Pleine d’énergie, de motivation et de conviction, elle s’engage à redonner vie à toutes celles qui ont été blessées.
Quand Fanny parle, chacun l’écoute avec attention, touché par son histoire et par sa force de se battre. C’est lors d’un événement où 4 féministes engagées dans divers combats s’exprimaient que nous avons découvert Fanny. Elle a 27 ans et a créé il y a 3 ans son association « Emporing Women Squad » pour lutter contre les violences conjugales. C’est avec l’aide d’une page Facebook et à travers un blog qu’elle s’est lancée, souhaitant libérer la parole de toutes les victimes. Elle prend sur son temps libre pour d’abord les écouter, leur donner des conseils et les mettre en relation avec des professionnels pour régler certains problèmes en justice, comme le Barreau de Paris.
« Mes réseaux et mon blog sont une plate-forme d’écoute, sans jugement, avec juste la volonté de résoudre des problèmes dans l’espoir qu’ils ne reviennent jamais. »
Elle-même étant une ancienne victime, c’est avec l’aide de son petit cousin qu’elle a lancé son association. Dans ses connaissances, huit amies sur dix avaient été victimes de violences et aucune d’entre elles n’avait trouvé quelqu’un pour être écoutée. « J’avais 24 ans, toute la vie devant moi, mais on me l’avait déjà détruite. Je ne voulais pas m’enfermer dans ce cercle vicieux où tout se perd, je devais agir et faire de mes blessures une force. » D’autres associations existent, mais le besoin d’en créer une dans l’espoir de faire vraiment changer les choses était vital. C’est lorsqu’elle a appris qu’une femme s’était faite poignarder par son compagnon, alors qu’elle était suivie par une association, que Fanny a choisi d’agir à sa façon.
Internet, c’est anonyme et facile d’accès, il n’y a pas besoin de se déplacer et d’être en face de quelqu’un pour s’exprimer. Fanny reçoit des témoignages sur les réseaux sociaux et s’en sert aussi pour créer des événements, partager des découvertes qui lui tiennent à cœur et des messages d’espoir. Pour sensibiliser le public et dénoncer les violences conjugales au grand jour, Fanny organise des journées « Hug Event ». Un câlin, une touche d’affection pour soutenir les victimes et dénoncer ce problème aux yeux de tous.
Le plus gros problème qu’elle évoque, c’est l’absence de formation des forces de l’ordre quand ils sont amenés à intervenir. « Appeler les gendarmes, à part pour rétablir le calme, ça ne sert à rien. Aucune femme ne pourra parler devant son bourreau et les violences recommenceront. » Pour Fanny, l’échange victime-bourreau devrait avoir lieu au moment où l’affaire est saisie par la justice et que le coupable se retrouve en prison. Ainsi, il y aurait peut-être une vraie prise de conscience de la part du coupable et une remise en question de ses torts.
Dans la vie de tous les jours, Fanny cherche un travail dans la communication ou le marketing, elle a su se relever mais veut désormais réussir à vivre sans crainte et retrouver confiance en les hommes. Selon elle, l’éducation est l’étape la plus importante dans la vie des jeunes. Y participer est un projet qu’elle aimerait exaucer un jour. D’autre part, Fanny écrit beaucoup et espère devenir un jour auteure pour faire porter sa voix encore plus loin.
En une phrase, son association existe pour donner de l’amour et de l’humanité. Haïr tout le monde n’est pas la solution. Son meilleur conseil est de se respecter soi-même pour respecter les autres. Oprah Winfrey, une célèbre présentatrice de télévision américaine, est d’ailleurs la personne qu’elle idolâtre le plus au monde. « Cette femme, elle est grandiose. Elle a toujours réussi à se sortir des galères et c’est ça que j’aime chez les gens. »
La vie réserve des millions de surprises, Fanny refuse de s’arrêter à chaque problème et cherche à s’entourer d’ondes positives pour toujours nourrir l’espoir qu’elle garde en elle.
Crédits photo : Lyna Malandro