Le vendredi 6 octobre dernier à Oslo, la journaliste et militante iranienne Narges Mohammadi a été annoncée lauréate du Prix Nobel de La Paix 2023. Porteuse d’un message fort, cette décision ne fait pas l’unanimité, la récompensée étant actuellement incarcérée.
Mais qui est la nouvelle lauréate ?
Narges Mohammadi est considérée comme une véritable figure des luttes pour les droits humains en Iran. L’interdiction de la peine de mort et l’émancipation des femmes sont ses principaux combats. La journaliste est également connue pour être la vice-présidente de l’association Defenders of Human Rights Center.
Multipliant les actions pour renverser le régime théocratique, Narges Mohammadi a été condamnée en mai 2016 à 16 ans de prison, rallongée à 31 ans quelques mois plus tard.
Elle fait partie de la liste des « détenus d’opinion » répertoriée par Amnesty International.
Un message de soutien nécessaire
Le secrétaire général de l’ONU a déclaré que ce prix était aussi un « hommage à toutes ces femmes qui se battent pour leurs droits au péril de leur liberté, de leur santé, et même de leur vie ». Cette récompense s’inscrit dans un contexte de révoltes féministes qui, depuis plus d’un an, font face à une répression d’une grande violence. C’est d’ailleurs l’une des raisons du choix de la lauréate par le Comité Nobel ; relancer le sujet ces luttes, de plus en plus effacées des médias occidentaux. Carin Franzén, professeure de littérature à l’université de Stockholm déclare en ce sens : « Ces dernières années, il y a une plus grande conscience autour du fait qu’on ne peut pas rester dans une perspective eurocentrée, qu’il faut plus d’égalité, que le prix reflète son époque ».
Des attentes utopiques ?
Le Prix est aussi utilisé à des fins plus concrètes. La présidente a demandé la libération de Narges Mohammadi afin que celle-ci puisse récupérer son prix lors de la soirée annuelle prévue à cet effet en décembre. Cette libération n’a pas été évoquée par le gouvernement iranien, qui a d’ailleurs exprimé son mécontentement. Le porte-parole du ministère a condamné « une action partiale et politique » après avoir appuyé sur le fait qu’il s’agissait « [d’] une personne qui a été reconnue coupable de violations répétées des lois et qui a commis des actes criminels ».
La décision de la justice iranienne sera donc à suivre de très près. Malgré la volonté du Comité Nobel, Narges Mohammadi a confié n’avoir « aucune perspective de liberté ».
Reste encore à s’interroger sur les nominations 2024. Dans ce contexte d’instabilité politique, de guerre et de révoltes mondiales, le Prix Nobel de la Paix trouvera-t-il un.e lauréat.e ?
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Étudiante en L2 Information et communication, j’aime tout ce qui touche de près ou de loin à l’art et à la politique. J’écris ici pour entraîner mon écriture et mon esprit critique. Bonne lecture !
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