Le samedi 16 septembre dernier, Elisabeth Borne a qualifié la shrinkflation « d’arnaque » avant d’annoncer au journal Le Parisien que cette pratique serait interdite en France dès le mois de novembre 2023. Cette déclaration ne prend pourtant pas en compte l’autorité fragile que la législation française représente face aux puissantes industries agroalimentaires.
Le terme shrinkflation, du verbe anglais to shrink (se réduire) relié au mot inflation, désigne le fait de diminuer la quantité d’un produit tout en maintenant son prix d’origine.
C’est contre cette pratique diminuant le pouvoir d’achat des consommateurs que le gouvernement décide aujourd’hui d’agir.
Une mesure choc mais superficielle
La déclaration de la première ministre est à nuancer en raison de la réponse de Bruno Lemaire. Le ministre de l’économie a attesté qu’une loi de cette envergure ne pourrait entrer en vigueur qu’à partir de « début 2024 ».
Depuis cette déclaration, une loi datant de 2005 est pointée du doigt par les associations de consommateurs. Celle-ci oblige les industriels à inscrire le grammage net de leur produit de façon claire, toujours dans une volonté de transparence vis-à-vis du consommateur.
Mais dans la réalité, il est prouvé que la loi n’est pas systématiquement respectée par les entreprises ou du moins contournée. On peut par exemple trouver sur certains produits des chiffres quasiment impossibles à déchiffrer ou imprimés de façon à ce que l’information ne parvienne pas aux yeux de l’acheteur.
Aux vues de la réaction des industries agroalimentaires, il est compréhensible de s’interroger sur la manière dont le gouvernement va encadrer cette nouvelle loi. Il faudrait donc que la loi française se montre plus contraignante envers ces entreprises, de sorte à ce que celle-ci soit suivie.
Vers le progrès ou la dégradation ?
Certaines grandes enseignes, comme Intermarché ou Carrefour, ont déjà engagé des actions contre la shrinkflation.
Des panneaux instructifs sont placés à côté des produits usant de ce procédé afin d’avertir leur clients. Y sont indiqués la définition de la shrinkflation ainsi qu’une photo du produit et son grammage actuel.
Si l’interdiction de cette pratique reste donc une bonne nouvelle pour le consommateur, nous pouvons par ailleurs nous demander si les industriels ne baisseront, non plus la quantité de leurs produits, mais leur qualité afin de continuer d’effectuer une marge confortable.
Entrons-nous bientôt dans l’ère de la quantité au dépend de la qualité?
Crédits photo : Steve Buissine – Pixabay
Étudiante en L2 Information et communication, j’aime tout ce qui touche de près ou de loin à l’art et à la politique. J’écris ici pour entraîner mon écriture et mon esprit critique. Bonne lecture !
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