internationales ont poussé France et Serbie à entrer en relation sous prétexte d’une vente d’avions militaires.

 

Une entente de circonstance

Suite à la perte du marché de sous-marins avec le gouvernement australien à hauteur de 56 milliards d’euros, Paris cherche de nouveaux partenaires dans le monde et surtout en Europe. Ainsi, le gouvernement français a trouvé à Belgrade un client de choix. En pleine création d’une armée de défense et entouré de pays avec lesquels les relations sont restées tendues depuis les années 1990, la Serbie veut s’affirmer comme une puissance militaire dans les Balkans. Elle est intéressée par l’achat de 6 à 12 avions de combat français (rafales). Belgrade cherche à se rapprocher de l’Occident et à intégrer l’Union européenne. S’éloigner de la Russie est pour la Serbie une obligation qui débute par l’achat de matériels militaires à des pays comme la Chine, la Turquie et bientôt la France.

 

L’aigle Serbe qui assombris les Balkans

Vulgariser le casse-tête géopolitique dans les Balkans est complexe, pour rendre la suite de l’article compréhensible, il faut comprendre que si Belgrade souhaite s’armer, c’est, car les relations diplomatiques avec ses voisins sont plus que désastreuses. La Serbie a depuis trente ans, multipliées crises militaires et politiques avec la Bosnie, le Kosovo et l’Albanie. Pour rappel, la Bosnie (pays composé de Bosniens musulmans « bosniaques » et de Bosniens croates ou serbes) est un jeune pays composé de plusieurs républiques (non-indépendantes) dont la république serbe de Bosnie, dont une partie est frontalière à la République de Serbie (non-indépendantes). Le Kosovo est une ancienne « province » serbe, composée majoritairement d’Albanais et qui s’est proclamée indépendante de Belgrade en 2008. De ce fait, le gouvernement serbe tente depuis plusieurs décennies de récupérer ces régions perdues durant les guerres balkaniques de la fin des années 90. Si Kosovo et Serbie sont parvenus à apaiser leurs tensions diplomatiques (pour un temps), la république serbe de Bosnie (composée à 70 % de serbes) manifeste avec insistance sa volonté d’intégrer le territoire de la République de Serbie. En clair, la Serbie menace la Bosnie et le Kosovo de récupérer une partie de leur territoire sous prétexte que ce sont majoritairement des serbes (ethnie) qui les peuples.

 

Subdivisions de la Bosnie-Herzégovine

 

Jouer avec le feu

Avec cette politique agressive, il est normal que la Serbie tarde à intégrer l’Union européenne et éprouve des difficultés à y trouver de véritables partenaires. Pour autant, les dernières crises économiques incitent des pays comme la France à commercer avec Belgrade. Seulement avec la guerre en Ukraine et le scandale de la vente d’armes à un gouvernement totalitaire Égyptien, la France joue à un jeu dangereux. En effet, rien ne garantis que la Serbie ne compte pas annexer les régions qu’elle revendique et il ne faut pas oublier que l’armée serbe a commis des dizaines de crimes de guerre et des génocides durant les guerres ethniques dans les Balkans. Autrefois, seule la Russie assumait le risque d’armer Belgrade. Si Paris prend le risque de suivre le chemin de Moscou, la France risque de perdre en crédibilité et voir son image entachée auprès de ses partenaires et actuellement durant ses négociations avec Vladimir Poutine. Pourquoi armer un pays dangereux et instable, si c’est pour condamner ensuite sa politique agressive et ses agissements. La France semble oublier le déploiement des casques bleus composés en partie d’unités française durant la guerre entre Serbes et Bosniens entre 1992 et 1995. Ne serait-il pas temps d’arrêter de commercer avec ces pays ? Pour qui la diplomatie semble n’être plus qu’une épine dans le pied et trouvant la guerre plus séduisante. Il est important de garder en tête que la Russie reste malgré tout un partenaire majeur de la Serbie, que la technologie de ces rafales peut à tout moment tomber aux mains du Kremlin et que la Serbie peut bombarder de nouveau Sarajevo.

 

 

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