Pop’Letter #16 – Adoptions, fossoyeurs et arnaqueur, le récapitulatif de la semaine du poulpe !

Pop’Letter #16 – Adoptions, fossoyeurs et arnaqueur, le récapitulatif de la semaine du poulpe !

Salut à tous !

Des livres qui dénoncent, une tendance à la friperie qui s’intensifie, et les Jeux olympiques à leur apogée… Tout ceci rythmé de quelques petites pauses pour la plume des rédacteurs, divers sujets ont été abordés cette semaine. Mais pour commencer, petit focus sur l’actualité de l’adoption en France.

Les adoptions se passent de mariage

Le mariage… Un passage obligatoire dans la vie de couple ? Plus vraiment aujourd’hui, et probablement de moins en moins dans les années à venir. D’ici peu, il ne sera même plus obligatoire en France pour adopter un enfant. De quoi réjouir un grand nombre de concubins à quelques-jours de la St-Valentin.

1792 sonnait l’arrivée du mariage civil et du divorce en France. Une aberration pour l’Église, mais un progrès pour la société. Le schéma classique du couple avec mariage entre un homme et une femme était encore bien ancré à l’époque, mais depuis, les mœurs ont évolué. Parallèlement, le cadre de l’adoption a lui aussi vécu quelques-changements. Si l’adoption de majeurs fût légale dès 1804, il fallût attendre 1923 pour que les premiers mineurs puissent trouver leur nouvelle famille. Divorce et adoption sont ainsi de sacrés évolutions sociales qui ont amorcé le mécanisme du progrès vers une société plus ouverte, et moins rigide. Car sans ces changements majeurs, les structures des ménages telles qu’on les connaît aujourd’hui auraient-elles vu le jour ? Les familles monoparentales, les couples homosexuels, les familles recomposées…

Ces ménages uniques, avec toutes leurs différences, leurs sensibilités, leurs envies de vivre comme bon leur semblent… Auraient-ils pu exister à la lumière du monde sans avoir à se terrer dans l’ombre d’une société aux mœurs conservatrices ? Probablement pas. Surtout, auraient-ils pu profiter du bonheur rêvé par la plupart des couples, celui d’élever un enfant ? Avec difficulté. Car si l’on s’interroge sur une de ces deux problématiques – mariage et adoption – il est nécessaire de s’interroger sur l’autre.

En effet, il serait pour le moins réducteur d’estimer que le divorce, le PACS, et le mariage homosexuel soulageraient toutes les frustrations des couples… Alors que la principale préoccupation de certains réside dans leur volonté de former une famille. Comment faire jouir les couples de tous les progrès autour de leur union, sans se poser la question de leur descendance ? Même si les progrès sont rapides au regard de l’histoire de notre société, il aura fallu attendre mercredi dernier, plus de 20 ans après la création du PACS, pour rendre l’adoption accessible aux couples non-mariés.

C’est la proposition de loi de Monique Limon, députée LREM, qui a fait changer la donne. Auparavant, le mariage constituait un critère indérogeable de l’adoption pour les couples, et ce, quelle que soit la procédure : adoption simple – lors de laquelle le mineur conserve ses liens avec sa famille d’origine –ou adoption plénière – où l’adopté acquiert une nouvelle filiation. Il était (et il est toujours) cependant possible pour une personne seule d’effectuer une adoption simple. Jusqu’à maintenant la solution pour les non-mariés était donc qu’un seul concubin adopte l’enfant. Une alternative difficile pour les couples ne s’étant pas passé la bague au doigt.

Désormais, grâce à cette réforme de l’adoption approuvée mercredi par le Parlement (et qui sera promulguée d’ici peu) la case « mariage » n’est plus obligatoire pour adopter à deux. Il était bien temps de revoir les conditions d’adoption : 120 000, c’est le nombre de divorces annuels en France actuellement. Face à ce nombre, comment continuer de défendre le mariage comme étant le schéma familial le plus stable ? Aude Mirkovic, porte-parole de l’association Juristes pour l’Enfance, explique que « en cas de divorce, une procédure judiciaire permet de protéger les époux et les enfants alors qu’il n’y a pas de règles établies en cas de séparation d’un couple en concubinage ».

Mais Monique Limon défend sa proposition de loi : selon elle, le mariage n’est « pas une garantie de stabilité ». Quoi qu’il en soit, désormais, tous les couples quels qu’ils soient ont la possibilité d’adopter un mineur. Cela, permettra-t-il à davantage d’enfants de trouver une famille ? Une autre problématique, lorsque l’on connaît les délais d’adoption en France. En 2019, l’Observatoire National de la Protection de l’Enfance (ONPE) comptait 4 075 nouvelles demandes d’agrément contre 2535 adoptions effectuées. Pour voir leur plus grand souhait se réaliser, les couples peuvent compter 5 ans d’attente en moyenne.

Malgré cela, cette nouvelle proposition de loi rendant l’adoption accessible aux couples non mariés s’annonce d’ores et déjà comme une belle évolution. Réduction de la durée de vie commune de 2 à 1 an, renforcement du statut des pupilles de la nation, nouvelles possibilités pour les enfants nés par PMA… D’autres mesures viennent compléter cette réforme. En espérant que ces changements profiteront tant aux adoptants qu’aux adoptés.

Dans la semaine…

Lundi

Deux jours, c’est un peu court pour un week-end non ? Chez Pop-Up, nos rédacteurs sont de fervents partisans du week-end de trois jours. Vous l’aurez compris, cette semaine a débuté en douceur… Mais toujours avec une nouvelle newsletter – celle récapitulant la semaine précédente – publiée sur notre site juste ici !

Mardi

Quel est le lien entre la situation des femmes aujourd’hui et il y a quatre siècles ? Réponse à travers le livre de la journaliste Mona Chollet : Sorcières, la puissance invaincue des femmes. Pop-Up vous dévoile son analyse à travers cet article.

Mercredi

Fast fashion… Friperie… Entre les deux, le cœur des consommateurs balance. Pop-Up est allé creuser le sujet auprès des adeptes de la fripe, une tendance en plein développement. Et vous, plutôt Shein ou seconde main ?

Scandale chez Orpea : avec son livre Les Fossoyeurs, Victor Castanet révèle les maltraitances perpétrées dans les Ehpad du groupe. On y revient via cet article.

Vendredi

La fin de semaine s’est annoncée difficile pour Pop-Up… Si bien que nos rédacteurs se sont accordés une petite pause pour repartir de plus belle. Pas d’inquiétude, la machine s’est remise en route dès le lendemain !

Samedi

Accusation sur la Chine au sujet des Ouïghours, controverses sur ses infrastructures… Les JO d’Hiver ne partaient pas sur une bonne note. Malgré tout, les médailles remportées par les athlètes sont là pour redonner le sourire aux amateurs de l’emblématique compétition. Pop-Up vous en fait le bilan juste ici.

Dimanche

Jamais deux sans trois : après une pause ce lundi, puis ce vendredi, nos rédacteurs s’en accordent une petite dernière pour bien terminer la semaine. Pas de dicopop ce dimanche, mais ceux publiés précédemment sont toujours disponibles sur notre site.

Un coup de nos 3 cœurs

Avis aux utilisatrices et utilisateurs de Tinder : si vous tombez sur un certain Simon Leviev, switchez à gauche sans vous poser de questions ! Cette semaine, le coup de nos 3 cœurs porte sur un documentaire Netflix : L’Arnaqueur de Tinder (The Tinder Swindler pour les english speakers).

Peut-être l’avez-vous déjà regardé tant, son retentissement est marquant à peine une dizaine de jours après sa sortie. Disponible depuis le 2 février dernier sur Netflix, le documentaire est, en effet, actuellement largement discuté sur les réseaux-sociaux et dans la sphère médiatique.

L’Arnaqueur de Tinder retrace l’histoire de plusieurs filles s’étant faites arnaquées par un même homme rencontré sur Tinder : un certain Simon Leviev. Plutôt beau gosse, entreprenant, et surtout à l’apparence riche… Toutes sont rapidement tombées sous son charme. Mais en jugeant le livre par sa couverture – et il faut dire aussi que le livre était un vrai professionnel de l’escroquerie – ces filles se sont faites gravement arnaquées. Cecilie, Ayleen, Charlotte, Pernilla, sont les principales victimes que l’on retrouve dans le documentaire. En leur faisant vivre un amour rêvé, leur faux prince charmant – en réalité nommé Shimon Hayut – leur a soutiré des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars. Au total, il aurait extorqué environ 10 millions de dollars à des victimes du monde entier. Aujourd’hui, plusieurs années après les faits, elles sont toujours en train de payer leurs dettes, tandis que leur arnaqueur mène une vie plutôt paisible.

Ce documentaire a le mérite d’alerter sur les risques des sites et applications de rencontre, à travers lesquels on peut tomber sur n’importe qui. Aussi, il fait prendre conscience que parfois, mieux vaut ne pas accorder sa confiance trop vite. Depuis la diffusion de cette affaire, les victimes de Shimon ont lancé une cagnotte commune pour leur permettre de rembourser leurs dettes. À ce jour, elles ont déjà récolté 100 000 £. Au-delà d’un simple documentaire, l’Arnarqueur de Tinder a donc engagé un réel élan de solidarité chez les spectateurs. Visiblement, il a aussi eu un impact sur Shimon Hayut, qui a récemment publié sur Instagram : « Je partagerai ma version de l’histoire dans les prochains jours lorsque j’aurai trouvé la meilleure et la plus respectueuse façon de la raconter, à la fois pour les personnes impliquées et moi-même. Jusqu’à ce moment-là, veuillez garder l’esprit et le cœur ouverts. »

Depuis cette déclaration, l’escroc a été banni de plusieurs réseaux sociaux, tels qu’Instagram et notamment Tinder – de quoi l’empêcher de faire de nouvelles victimes en ce 14 février.

Bonne semaine avec Pop-Up ! 🐙

PS : Pop-Up vous souhaite à toutes et tous une joyeuse Saint-Valentin ! 😉

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Cécile Praille

Etudiante en licence information-communication/anglais, je m’intéresse un peu à tout : dessin, peinture, musique, astronomie, langues étrangères… J’aime garder un œil sur le monde qui nous entoure et écrire sur des sujets qui m’accrochent.